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  • Paymed offre une solution de e-paiement sécurisée pour les actes de télémédecine (gratuite jusqu’au 30 septembre)

    Paymed, la solution de tiers payant intégral indépendante, née de la mobilisation des professionnels de santé libéraux et de leurs syndicats représentatifs, (voir l’article du blog de Buzz medecin), s’engage plus avant pour l’accès aux soins en proposant gratuitement dans le contexte des consultations par vidéo et téléphone pendant l’épidémie de Covid 19, une solution de e-paiement universelle et sans engagement.

    Toutes les plates-formes de téléconsultation n’ont pas de solution de paiement sécurisé. Et rien n’est prévu pour les consultations téléphoniques, ni pour les applications de téléconférence non spécialisées santé.
    La solution de e-paiement de Paymed a été construite avec les syndicats des professionnels libéraux de santé. Elle ne nécessite ni terminal de paiement, ni formalité bancaire.
    Le professionnel de santé qui a préalablement souscrit au service, se connecte sur le portail e-paiement de Paymed, saisit le montant de l’acte et choisit le mode d'envoi d'un lien au patient.
    Son patient reçoit un SMS ou un email avec un lien. Il clique sur le lien et accède à une page de saisie de paiement. Il peut prendre en photo sa carte bancaire ou renseigner son numéro.
    Le PS reçoit confirmation du paiement et son compte bancaire est crédité le lendemain.
    L’ensemble des e-paiements réalisés sur le compte bancaire sont regroupés.
    On voit que cette solution fait disparaître le casse-tête de paiement des actes en l’absence du patient et aussi en l’absence de terminaux bancaire. Une façon de déverrouiller l'accès au e-paiement.

    Inscription sur https://www.paymed.pro/
    Voir la video de présentation sur Youtube

     

  • Les éditeurs de logiciels à l’heure du Covid 19

    Pas de chômage technique pour les éditeurs de logiciels en cette période de confinement. Entre l’équipement en urgence des centres Covid, la ruée sur la Téléconsultation et les demandes des médecins libéraux, les équipes en télétravail ont été bien occupés.

    C’est un peu leur fierté, leur contribution à l’effort national dans la lutte contre le Covid 19. Equiper les centres Covid éphémères qui se sont constitués en urgence souvent dans des locaux ou des salles de fête mis à disposition par les mairies. Avec des outils « en ligne » rapides à déployer.
    Ces centres Covid fonctionnent comme des permanences de médecins et de professionnels de santé qui se relaient pour diagnostiquer des personnes présentant des symptômes non graves, suspects ou confirmés avec une salle d’attente spécifique mais aussi en pratiquant des téléconsultations.
    Doctolib a beaucoup diffusé à ce sujet (une dizaine de communiqués de presse Covid en mars-avril) assurant avoir équipé 80 de ces centres ainsi que des Samu pour lesquels il a développé un outil d’adressage (vers leur MG, vers un centre Covid, ou vers les urgences).
    Sans toujours d’annonces médiatiques, plusieurs logiciels médicaux en ligne se sont aussi portés volontaires. CLM a souligné avoir équiper en urgence 4 centres Covid 19 de la région Centre Val de Loire avec sa solution web MLM (Mon logiciel médical). Medaplix a proposé des licences gratuites.
    Chez Weda où 44 personnes sont en télétravail, « notre travail a été de rattacher des médecins et des infirmières sur la même base Weda , explique Fabrice Greenbaum, fondateur de l’entreprise, Nous avons réalisé un questionnaire spécial Covid élaboré par les hôpitaux de Lyon, qui a par la suite été généralisé à tous les médecins Weda. Ce module génère automatiquement des courriers de prescriptions ou de demande d’analyse ».

    Des questionnaires structurés spécifiques dans les logiciels et des infos

    Tandis que les utilisateurs Medistory 4 ont partagé sur leur espace ressource EtherEgo une fiche Covid19 qui s'intègre dans le logiciel, Prokov mettait en ligne sur son site la marche à suivre pour les téléconsultations remboursées à 100% (annoncé le 18 mars).
    Medimust a actualisé régulièrement ces questions récurrentes par emailing à ses clients.
    De même sur le site de CGM, l’offre gratuite de téléconsultation avec ClickDoc pour les médecins, les infirmières et les sages-femmes depuis le 5 mars, s’accompagne de news Covid 19 dont les recommandations du ministère pour la prise en charge des patients symptomatiques en médecine de ville.
    Sur le site web de CLM, depuis le 8 mars, une rubrique Covid est mise à jour quotidiennement, sous forme d’un fil d’actualités. Les fiches pratiques pour la téléconsultation et sa facturation, qui a évolué au fur et à mesure de la parution des différents décrets, ont été téléchargées plus de 1000 fois.
    « La CNAM nous a fourni des flyers, indique Christine Courtelarre chez CLM, pour intégrer la facturation à nos logiciels. Les médecins généralistes ont une tâche de dépistage et nous leur avons fourni un formulaire médical de prise en charge développé selon les recommandations de la HAS et structuré CIM 10. Ce questionnaire s’il est rempli lors d’une TC est transmis au centre Covid »

    Des développements à venir pour la traque Covid 19

    Prochaine étape « déconfinement » pour les éditeurs, intégrer, si ce n'est déjà fait, la prescription de test par les médecins de ville puis, après le diagnostic confirmé, la fiche de déclaration obligatoire que le médecin traitant enverra vers un « système » auxquels les serveurs de la CNAM auront accès. Ainsi qu'éventuellement, les éléments (non obligatoires) de l’enquête « contacts » pour trouver l’origine de la contamination et qui sera le plus souvent confiée aux enquêteurs de l'Assurance maladie.
    Tout cela pour le 11 mai ?

