Medadom veut développer la téléconsultation à partir de ses centres de santé et des pharmacies
Créée en 2017 avec une appli sur smartphone proposant aux patients des visites médicales remboursées, Medadom a pris en 2019 le virage de la téléconsultation pour des soins non programmés en s'appuyant sur ses propres centres de santé agréés par les ARS et sur des bornes de téléconsultation déployées dans les pharmacies.
Co-fondée par le Dr Charles Mimouni et son fils Elie-Dan alors interne accompagnés de Nathaniel Bern, ingénieur, Medadom s'est d'abord lancé sur le créneau de la visite à domicile via une application smartphone et a même racheté son concurrent Docadom. Mais désormais, le patient qui télécharge l'application, se voit aussi proposer une téléconsultation.sur la nouvelle plate-forme de téléconsultation Medadom. Ouverte en mai 2019, la plate-forme a déjà assuré 6000 téléconsultation remboursées à la date du 15 novembre.
Pour occuper en force le créneau des téléconsultations non programmées réalisées par un médecin qui n'est généralement pas le médecin traitant, Medadom va s'appuyer sur ses propres centres de santé, agréés par les ARS et sur les pharmacies.En 2020, 12 centres de santé agréés par les ARS
Les centres de santé MedikSanté dont trois sont ouverts, seront déployés nationalement de manière territoriale en phase avec le plan Ma Santé 2022, un par région soient douze au total. Les médecins salariés y font à la fois des consultations "physiques" et des téléconsultations pour des patients qui n'ont pas de médecin traitant ou un médecin traitant indisponible. Les patients peuvent également choisir un médecin traitant dans ces centres.
A titre d'exemple, le centre MedikSanté du 206 Bd Pereire à Paris est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h avec 8 équivalents temps plein qui assurent aussi à leur domicile des permanences téléconsultation. Le patient avance les 7,5 euros représentant la part complémentaire sur la consultation à 25 euros. Le nouveau centre a réalisé la moitié de ses consultations en téléconsultations.Objectif 200 pharmacies équipées de bornes de téléconsultation fin 2019
Deuxième axe de développement de la téléconsultation, les officines. Medadom a préparé à cet effet une borne de téléconsultation équipée d'un écran et d'une batterie d'appareils médicaux connectés tels que tensiomètre, otoscope, stéthoscope, oxymètre, dermatoscope. La publication en septembre dernier de l'avenant 15 à la convention nationale des pharmaciens ouvre en effet la voie à la téléconsultation en pharmacie pour peu que celle-ci dispose d'un espace de confidentialité et de l'équipement nécessaire. Il est prévu une participation forfaitaire de 1225 € la première année pour s'équiper puis 350€/an ainsi qu'un forfait annuel variant de 200 à 400 € selon le nombre de TC (1 à 20, 20 à 30, plus de 30). Ces TC doivent s'inscrire dans le parcours de soins. Elles pourront donc être assurées selon les cas par le médecin traitant du patient ou par un médecin des centres de santé Mediksanté agrées par les ARS.
La location de la borne revient à 390 € /mois tout compris. Medadom qui a commencé à les déployer en avril, compte sur 200 pharmacies partenaires pour la fin 2019 et table sur 2000 pour fin 2020."Le parcours de soins non programmés représente un tiers des consultations en France, explique le Dr Charles Mimouni, elles aboutissent généralement aux
urgences qui sont surchargées. Assurée 7 jours sur 7, la téléconsultation répond particulièrement bien à ce besoin car nous nous engageons à répondre au patient dans les 10 minutes. En pharmacie, le recours aux objets connectés permet de résoudre selon notre premier retour d'expérience, 90% des cas. Il n'y a plus que 5% des TC qui se terminent à l'hôpital".
Avec 6000 TC effectuées et une croissance de 20% par mois, Medadom pense avoir trouvé le bon créneau pour devenir un des grands acteurs de la téléconsultation et séduire les invesisseurs pour sa levée de fonds en cours.Voir la fiche Medadom dans la rubrique Téléconsultation de Buzz Medecin
Voir l'article précédent sur Medadom, de la visite géolocalisée à la téléconsultation, une autre façon d'exercer
.Withings Med Pro : pour suivre ses patients à distance avec l’écosystème Withings
Withings lance Med Pro Care et Med Pro Data pour permettre aux professionnels de santé de suivre leurs patients à distance et d’analyser leurs données provenant des objets connectés Withings. La commercialisation de ces solutions interviendra cependant lorsque les serveurs Withings auront reçu la certification HDS (Hébergeur de données de santé) en cours de demande.
Depuis son rachat par son fondateur Eric Carreel, Withings n’a de cesse de faire oublier sa parenthèse Nokia et de s’implanter dans le monde de la santé. Leader des objets de santé connectée réputés pour leur design élégant, Withings vient de créer une division BtoB, Withings Med Pro, avec deux solutions destinées aux professionnels.
Med Pro Data permet à des partenaires, tels qu’Institut de recherche, programmes de coaching ou de prévention, par la fourniture d’un kit de développement (SDK), d’utiliser les produits Withings pour la collecte de données et de retransmettre les données au sein de leur site web ou de leurs applications spécifiques
Med Pro Care propose une plate-forme de suivi à distance des données physiologiques de plusieurs patients pour les médecins, les établissements et la recherche clinique. Ceux-ci choisissent les paramètres vitaux qui les intéressent, personnalisent les données qu’ils souhaitent suivre et déterminent la fréquence de leur réception et des alertes ainsi que les alertes à envoyer à leurs patients (qui disposent de l’application Health Mate). Des tableaux de bord interactifs conçus sur mesure facilitent le suivi. Il s’agit d’une plate-forme collaborative de partage des données entre plusieurs intervenants.
