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11 Déc 2013

Objets santé connectés : le médecin reste la référence

1 commentaire

Un Atelier BNP-Paribas sur les objets connectés santé

Aujourd’hui familiarisé avec le patient internaute qui lui montre les pages imprimées qu’il a trouvées sur le Web et n’hésitant plus à aller surfer sur Internet en consultation, le médecin va devoir compter demain avec des patients munis de leurs résultats de mesures de pression artérielle, de poids, de rythme cardiaque, de taux de saturation en oxygène, du nombre de pas par jour, etc.…Des courbes sur des mois de mesure… Intervenant à une table-ronde organisée le 5 décembre dernier par l’Atelier BNP Paribas, le Dr Nicolas Postel-Vinay qui a contribué à faire avancer le concept d’automesure sur le site éponyme, en est convaincu : « Ce sont les patients qui vont faire évoluer et s’adapter les médecins » à l’utilisation des objets santé connectés. Comme cela s'est produit avec Internet.

11% des Français possèdent un appareil de mesure connecté

Une enquête Atelier-IFOP (étude réalisée du 20 au 22 novembre sur un échantillon de 1001 personnes) rendue publique le même jour montre en effet la progression des appareils de mesure connectés dans l’Hexagone : 11% des Français en possèdent un (6% ont une balance, 2% une montre connectée, 2% un tensiomètre). Ils s’en servent à 50% pour surveiller et améliorer leur santé, à 26% comme un coach sportif qui soutient leurs efforts, à 22% pour mieux se connaître. 12% de ceux qui ne sont pas équipés envisagent d’en acheter un et la proportion monte à 25% chez les cadres. A noter, seuls 13% relèvent les mesures quotidiennement et 64% se contentent d’une fois par mois. 25% l’ont peu utilisé et 11% l’ont abandonné. La fiabilité des mesures et la confidentialité des données sont encore un frein. Les 2/ 3 se disent prêts à partager les données recueillies, principalement avec le corps médical. Ce sont les Professionnels de santé qui sont préférés à 63% pour être les acteurs de ce partage de données physiologiques personnelles plutôt que les patients eux (mêmes (42%). Bonne nouvelle « la crédibilité du corps médical n’est pas atteinte »

Les réticences des médecins

Pourtant le médecin, s’il finit par devenir prescripteur de ces nouvelles technologies, s’il doit à terme partager la décision avec le patient, n’est pour le moment pas très attiré par la réception de résultats dont il n’est pas à l’origine. Le Dr Postel-Vinay rappelle que sur le site automesure, 7% seulement des 5000 médecins inscrits voulaient recevoir les mesures. Les freins sont à la fois culturels et structurels. Il n’ya pas de temps médical (et pas de rémunération) pour analyser des données même pertinentes. Ce sera au patient d’apprendre à expliquer rapidement au médecin l’analyse de ses résultats.
Les objets connectés eux-mêmes devront faire la preuve de leur utilité, même si la balance et le tensiomètre sont depuis longtemps des objets médicaux. Certains vont rentrer dans des protocoles C’est le cas de la fourchette connectée HapiFork (voir le test) qui va être testée pour rééduquer la nutrition après une chirurgie bariatrique. La réglementation va devoir évoluer ainsi que les problèmes de responsabilité. La rapidité des évolutions technologiques laisse à penser que les instances officielles auront toujours un train de retard. On rappelle que la FDA américaine s’est penchée sur 100 applications médicales mobiles alors qu’il en existe 90.000 !

 

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Une réponse à Objets santé connectés : le médecin reste la référence
  1. Bien sûr que les patients vont privilegier le médecin pour le stockage et l’exploitation de Certaines E-mesures ! Qui d’autre ?
    Les Reticences ?
    Les patients ? Les patients ne sont pas réticents des lors que c’est ou ça leur parait gratuit …
    Les medecins ? Les medecins ( et les pros de sante en general ) ne sont pas reticents des lors que la tache supplementaire est retribuee …
    CommenceZ par regler le probleme de la remuneration , et vous verrez que la e medecine avancera tres vite.
    AppoRter des solutions geniales en continuant a penser que les medecins vont etre assez naifs et angeliques pour les utiliser benevolement, c’est perdre du temps.
    Participer a une belle aventure, c’est bien beau, mais quand ça demande du temps et de l’energie, il y a un moment ou se pose forcement la question de l’argent, sans quoi …BLOCAGE ….
    (médecin généraliste)


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