  • Withings Sleep Analyser validé cliniquement pour la détection des apnées du sommeil

    Withings, pionnier de la santé connectée, lance le 28 avril le Withings Sleep Analyzer, son nouveau capteur de sommeil qui permet le dépistage des apnées du sommeil . Ce DM connecté a été validé à la suite d’une étude clinique et bénéficie du marquage CE médical.

    Affectant environ 5% de la population adulte française et mal détectée, l’apnée du sommeil source de fatigue et de complications cardiovasculaires, intéresse beaucoup les fabricants d’objets connectés, et notamment de capteurs de sommeil. L’enjeu : proposer une alternative non invasive et préventive à la polysomnographie qui reste l’examen de référence pour le diagnostic de l’apnée du sommeil et ne se pratique que sur prescription médicale.
    Encore faut-il que la solution soit cliniquement validée.
    Avec son nouveau Sleep Analyzer, Withings poursuit son travail sur le sommeil. Placé sous le matelas, ce capteur non-invasif permet à l’utilisateur d’obtenir un suivi de ses nuits précis, en retrouvant toutes ses données de sommeil dans l’application Health Mate au réveil grâce à la synchronisation automatique en Wi-Fi.
    Tout comme sa version antérieure, le Sleep Analyzer est constitué d’un capteur pneumatique pour mesurer les mouvements de la cage thoracique, la fréquence cardiaque et ainsi analyser les différentes phases de sommeil et leur durée. La nouveauté est d’avoir couplé à cette technologie, un capteur basse fréquence pour analyser les ronflements et ainsi déterminer s’il y a présence d’apnées du sommeil avec un algorithme spécifique. Outil de détection, le Sleep Analyser veut également accompagner l’observance du traitement de l’apnée (port d’un masque relié à une machine de pression positive-CPAP) en offrant une motivation nouvelle au patient.
    Tous les matin, celui-ci peut constater dans l’application Health Mate l’impact de son traitement sur la qualité de son sommeil et la réduction importante du nombre d’apnées par heure. Développé en collaboration avec des médecins du sommeil de l’Hôpital Antoine Béclère (Paris) et de l’Hôpital St-Pierre (Bruxelles) et déjà testé dans le cadre d’études cliniques, Sleep Analyzer offre des mesures de qualité médicale.

     

     

    Validé cliniquement

    La détection des apnées du sommeil (de type modéré à sévère) par le Sleep Analyzer a été validée par une étude clinique menée auprès de 118 patients avec le centre de médecine du sommeil de l’Hôpital Antoine Béclère (Paris) et le laboratoire du sommeil – service pneumologie de l’Hôpital St-Pierre (Bruxelles). Les résultats du Withings Sleep Analyzer ont été comparés au test de référence effectué sur des patients subissant une polysomnographie dans une clinique du sommeil. Avec 15 apnées par heure comme seuil de référence, les deux solutions de détections ont eu des résultats quasiment similaires. L’IAH moyen (indice d'apnées-hypopnées par heure de sommeil, critère de sévérité des apnées) mesuré avec le Sleep Analyzer était de 32,5/heure contre 32,8/heure par la polysomnographie (soit une apnée toutes les 2 min au cours du sommeil). La sensibilité (pourcentage de vrais patients détectés) est de 86% et la spécificité (pourcentage de sujets non malades correctement détectés) 91% pour le Sleep Analyzer, garantissant un très haut niveau de comparaison des résultats avec la polysomnographie.

    Un test pour le grand public

     Withings propose au grand public de découvrir le test du Stop-Bang qui permet de déterminer ses facteurs de risques face à l’apnée, en répondant à 8 questions simples. Développé par la University Health Network (Anesthesiology 2008; 108:812-21) ce test permet de prendre conscience de ses risques. Faire le test ici

    Withings Sleep Analyzer est disponible au prix de 129,95€ sur Withings.com et dans les réseaux de distribution partenaires.

  • L’application StopCovid : réactions en chaîne autour d’un maillon de la stratégie de déconfinement

     Le 28 avril l’Assemblée Nationale devait débattre et voter les modalités d’une application de suivi sanitaire des citoyens dénommée StopCovid et utilisée sur la base du volontariat. Cette application encore à l’état de projet a déjà suscité nombre d’avis et de tribunes publiée dans la presse ces derniers jours. Mais il n’est pas certain qu’elle soit prête à temps et pour le Conseil Scientifique, il faudra de toute façon à côté des outils numériques, mobiliser d’importants moyens humains pour les enquêtes épidémiologiques et l’accompagnement sur le terrain. Le premier ministre ayant confirmé le 28 avril que StopCovid ne pourrait être lancée le 11 mai, le débat a été repoussé...et la CNAM s'est vu confier la tâche des enquêtes "cas contacts" après dépistage et confirmation des diagnostics Covid19 par les médecins de ville

