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26 Déc 2019

L’enjeu des données santé (1) : améliorer l’aide à la prescription

1 commentaire

 Après le rachat de Weda par Vidal, certains utilisateurs du logiciel en ligne se sont émus de l’éventuelle utilisation de données patients par Vidal prévue par les conditions générales de vente (CGV). Le Dr Jean-François Forget, directeur scientifique chez Vidal a expliqué à Buzz Médecin ce qu’il en était en évoquant également les projets de Vidal dans le cadre du Data Hub Santé lancé le 1er décembre. Cet article est le premier d’une série destinée à mieux comprendre quelles vont être les utilisations des données de santé dans les prochaines années.

Comme il était indiqué dans le communiqué du 25 septembre dernier, par le Dr Vincent Bouvier, président de Vidal Group, il s’agissait par ce rachat, d’ « améliorer significativement la performance de nos services d’aide à la prescription, en particulier dans le domaine de la prévention du risque évitable…grâce à une intégration fine avec le dossier du patient » .
Dans les faits, le rachat de Weda par Vidal se situe aussi dans la perspective de la préparation du marquage CE puisque les logiciels d’aide à la prescription (LAP) doivent devenir des dispositifs médicaux ce qui suppose de s’appuyer sur des essais cliniques et des données recueillies en temps réel.

Comment se présentent les données recueillies par Vidal

Vidal reçoit plusieurs flux de données qui sont strictement cloisonnés, explique le Dr Jean François Forget.
Le premier, le plus ancien, qui relève aujourd’hui du RGPD, règlement général de protection des données, ce sont les données techniques pour la gestion des licences.
Le 2ème type de données (adresse IP) permet la mise à jour en temps réel des monographies, et l’envoi du Vidal Focus, le signal d’alerte accompagnant un risque décelé lors de la sécurisation de la prescription. Ce sont des données instantanées qui ne sont pas conservées. Ce processus existe depuis 2015 et a nécessité de nouvelles CGV (voir le verbatim en bas d'article).
Enfin, le troisième flux concerne l’analyse de masse. Il s’agit d’analyser la qualité des outils d’aide à la décision pour préparer le marquage CE en tant que dispositifs médicaux. Ces données sont anonymisées et l’auteur de la prescription n’est pas connu, ni le patient.
La certification actuelle des LAP se base sur une dizaine d’exemples non sur des études." Pour le marquage CE des Dispositifs Médicaux à partir de la catégorie II A, il faut faire une évaluation clinique comme pour un médicament du rapport bénéfice risque du dispositif : ces données ont donc vocation à démontrer l’impact positif des alertes sur la qualité des prescriptions utilisant nos outils d’aide à la décision, qui constituent le dispositif."

Pimpon ! Vidal participe aux premiers projets du Health Data Hub

« Notre projet Pimpon (Préconisation des interactions médicamenteuses par pondération clinique) a été retenu. Nous allons faire passer nos algorithmes d’interaction sur les données des médicaments remboursés (le SNIIRAM) sur un, an de manière à avoir une vision plus concrète des conséquences interactions médicamenteuses en France. Combien de patients ont été exposés à des interactions et que sont-ils devenus après ? Y-a-t-il eu des hospitalisations ? »
Certaines interactions peuvent se révéler sans conséquences. D’autres entraîner par exemple un risque de 20% d’hospitalisation supplémentaire. Une équipe projet s’est mise en place avec 3 médecins et 2 data scientistes pour cette analyse d’ordonnance rétrospective. Les résultats sont prévus pour fin 2020. « Identifier les alertes les plus pertinentes cliniquement permettra au médecin de paramétrer son logiciel de sécurisation de l’ordonnance à partir de données de la vie réelle ».
Sans compter les perspectives ouvertes par l’analyse de langage qui doit permettre d’améliorer l’utilisation de la connaissance.

Verbatim .Extrait des CGV de Vidal Expert : Afin de délivrer des informations de sécurisation de la prescription en lien avec le dossier patient (grossesse, allaitement, insuffisance rénale, poids, âge, sexe, allergies, antécédents…) ou toute autre alerte, information contextuelle à l’attention de l’Acquéreur dans le cadre de l’usage du Produit interconnecté avec un logiciel édité par un tiers, VIDAL exploite les informations du dossier patient strictement nécessaires à la délivrance par VIDAL de telles informations. Ces données recueillies dans le cadre de votre utilisation du produit pourront faire l’objet d’analyses et d’études ultérieures par VIDAL, à des fins d’amélioration de la pertinence et de la qualité de la base de connaissance Vidal et des outils d’aide à la décision qui y sont liés à destination des professionnels de la santé. Afin de contribuer à l’amélioration du bon usage, VIDAL pourra diffuser et commercialiser les résultats des études et analyses auprès de partenaires institutionnels ou privés. VIDAL ne collecte aucune donnée à caractère personnel permettant directement ou indirectement l’identification du patient ou du prescripteur.

* Ces données incluent, selon nos informations, la liste des médicaments prescrits, l’âge du patient (une tranche d’âge), la date de l’ordonnance est floutée et remplacée par la semaine, les indications de grossesse ou d’insuffisance rénale nécessaires à la sécurisation.

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À propos de l’auteur


Une réponse à L’enjeu des données santé (1) : améliorer l’aide à la prescription
  1. Merci à Vidal de cette réponse, même un peu tardive vu que les CGV ont été modifiées en 2017…et ne concerne pas uniquement Weda.
    Reponse scientifiquement recevable sans doute pour les besoins d’amélioration, mais elle ne répond pas au problème de fond COTE MEDECINS qui sont RESPONSABLES de traitement des données qu’ils recueillent.
    Il me semble qu’il est du devoir de Vidal. et peut être même une obligation CNIL, d’afficher plus de transparence et de fournir aux medecins L’EXHAUSTIVITÉ des données recueillies et utilisées pour les études. Il faudrait poser la question à la CNIL.
    Mais surtout la question de la commercialisation des études effectuées grâce à ces données n’est pas abordée, est ce un oubli ?
    Les fournisseurs de ces données sont les médecins qui paient leur abonnement. Il est rare de voir des fournisseurs payer leurs clients ! De plus le tarif est resté le même et va même augmenter en 2020….
    Enfin, pourquoi ne pas donner l’option aux medecins de refuser la collecte des données, quitte à payer us cher ? D’autant plus que peu d’éditeurs laissent le choix de la base medicamenteuse.
    La seule solution serait donc de changer de logiciel métier si on est contre cette pratique ? Donc clause abusive à mon avis.
    En synthèse on peut comprendre le besoin de datas pour améliorer l’outil. Dans ce cas retirer juste la clause de commercialisation ou donner le choix de maniere éclairé et explicite aux médecins….


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