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12 Mar 2020

Face à la pandémie Covid-19 , médecins soyez prêts pour la téléconsultation

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Depuis le renforcement des mesures de confinement face à la pandémie de coronavirus, les principales plates-formes de téléconsultation enregistrent une augmentation de 40% des prises de rendez-vous en consultation vidéo. C’est en effet la meilleure solution pour les patients confinés qu’ils soient atteints par le virus ou suspectés. Et, d’une façon générale, pour éviter les risques de contamination patient-médecin et via les salles d'attente. Un décret paru au Journal Officiel du 10 mars assouplit d’ailleurs les conditions de réalisation des TC jusqu’au 30 avril. Il apparait plus que jamais nécessaire de vous y préparer.

Les solutions disponibles

- Les plates formes de téléconsultation émanant d’entreprises privées sont nombreuses et la plupart sont décrites dans la rubrique Téléconsultation de Buzz Médecin. L’avantage des plates formes, c’est un service clé en main comprenant le règlement de la TC par carte bancaire, l’envoi de l’ordonnance sur un espace sécurisé et souvent la réalisation de la FSE. Et surtout la traçabilité.
Plusieurs plates-formes permettent aux praticiens de s’inscrire gratuitement.. C’est le cas de Consulib , sans abonnement, qui a décidé de suspendre pendant la durée de l'épidémie la redevance de 1 € perçue sur chaque acte effectué et devient ainsi entièrement gratuit avec formation à la clé. Ou encore d'Hellocare, gratuit pendant le confinement et qui collabore avec Boulanger pour assurer la montée en charge des abonnés et des téléconsultations. MedVu a proposé dès le 26 février, la gratuité de ses solutions de videoconsultation pour les médecins libéraux, les pharmaciens et les infirmiers.
Doctolib et ClickDoc ont également mis gratuitement la consultation vidéo à la disposition des médecins pendant la durée de l’épidémie.
Doctolib, qui dit avoir reçu des centaines de demandes de médecins pour commencer à utiliser la consultation vidéo, finance intégralement les coûts d’équipement, de formation et de gestion de son service en ayant mis en place une cellule dédiée. ClickDoc propose aux médecins de s’inscrire gratuitement. Docavenue a également observé une montée en charge de plus 40%.

- Les GCS (groupement de coopération sanitaire) ont développé des plates formes régionales utilisées pour la télémédecine le plus souvent dans un cadre hospitalier de télé expertise. 
Certaines comme le GCS e-santé Bretagne avec  e-KerMed  sont en train de préparer des solution plus adaptés à la médecine de ville.
Une des offres les plus abouties pour les praticiens est celle du GCS Sara une solution gratuite couvrant la région Auvergne Rhône Alpes. La TC se fait via l’application MonSira déjà téléchargée par 24 000 médecins (70% des médecins). Tout est sécurisé y compris le paiement en ligne. Le patient doit télécharger lui aussi une application.

- Les outils de vidéo non spécialisés
Des applications comme Facetime, WhatsApp ou encore le logiciel Skype peuvent aussi faire l’affaire en cas d’urgence. "Les téléconsultations peuvent être réalisées en utilisant n'importe lequel des moyens technologiques actuellement disponibles pour réaliser une vidéotransmission (lieu dédié équipé mais aussi site ou application sécurisés via un ordinateur, une tablette ou un smartphone, équipé d'une webcam et relié à internet)", explique le gouvernement en notice, même si le décret ne fait aucune mention des modalités techniques de réalisation des actes. Olivier Véran a fait mention de Facetime et de WhattsApp. C’est plus compliqué pour le paiement de l’acte et il faudra faire l’envoi d’une feuille de soin papier. L’ordonnance pourra être envoyée chez le pharmacien ou prise par un proche au cabinet.
A limiter à notre avis aux situations urgentes avec des patients connus. 
Les arrêts de travail, y compris pour des patients suspects de Covid-19 et qui sont peu symptomatiques peuvent être faits sur Ameli.pro sans la carte vitale du patient.

A noter, nombre de centres de santé font actuellement la promotion de la téléconsultation. C'est le cas des centres MedikSanté qui poussent à utiliser l'application Medadom ou des centres de santé parisiens du COSEM (Coordination des oeuvres sociales et médicales) qui annoncent la téléconsultation sans avance de frais en partenariat avec la plate-forme Concilio

Que dit le décret paru le 10 mars au Journal Officiel

Selon le ministre de la santé, Olivier Véran, qui avait annoncé sa prochaine signature le 8 mars lors d’un conseil de défense consacré au suivi de l’épidémie, ce décret doit permettre de faciliter l'utilisation des outils courants de communication à distance en plus des plateformes numériques existantes et faciliter les conditions des actes de téléconsultations. Dès le 6 mars, le président du CNOM avait demandé que les conditions de la téléconsultation soient assouplies.
Ce qui change à titre « transitoire et exceptionnel » (jusqu’au 30 avril) pour le remboursement, c’est la fin de l’obligation d’avoir vu le patient physiquement dans les 12 mois précédents la TC. Le médecin peut même ne pas le connaitre.
En revanche, l’Assurance Maladie précise que « cette téléconsultation doit s’inscrire prioritairement dans le cadre des organisations territoriales coordonnées lorsqu’elles existent ». Pour toutes les autres téléconsultations ne concernant pas une suspicion ou une infection à Covid-19, les règles habituelles continuent à s’appliquer.
De plus, le champ de prise en charge et la limitation du nombre de téléexpertises annuelles fait aussi l’objet de dérogation.

Voir le décret paru au Journal Officiel du 10 mars

Nouvel avenant 8 en faveur du déploiement de la TC

Par ailleurs, et sans rapport avec la gestion de la crise du coronavirus, cinq syndicats représentatifs (MG France, CSMF, FMF, SML et Le Bloc) ont signé le 11 mars avec l’UNCAM, l’avenant 8 à la convention médicale d’août 2016 portant plusieurs mesures en faveur du déploiement de la télémédecine. L’accord précise la mise en œuvre des exceptions à l’application du parcours de soins coordonné tout en confortant le principe de la territorialité de la réponse. Les centres de santé (CDS), les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) et les équipes de soins primaires (ESP) peuvent gérer ces exceptions aux cotés des CPTS. Pour être constituées, ces structures devront recueillir au préalable l’avis consultatif des instances paritaires conventionnelles locales de médecins. Pour les filières où l’accès aux soins est difficile (ophtalmo) ou parce que la téléconsultation peut constituer une première étape (psychiatrie), il ne sera pas obligatoire de connaitre le patient pour obtenir la prise en charge, mais cela dans un cadre expérimental qui fera l’objet d’une évaluation.

Mis à jour le 24 mars

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