    Le 8 avril dernier, on apprenait qu’un travail était en cours pour construire le prototype d’une application française, StopCovid, dans le cadre d’une stratégie globale de déconfinement. Le leadership du projet, qui associe acteurs publics et privés*, a été confié à l’INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique).
    Depuis, avec une habitude bien française du débat, chacun y va de son opinion. Pour les uns, il s’agit d’un « projet désastreux piloté par des apprentis sorciers » tandis qu’en général, pour le milieu médical, la détection rapide et exhaustive des contacts est essentielle pour garantir le contrôle de l’épidémie, et donc une application numérique, sous réserve d'assurer sécurité et confidentialité, peut constituer un des éléments d’un ensemble de mesures à prévoir dans un cadre de déconfinement.
    Le débat est aussi technologique. La France a fait jusqu’ici le choix de centraliser les données avec un pilotage étatique plutôt que de les voir stockées sur des téléphones dont les systèmes de sauvegarde sont aux mains d’Apple et de Google. Ces derniers, très actifs dans la lutte contre l’épidémie, n’ont d’ailleurs pas tardé à proposer une API commune pour héberger toutes les applications de « tracing » développées dans le monde entier.
    Le recours aux services d’Apple et Google a été écarté par le secrétariat d'Etat au Numérique : l’Etat veut décider de l’algorithme. Mais voilà-t-il pas que l’Allemagne qui soutenait une position centralisée, vient de faire volte-face et de passer du protocole ROBERT ( ROBust and privacy-presERving proximity Tracing) élaboré par un consortium européen au DP3T (Decentralised Protocole Privacy Preserving Tracing) décentralisé plus en phase avec l’approche d’Apple et Google. Sans compter les difficiles discussions engagées avec Apple sur le bridage du Bluetooth, StopCovid risque d’avoir bien du mal à sortir pour le 11 mai.

    Une application de contact

    L’application StopCovid, comme toutes les applications de contact (Contact tracing) n’utilise pas le GPS du téléphone trop intrusif, mais le Bluetooth Low Energy (BLE). L’app envoie un identifiant anonymisé aux téléphones du voisinage via le réseau Bluetooth local. Il n’y a donc transmission d’aucune données de localisation.
    Adaptée au cas du Covid, l’app prend en compte la distance entre les téléphones et la durée du contact. Lorsqu’une personne est malade, son identifiant est envoyé sur le serveur sur lequel tous les mobiles se connectent. La liste des personnes malades est actualisée par les téléphones qui préviennent aussitôt ceux qui ont été en contact plus de dix minutes avec le téléphone ajouté à la liste.
    « La seule information qui m’est notifiée est que mon smartphone s’est trouvé dans les jours précédents à proximité du smartphone d’au moins une personne qui a, depuis, été testée positive et s’est déclarée dans l’application », explique le PDG de l’INRIA, Bruno Sportisse, sur le site de l’institut 
    Le gouvernement a choisi de lancer cette application sur le mode du volontariat. Il n’est en effet pas indispensable que tous soient équipés pour que ça fonctionne utilement. La CNIL a été saisie le 20 avril par le secrétariat d’Etat au Numérique et son avis a été rendu public. Le projet doit être conforme avec le RGPD et se situer dans le cadre d’une mission d’intérêt public; l’atteinte à la vie privée n'est admissible que si la preuve est apportée de l’utilité d’un tel dispositif à la gestion de la crise et de la sortie du confinement. Ce qui veut dire qu’après une alerte, on doit pourvoir échanger avec une personne qualifiée, que les autorités de santé doivent être impliqués, que les informations doivent être bien claires avec droits d’accès à ses données.

    Le recours indispensable aux moyens humains

    Dans son rapport du 20 avril, le Conseil Scientifique insistait sur la nécessité de former des équipes mobiles de contact tracing et d’enquêteurs pour repérer les contacts, remonter les chaînes de transmission, et appeler les personnes atteintes. Le président du Conseil scientifique, le Pr Jean-François Delfraissy, estime que 20 à 30.000 personnes seront nécessaires pour faire face aux nouvelles contaminations. Elles auront également besoin d’outils numériques.
    Mise à jour du 29 avril : la CNAM a été chargée de cette mission et a annoncé que plusieurs milliers de ses collaborateurs seront mobilisés aux côtés des professionnels de santé et des ARS pour assurer la détection et le suivi des personnes malades et de leurs contacts. Dans un premier temps, à partir du 11 mai, le médecin généraliste reçoit le patient et prescrit un test pour confirmation du diagnostic. Il remplit une déclaration obligatoire transmise à un système informatique qui la communique à l'Assurance maladie. Si le médecin le souhaite il peut lui même procéder à l'enquête pour recueillir des informations sur les "cas contact" ou déléguer cette tâche aux équipes de l'Assurance maladie tenues au secret médical. Des aménagements législatifs doivent intervenir pour cette extension du rôle de l'Assurance maladie.

