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23 Fév 2015

Ouverture des données de santé : premier Hackathon public/privé

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Dans le cadre du mouvement d’open data santé prévu par la future loi santé portée par Marisol Touraine, la CNAM a
« entrouvert » quelques données pour un premier « Hackathon »(de Hack et marathon). L’événement a eu lieu le 26 janvier et Mme Touraine a conclu la journée. Des acteurs militants de l’Open Data comme Withings et Celtipharm, y ont participé.
Pour ce premier Hackathon Données de santé organisé par la CNAM TS et la mission Etalab chargée de l’ouverture des données publiques (cf. le portail data.gouv.fr), une soixantaine de participants venant de structures publiques et de sociétés privées se sont retrouvés dans les locaux de La Paillasse à Paris, un laboratoire communautaire pour les biotechnologies, Selon TIC Santé, étaient présents  côté public, la Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques, l'Institut des données de santé, le GIP Mipih et côté privé, Celtipharm, Microsoft, GE Healthcare, Cap Gemini, Jalma, le fabricant d’objets connectés Withings et le groupe mutualiste Corvea . But de l’opération : montrer que la réutilisation originale des données publiques ouvre de nouvelles perspectives d’usage et de services associés.

Un jeu de données du SNIIRAM

A cette occasion, la CNAM a fourni aux participants un jeu de données du SNIIRAM (Système national d’information inter-régimes de l’assurance maladie) qui constitue un des enjeux de l’ouverture des données de santé. Ce jeu de données contenait des informations anonymisées des dépenses de santé de ville des Français (remboursement des consultations et des médicaments) au cours des cinq dernières années. Il devrait rejoindre sur le portail gouvernemental le premier jeu de données déjà rendu public par la CNAM le 16 décembre dernier sur data.gouv.fr . Les participants se sont répartis en une dizaine d’équipes qui ont pu croiser ces nouvelles données avec d’autres bases déjà ouvertes (données démographiques, RPPS, le répertoire partagé des professionnels de santé, la base des accidents de la route, etc.) et avec leurs propres données.

Withings s'empare du sujet

Si certains acteurs plus spécialisés dans le traitement des données de santé, se sont dits un peu déçu par le peu de données mises à disposition, ce n’est pas le cas de Withings, fier de sa participation au Hackathon. Porteur du projet « Quelle est l’influence des modes de vies sur les dépenses de santé ? », le leader français des objets connectés a croisé les données de l’Assurance Maladie avec des données agrégées provenant des utilisateurs de ses trackers d’activité et pèse-personnes connectés tout en se basant sur les données de population de l’INSEE. Et a publié sur son site les cartographies résultantes. Il suffit ensuite de comparer la cartographie du montant des remboursements en médecine générale par personne et par département avec les cartographies des données de niveau d’activité physique (nombre de pas par jour) et de corpulence (taux d’individus en surpoids ou obèse). « Dans les départements où la moyenne de pas est moins élevée, les dépenses de santé par personne sont plus importantes », conclut Withings en indiquant qu’il existe d’autres facteurs pouvant influencer ces dépenses (comme la pyramide des âges…). Pas de corrélation évidente en revanche avec le taux de surpoids et d’obésité. Il faudrait affiner mais pour Withings, ce premier essai est déjà transformé. Dans la foulée (10 000 pas /par jour à faire selon l’OMS…), l’industriel qui vient de se doter d’un Institut de Santé, le Withings Health Institute (voir le livre blanc santé connectée) a également mis en ligne sur son site la première publication de son Observatoire de Santé : une carte de France de la sédentarité (données agrégées et anonymisées d’un échantillon aléatoire de 100 000 utilisateurs). « Les Franciliens sont les plus actifs parmi les Français » (NDLR : peut-être parce qu’ils craignent justement d’être les plus sédentaires …).

Partenariat CNAM-X en matière d'algorithme

Le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel a cependant fixé les limites de l’ouverture : la protection des données personnelles et l’accompagnement nécessaire par les équipes de la CNAM compte tenu de la complexité du système. La CNAMTS a d’ailleurs annoncé le 2 février avoir conclu un partenariat de 3 ans avec l’école polytechnique pour mieux exploiter les données du SNIIRAM dans le cadre de ses missions mais aussi dans un but de santé publique. Avec le développement d’algorithmes permettant « la détection de signaux faibles ou d’anomalies en pharmaco-épidémiologie, l'identification de facteurs utiles à l'analyse des parcours de soins, la lutte contre les abus et la fraude ». Enfin, serait-on tenté d’ajouter.

 

 

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