    *ANSSI, CapGemini, Dassault Systèmes, INSERM, Lunabee Studio, Orange, Sante publique France et Withings

    A propos des gestes barrières : simuler un éternuement

    Dassault Systèmes a simulé ce qui se passe pendant un éternuement. Sur cet écran, on voit l'effet protecteur de la visière. Mais sur la video,  le résultat est éloquent quant à l'éternuement dans son coude qui n'apparait que peu efficace. Voir la vidéo

  • Covid-19 : Olivier Véran autorise la téléconsultation par téléphone en l’absence de connexion en vidéo côté patient

     La décision de simplifier et d’améliorer le remboursement de l’accès aux consultations médicales à distance en vidéo dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, a déjà, avec l’effort conjugué des plates-formes proposant la gratuité, entrainé une explosion des téléconsultations.
    Dans un souci d’accès aux soins pour tous, Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé a autorisé le samedi 4 avril, par exception, les consultations par téléphone. Qui n’avaient accédé jusqu’ici qu’au rang de téléconseil.
    « Cette décision vise à améliorer le suivi médical dans un contexte de confinement, et à permettre la détection de cas suspects ou le suivi de personnes particulièrement fragiles, lorsque les patients n’ont pas accès aux technologies numériques (smartphone ou matériel de vidéotransmission, connexion internet ou mobile permettant l’échange vidéo…). Il s’agit bien souvent des Français les plus précaires ou les plus éloignés de l’accès aux soins, auxquels ils convient d’apporter toutes les solutions possibles, dans cette situation exceptionnelle. »
    Le communiqué précise que ces consultations « réservées aux patients atteints ou suspectés de Covid, ou bien en affection de longue durée ou âgés de plus de 70 ans, sans moyens vidéo », seront prises en charge comme les autres téléconsultations dans le cadre de la crise sanitaire.

  • Covid 19 : près de 500 000 téléconsultations en une semaine et des initiatives numériques multiples

    La pandémie du Covid 19 a entraîné une multiplication d’initiatives de la part des acteurs du numérique en santé et des pouvoirs publics. Tandis que les téléconsultations explosent soutenue par l’assouplissement de la réglementation et la gratuité de certaines plates-formes, des applications de suivi des malades ont été réalisées dans l’urgence.

    Fort accroissement des téléconsultations et prise en charge à 100% depuis le 25 mars

    80 000 téléconsultations pour la semaine du 16 au 22 mars et 486 369 du 23 au 29 mars , ce sont les chiffres révélés le 31 mars par l’Assurance Maladie.
    Ces TC remboursées ont été réalisées par 29 000 médecins dont 81% étaient les médecins traitants de leur patient. Près d’un médecin sur trois s’est donc mis à la téléconsultation.
    Du 23 au 29 mars, 75% des facturations l’ont été en tiers payant contre 40% la semaine précédente (voir note en bas d’article pour savoir comment le faire). Depuis le 25 mars toutes les téléconsultations sont en effet prises en charge à 100% par l’Assurance Maladie, quelque soit le motif.
    Pour aider les professionnels de santé, le ministère de la Santé a même listé une centaine d’entreprises œuvrant dans le domaine de la télémédecine. editeurs_solutions_de_telemedecine. Buzz Médecin a évidemment tendance à préférer sa propre liste d’une vingtaine de prestataires plus spécialisés vers les médecins libéraux et à conseiller son article du 12 mars avec les différentes possibilités offertes parfois gratuitement . Depuis le 19 mars, les sages-femmes sont également autorisées à faire des téléconsultations.

    Le numérique veut « participer à l’effort national »

    La boite aux lettres de Buzz Médecin est actuellement submergée de communiqués de presse d’acteurs du numérique, connus ou inconnus, nouveaux ou non spécialisés dans la santé, qui tous veulent « participer à l’effort national » en proposant opportunément des produits gratuits.
    Impossible de vérifier en temps réel si tout cela est bien sécurisé et répond aux besoins des PS.
    Dans ces conditions, il existe déjà sur nos smartphones des possibilités de réseaux et de téléconférences tout aussi gratuits.
    Seules à prendre en considération, à notre avis, les initiatives des acteurs déjà implantés comme Bluelinea spécialiste de la téléassistance qui propose Help une plate-forme collaborative pour les directeurs d’établissements ou encore Lifen, présents dans les hôpitaux, qui a développé avec les équipes du Pr Ravaud à l’AP-HP, la plate-forme centralisée de recueil des données des malades non graves renvoyés chez eux et suivis à distance. Lifen Covid pour le suivi des malades du Covid 19 est disponible gratuitement pour les médecins de ville.

    Des applications développées dans l’urgence

    En effet, pour donner deux exemples ,dans la région parisienne c’est Covidom, construite par l’AP-HP et Nouveal e-santé pour le suivi des patients rentrés chez eux, actuellement déployée à Bichat et à la Pitié Salpetrière , établissements santé référence (ESR) pour le Covid 19. Téléchargeable sur smartphone, Covidom n’est activée que sur décision médicale. Elle a été référencée le 25 mars par le réseau UniHa…
    A Marseille, les hôpitaux universitaires ont développé Covid APHM pour le suivi de leurs patients symptomatiques ou non ne nécessitant pas d’hospitalisation.
    Les développeurs ne manquant pas d’idée, d’autres applications, comme Coronapp ont proposé de suivre les mouvements des utilisateurs pendant 14 jours. En cas d’infection, un algorithme retrace le parcours pour essayer d’en localiser la cause…
    Pour le grand public, Alliance digitale, composée d’industriels de la santé et d’acteurs du numérique a ouvert maladiecoronavirus.fr avec un test.
    Il existe aussi un Chatbot en open source pour répondre aux personnes pensant avoir été exposées https://covidbot.fr.
    L'objectif est aussi au delà du service rendu, de recueillir des données. Les plates-formes de Data sont très actives que ce soit pour recenser les boites de Plaquenil ou les symptômes des malades.
    Les algorithmes de l’intelligence artificielle sont déjà en train de mouliner.

    Note :Les conseils du SML pour le 100%
    • Cocher la case AMO
    • Cocher Soins particuliers exonérés
    • Parcours de soins : cocher « Médecin traitant » le cas échéant ou « Urgence » dans tous les autres cas
    • Faire tiers-payant pour la facturation
     • Si arrêt maladie associé, le réaliser sur AMELI, cocher le motif COVID19, le télétransmettre et adresser (par mail de préférence) au patient le feuillet employeur signé.

  • Maiia, nouvelle plateforme de rendez-vous et de téléconsultation qui fusionne Docavenue et RDVmédicaux

    En fusionnant Docavenue et RDVmédicaux pour donner naissance à Maiia, la plate-forme de rendez-vous et de téléconsultation soutenue par Cegedim se repositionne vers l’ensemble des professionnels de santé et vers les patients. La crise épidémique du Covid 19 qui a mis en lumière l’intérêt de la téléconsultation pour limiter la contagion, donne un relief particulier à cette annonce prévue de longue date.

    Maiia fait partie de l’entité Cegedim Santé, filiale du groupe Cegedim,  qui regroupe l’ensemble des marques dédiées aux professionnels de santé et patients en France.   Maiia a été lancée en mode start-up, « nous avons fait une analyse fine du marché et fait remonter les besoins métier » explique Arnault Billy, directeur général de Maiia, ce qui nous a permis de proposer après la prise de rendez-vous en ligne, la téléconsultation aux médecins dès novembre 2018 et de rester en phase avec les recommandations du plan MaSanté 2022 et le constat partagé d’un nécessaire maillage territorial. En avril 2019, la téléconsultation arrivait dans les officines. »
    A ce jour (mars 2020), 100 000 professionnels de santé utilisent l’agenda, 4000 médecins et 400 officines sont équipés des solutions de télémédecine. 100.000 téléconsultations ont été effectuées depuis janvier 2019 dont 12.000 en février 2020. 100 millions de rendez-vous sont enregistrés chaque mois dans l’agenda dont 1 million pris en ligne.
    Après le rachat de RDVmédicaux en février 2019, un rapprochement des solutions s’imposait.
    D’où la co-construction avec les professionnels de santé d’une nouvelle plate-forme, tenant compte des évolutions technologiques, personnalisable et interopérable avec différents logiciels. Avec l’ambition de devenir « la solution d’assistance digitale santé de référence pour les professionnels de santé et leurs patients ». Pourquoi Maiia ? Parce que les deux i évoquent le lien patient-médecin, parce que Maiia comme maiiage territoriale, parce que c’est la déesse de l’accouchement, parce que la sonorité est douce et n’évoque pas seulement les docteurs !

    De nouveaux services

    Pour accéder au rang de référence, Maiia mise, dès à présent, sur de nouvelles fonctionnalités : des téléconsultations sans rendez-vous et la possibilités de se faire accompagner par un professionnel de santé dans les pharmacies (31 groupements de pharmacie ont signé un accord avec Maiia , soient 10 000 officines) ou par des infirmières auxquelles le service va être proposé. Les structures tels qu’EHPAD, CPTS etc. sont ciblés.
    La téléconsultation sans rendez-vous est rendue possible par les médecins abonnés qui inscrivent leur créneau libre en temps réel. Rappelons que pendant la durée de l’épidémie, la réglementation a été assouplie, le médecin n’a pas besoin d’avoir vu le patient au cours des 12 derniers mois, ni même de le connaitre, pour que la TC soit remboursée. La prise en charge à 100% est acquise jusqu'en 2022.
    « Nous comptons aussi sur l’implantation du groupe Cegedim dans la santé et son soutien financier, le fait que nous avons nos propres serveurs HDS pour les données de santé. Tout cela rassure. »
    Maiia est une plate-forme ouverte et interopérable et à la pointe de la technologie.
    Maiia Agenda a été choisie avec Doctolib et Keldoc, pour prendre les rendez-vous de vaccination anti-covid.

    www.maiia.com

    Prix : La prise de rendez-vous est à 69 €/mois .Le pack avec la TC à 119 €/mois pour les médecins
    89€/mois pour la TC en pharmacie + 65€/mois avec un pack de matériel médical connectés

  • Face à la pandémie Covid-19 , médecins soyez prêts pour la téléconsultation

    Depuis le renforcement des mesures de confinement face à la pandémie de coronavirus, les principales plates-formes de téléconsultation enregistrent une augmentation de 40% des prises de rendez-vous en consultation vidéo. C’est en effet la meilleure solution pour les patients confinés qu’ils soient atteints par le virus ou suspectés. Et, d’une façon générale, pour éviter les risques de contamination patient-médecin et via les salles d'attente. Un décret paru au Journal Officiel du 10 mars assouplit d’ailleurs les conditions de réalisation des TC jusqu’au 30 avril. Il apparait plus que jamais nécessaire de vous y préparer.

    Les solutions disponibles

    - Les plates formes de téléconsultation émanant d’entreprises privées sont nombreuses et la plupart sont décrites dans la rubrique Téléconsultation de Buzz Médecin. L’avantage des plates formes, c’est un service clé en main comprenant le règlement de la TC par carte bancaire, l’envoi de l’ordonnance sur un espace sécurisé et souvent la réalisation de la FSE. Et surtout la traçabilité.
    Plusieurs plates-formes permettent aux praticiens de s’inscrire gratuitement.. C’est le cas de Consulib , sans abonnement, qui a décidé de suspendre pendant la durée de l'épidémie la redevance de 1 € perçue sur chaque acte effectué et devient ainsi entièrement gratuit avec formation à la clé. Ou encore d'Hellocare, gratuit pendant le confinement et qui collabore avec Boulanger pour assurer la montée en charge des abonnés et des téléconsultations. MedVu a proposé dès le 26 février, la gratuité de ses solutions de videoconsultation pour les médecins libéraux, les pharmaciens et les infirmiers.
    Doctolib et ClickDoc ont également mis gratuitement la consultation vidéo à la disposition des médecins pendant la durée de l’épidémie.
    Doctolib, qui dit avoir reçu des centaines de demandes de médecins pour commencer à utiliser la consultation vidéo, finance intégralement les coûts d’équipement, de formation et de gestion de son service en ayant mis en place une cellule dédiée. ClickDoc propose aux médecins de s’inscrire gratuitement. Docavenue a également observé une montée en charge de plus 40%.

    - Les GCS (groupement de coopération sanitaire) ont développé des plates formes régionales utilisées pour la télémédecine le plus souvent dans un cadre hospitalier de télé expertise. 
    Certaines comme le GCS e-santé Bretagne avec  e-KerMed  sont en train de préparer des solution plus adaptés à la médecine de ville.
    Une des offres les plus abouties pour les praticiens est celle du GCS Sara une solution gratuite couvrant la région Auvergne Rhône Alpes. La TC se fait via l’application MonSira déjà téléchargée par 24 000 médecins (70% des médecins). Tout est sécurisé y compris le paiement en ligne. Le patient doit télécharger lui aussi une application.

    - Les outils de vidéo non spécialisés
    Des applications comme Facetime, WhatsApp ou encore le logiciel Skype peuvent aussi faire l’affaire en cas d’urgence. "Les téléconsultations peuvent être réalisées en utilisant n'importe lequel des moyens technologiques actuellement disponibles pour réaliser une vidéotransmission (lieu dédié équipé mais aussi site ou application sécurisés via un ordinateur, une tablette ou un smartphone, équipé d'une webcam et relié à internet)", explique le gouvernement en notice, même si le décret ne fait aucune mention des modalités techniques de réalisation des actes. Olivier Véran a fait mention de Facetime et de WhattsApp. C’est plus compliqué pour le paiement de l’acte et il faudra faire l’envoi d’une feuille de soin papier. L’ordonnance pourra être envoyée chez le pharmacien ou prise par un proche au cabinet.
    A limiter à notre avis aux situations urgentes avec des patients connus. 
    Les arrêts de travail, y compris pour des patients suspects de Covid-19 et qui sont peu symptomatiques peuvent être faits sur Ameli.pro sans la carte vitale du patient.

    A noter, nombre de centres de santé font actuellement la promotion de la téléconsultation. C'est le cas des centres MedikSanté qui poussent à utiliser l'application Medadom ou des centres de santé parisiens du COSEM (Coordination des oeuvres sociales et médicales) qui annoncent la téléconsultation sans avance de frais en partenariat avec la plate-forme Concilio

    Que dit le décret paru le 10 mars au Journal Officiel

    Selon le ministre de la santé, Olivier Véran, qui avait annoncé sa prochaine signature le 8 mars lors d’un conseil de défense consacré au suivi de l’épidémie, ce décret doit permettre de faciliter l'utilisation des outils courants de communication à distance en plus des plateformes numériques existantes et faciliter les conditions des actes de téléconsultations. Dès le 6 mars, le président du CNOM avait demandé que les conditions de la téléconsultation soient assouplies.
    Ce qui change à titre « transitoire et exceptionnel » (jusqu’au 30 avril) pour le remboursement, c’est la fin de l’obligation d’avoir vu le patient physiquement dans les 12 mois précédents la TC. Le médecin peut même ne pas le connaitre.
    En revanche, l’Assurance Maladie précise que « cette téléconsultation doit s’inscrire prioritairement dans le cadre des organisations territoriales coordonnées lorsqu’elles existent ». Pour toutes les autres téléconsultations ne concernant pas une suspicion ou une infection à Covid-19, les règles habituelles continuent à s’appliquer.
    De plus, le champ de prise en charge et la limitation du nombre de téléexpertises annuelles fait aussi l’objet de dérogation.

    Voir le décret paru au Journal Officiel du 10 mars

    Nouvel avenant 8 en faveur du déploiement de la TC

    Par ailleurs, et sans rapport avec la gestion de la crise du coronavirus, cinq syndicats représentatifs (MG France, CSMF, FMF, SML et Le Bloc) ont signé le 11 mars avec l’UNCAM, l’avenant 8 à la convention médicale d’août 2016 portant plusieurs mesures en faveur du déploiement de la télémédecine. L’accord précise la mise en œuvre des exceptions à l’application du parcours de soins coordonné tout en confortant le principe de la territorialité de la réponse. Les centres de santé (CDS), les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) et les équipes de soins primaires (ESP) peuvent gérer ces exceptions aux cotés des CPTS. Pour être constituées, ces structures devront recueillir au préalable l’avis consultatif des instances paritaires conventionnelles locales de médecins. Pour les filières où l’accès aux soins est difficile (ophtalmo) ou parce que la téléconsultation peut constituer une première étape (psychiatrie), il ne sera pas obligatoire de connaitre le patient pour obtenir la prise en charge, mais cela dans un cadre expérimental qui fera l’objet d’une évaluation.

    Mis à jour le 24 mars

  • Dossier pharmaceutique : la Cour des Comptes veut faciliter son usage et conforter ses fonctionnalités

    La Cour des Comptes consacre 25 pages de son volumineux rapport annuel, rendu public le 25 février au Dossier Pharmaceutique. Dans le nouveau contexte du DMP et du futur Espace Numérique de Santé du plan Ma Santé 2022, il convient de « ne pas brider le développement du DP » souligne l’institution qui fait sept recommandations pour en faciliter l’usage.

    Ce n’est pas la première fois que la Cour des Comptes se penche sur le Dossier Pharmaceutique, projet lancé en 2007 par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP). Elle avait souligné son potentiel dès 2008, rappelé en 2012 la nécessité de convergence avec le DMP. Dix ans après sa généralisation, les conseillers lui font subir un nouvel examen dont il se tire plutôt bien, présenté qu’il est comme « un outil au service de la santé publique ».
    Au 31 octobre, 99,9% des officines y sont raccordés et ont à leur disposition 45,2 millions de DP dont 38,5 ont été consultés ou alimentés au cours des 12 derniers mois. Tout cela pour un budget annuel à l’équilibre de 4,3 millions d’euros (en 2018) assuré par les cotisations à l’Ordre, des pharmaciens ( 3,1 à 3,2 millions d’euros) et environ un million provenant de convention de services avec les laboratoires pharmaceutiques et quelques rares établissements de santé.

    Alertes sanitaires et alertes de ruptures

    Le DP Patient s’est en effet enrichi au fil des ans d’un portail DP permettant de lancer des alertes sanitaires (DP alertes sanitaires)  ainsi que des alertes concernant les médicaments (DP Rappels de lots et DP Ruptures). La diffusion des messages de l’ANSM (Agence de sécurité du médicament et des produits de santé), de la DGS et des laboratoires concernés est quasi instantanée et bloque les postes de travail de l’officine. Au total, 334 DP Rappel été diffusés et 231 alertes émanant essentiellement des instances de santé (200) et de laboratoires dans une moindre mesure. 186 laboratoires utilisent les services payant du portail.
    Le DP souffre cependant de quelques imperfections. Du fait de l’obligation de la présence de la carte Vitale du patient pour y accéder, n’y figurent pas les boites d’automédication, ni les médicaments prescrits non remboursé. De plus, il n’apparait pas exhaustif puisqu’en 2018, n’y était inscrit qu’1,5 milliards de boites sur les 2,5 remboursés par l’assurance maladie.  Comment dans ces conditions atteindre parfaitement son objectif premier qui reste de sécuriser la dispensation des médicaments en évitant notamment les interactions ?

    Les sept recommandations de la Cour des Comptes

    Pour faciliter l’usage du DP et conforter ses fonctionnalités les plus récentes, le rapport fait 7 recommandations :

    • Achever en 2021 la conformité du DP avec le RGPD (règlement général sur la protection des données). Ce qui est en cours selon le CNOP
    • Conforter le DP en inscrivant ses finalités dans le code de la santé publique
    • Faciliter la création automatique de DP (sauf opposition ) de façon à augmenter sa couverture au-delà de 60% de la population, qui est le taux actuel, supprimer l’obligation de la carte Vitale en la remplaçant par une identification forte (identifiant national de santé par exemple) et augmenter la durée de consultation des données qui n’est que de quatre mois pour le pharmacien (alors que les données sont conservés 36 mois, 5 ans pour les médicaments biologiques et 21 pour les vaccins)
    • Rendre obligatoire son alimentation dans les établissements de santé pour les activités de rétrocession
    • Rendre obligatoire le recours à DP Rappel et DP Rupture par les grossistes répartiteurs
    • Améliorer la qualité des données et intégrer la base de données anonyme (seul le CNOP y a accès) dans la plate-forme des données de santé (Health Data Hub)
    • Donner la priorité au raccordement du DP au DMP (que la CNAM n’envisage que pour 2023) et dans l’Espace numérique de santé personnel prévu dans le plan Ma santé 2022.

    Une appli DP dans l’ENS ?

    Pour la Cour des Comptes, il est clair que l’intégration du DP au DMP passe nécessairement par la coexistence des deux outils du fait de leur complémentarité.
    La Cour des Comptes voudrait surtout éviter les doublons et recommande une collaboration aujourd’hui inexistante entre la CNAM et le CNOP. Donnant l’exemple du module vaccin développé par la CNAM alors que les achats de vaccins sont déjà répertoriés dans le DP et conservés pendant 21 ans.
    Si ces recommandations ont trouvé un écho favorable au CNOP (avec un bémol pour l'accès à la banque de données anonymes), il ne semble pas en être de même à la CNAM dont on savoure les réponses qui suivent le rapport. Pour les vaccins, la CNAM explique en effet que le module en cours de développement dans le DMP permettrait l’information sur la date du vaccin et l’identité du professionnel ayant vacciné. Alors que dans le DP, il n’y a pas d’indication sur leur réelle injection.  Doit-on en conclure que la CNAM imagine que certains assurés stockent des vaccins, denrées ô combien périssables, dans leur réfrigérateur ?
    De même, la CNAM qui a l’intention de mettre à disposition des patients l’historique des remboursements réservé jusqu’ici au médecin, « ne voit pas l’utilité de prévoir un accès direct des patients à leur DP ».
    On sent déjà les tensions qui se préparent…
    Le DP qui pourrait devenir une application sur l’ENS personnel a pour lui l’avantage du nombre : 45,2 millions de DP contre 8,5 millions de DMP ouverts à la mi-février,; et de la fraîcheur des données : J +1 pour la vente contre J + 4 pour les remboursements.

    Télécharger le rapport sur le DP (chrome conseillé)

     

     

  • Un logiciel de gestion des dossiers médicaux condamné aux Etats-Unis pour avoir poussé les médecins à prescrire des opioïdes

    C’est parce que la justice s’est emparée de l’affaire que des médias américains comme Bloomberg, suivi par Reuters, ont fini par la révéler fin janvier : entre 2016 et 2019, le logiciel Practice Fusion, une des principales plates-formes en ligne médicale, a été payé par l’industrie pharmaceutique pour inciter à la prescription d’opioïdes contre la douleur. Ce qui montre, s’il en était besoin, toute la pertinence de la démarche de la Haute Autorité de Santé en matière de certification des logiciels d’aide à la prescription.

    Lorsque le praticien commençait son ordonnance, le logiciel lui proposait une fonction d’aide à la prescription avec l’apparition d’une fenêtre d’alerte demandant le niveau de douleur du patient. Puis un menu déroulant listait les traitements de l’envoi chez un spécialistes à la prescription d’un anti-douleur sous forme d’opioïdes. Il suffisait de cliquer sur un bouton pour obtenir le plan de traitement. Un outil somme tout anodin aux yeux du praticien. Mais qui avait fait l’objet d’un accord secret avec un fabricant d’opioïdes.
    Entre 2016 et le printemps 2019, l’alerte aurait été vue 230 millions de fois.
    Practice Fusion, une start-up californienne, fondée en 2005, a en effet rapidement rencontré le succès avec un logiciel en ligne gratuit utilisé dans plus de 20.000 cabinets.

    Condamnée à verser 145 millions de dollars

    Le contrat avec Purdue Pharma, fabricant ente autres de l’Oxycodone, aurait rapporté 1 million de dollars à Practice Fusion.
    Tandis que des documents internes à Practice Fusion, estiment à 11,3 millions de dollars le retour pour le laboratoire.
    La start-up, rachetée entre temps, a été condamné après enquête, par le tribunal fédéral du Vermont à verser 145 millions de dollars : 26 millions d’amende judiciaire et 119 millions pour liquider les procès en cours. Dans un pays moins réglementé que le notre, la justice frappe fort au porte monnaie !  L’enquête a révélé qu’un total de 14 promotions pour des produits pharmaceutiques auraient été introduits subrepticement dans le logiciel entre 2013 et 2019.
    L’entreprise Allsrcipts Healthcare solutions, société mère de Pratice Fusion depuis 2018 assure que ces pratiques relevent du passé et que tout est désormais conforme. Depuis juin 2018, l’abonnement à Practice Fusion, par ailleurs très apprécié des praticiens, est devenu payant.
    La crise des opioïdes qui sévit aux Etats-Unis depuis une vingtaine d’année et aurait causé plus de 300 000 décès, a révélé comment on pouvait passer d’un abus de prescription à une épidémie aigue, liée à la dépendance. Le président Trump a d’ailleurs déclaré l’urgence sanitaire en octobre 2017.
    Dès 2016 , les centres pour la prévention et le contrôle des maladies (les CDC) avaient sorti de nouvelles directives sur le traitement par opioïdes, recommandant des médicaments à action courte ou des alternatives. Des recommandations dont Pratice Fusion et son client n’ont visiblement pas tenu compte…

    Cette épisode,  même si la situation française apparait bien différente, avec une publicité pharmaceutique strictement réglementée et des logiciels d’aide à la prescription (LAP) certifiés par la HAS* avec « absence de toute information étrangère à la prescription et de publicité de toute nature » montre en tout cas qu’en matière d’informatique médicale la vigilance s’impose toujours car il n’est pas si difficile d’introduire un biais peu visible pour l’utilisateur…

    *Cette certification n’est plus obligatoire dans la perspective du marquage CE des LAP mais recommandée car apportant des « garanties complémentaires » (décret du 20 aout 2019).
     L'article de Bloomberg en anglais