De plus, pour les patients peu à l’aise avec les dispositifs connectés, Withings a développé un « Data Hub » conçu pour les solutions Med Pro. Ce Hub peut être installé n’importe où et permet aux dispositifs de fonctionner sans Wi-Fi ni smartphone. La transmission des données est assurée par simple connexion cellulaire directement vers les serveurs Withings, qui sont conformes à la norme HDS (Hébergeur de données de santé) et sont en cours de certification.
Dix ans d’expertise dans la collecte de données en vie réelle
Withings s’appuie sur plus de 10 ans d'expertise dans la collecte de données en vie réelle. L’ensemble de ses dispositifs connectés (balances, montres, tensiomètre, capteur de sommeil , thermomètre ) peuvent mesurer et suivre plus 20 paramètres vitaux différents tels que la pression artérielle, le rythme cardiaque via électrocardiogramme, le poids, la fréquence cardiaque, le niveau d'activité et les habitudes de sommeil.
Le lancement de cette division professionnelle constitue une étape vers le recueil et l’analyse de données santé personnelles . Jusqu’à présent Withings tourné davantage vers le grand public, s’est contenté en France, d’étudier les données anonymisés provenant de ses dispositifs pour établir des tendances relevant de la santé-bien être publique.
En se positionnant désormais en partenaire des acteurs de la santé, la société française déjà bien implantée aux Etats-Unis, se met à jour sur la réglementation française en se faisant certifier HDS. Comme d’autres acteurs de la santé connectée, elle propose un kit de développement pour intégrer ses produits à l’environnement de ses partenaires.
Un pas vers la fin des écosystèmes trop propriétaires ?Chorus racheté par Pharmagest
Après le rachat de Weda par Vidal en septembre, l’intérêt pour les logiciels en ligne se confirme. Malta Informatique, filiale informatique du groupe Pharmagest, leader sur le marché des officines, a annoncé le 8 octobre sa prise de participation majoritaire (70%) au capital d’ICT, éditeur de Chorus.
Créé en 2004 et dirigé par Jean-Frédéric Schwaab et Véronique Tourlonias, le groupe ICT a développé l’une des premières solutions en ligne, Chorus qui équipe, selon le communiqué de Pharmagest, 200 structures pluriprofessionnels (MSP et Pôle de santé) soit un total de 5000 utilisateurs. Après la mise en place du service de rendez-vous en ligne DoctoDispo, ICT a lancé récemment Chorus Community, une plate-forme d’échange pour réunir sur un territoire les différents professionnels de santé. Ce qui va dans le sens d’une meilleure coordination des prises en charge et des CPTS, les Communautés professionnelles territoriales de santé en cours de création.
S'adosser à un groupe complémentaire pour une offre complète
« Cela fait un an que nous cherchions à nous adosser à un groupe industriel pour faire face aux demandes techniques et fonctionnelles de plus en plus nombreuses des professionnels de santé dans le cadre de la coordination des soins. Mais nous ne voulions pas trouver un concurrent, explique à Buzz Médecin, Véronique Tourlonias, l’avantage de la prise de participation majoritaire de Malta Informatique c’est d’être complémentaire. »
Pour la division Solutions pour établissements sanitaires et sociaux de Pharmagest (logiciels Malta Informatique, Dicsit Informatique et Axigate dans les hôpitaux), il s'agit d'une acquisition stratégique qui lui permet une diversification dans les maisons, centres et pôle de santé.
Par ailleurs, Pharmagest Interactive assure la télétransmission de 41,4% des FSE provenant des pharmacies* (chiffre du GIE SESAM Vitale de septembre 2019) et regroupe plusieurs filiales dont Kapelse, concepteur de terminaux SESAM Vitale, bien connu des professionnels de santé avec Kap&Link et Escapade. Les pharmaciens devraient également se positionner dans les CPST.
« Nous devenons les seuls à pouvoir proposer aux professionnels de santé une offre complète , en ville comme à l’hôpital, dans les officines comme dans les maisons de retraite et EHPAD, dans les cabinets médicaux comme dans les maisons de santé », s’enthousiasme Véronique Tourlonias.
Prochaine étape pour ICT, la téléconsultation qui devrait bientôt arriver sur DoctoDispo avec trois cas d’usage : avec les médecins dans les MSP ou pour des spécialistes distants, dans les maisons de retraite avec le médecin traitant ou des médecins spécialistes (Malta informatique propose depuis un an la téléconsultation aux 2000 EHPAD équipés de son logiciel Titan) , et avec les pharmacies qui disposeront d’un espace réservé.*A noter, Pharmagest a conclu en 2018 un partenariat technologique avec Alliance Software, filiale de Cegedim, n°2 du marché officinal (23,48% des FSE ) pour rendre interopérables leurs logiciels et fluidifier le parcours de soins du patient.
Pour un « tiers payant » indépendant : les syndicats lancent Paymed et veulent négocier avec les complémentaires
Sept syndicats* dont le SML et la CSMF côté medecins, ont tenu une conférence de presse interprofessionnelle pour présenter le système Paymed, alternative libérale au tiers payant généralisé. L’enjeu est double : apporter d’une part simplicité et sécurité lors de la mise en place du tiers payant au cabinet et obtenir, d'autre part, des complémentaires une convention nationale collective pour garantir l’indépendance des professionnels.
Vent debout contre le tiers payant généralisé obligatoire, les médecins ont finalement obtenu un tiers payant généralisable non obligatoire qui n’a rencontré que peu de succès.
Mais force est de constater que leurs patients sont favorables au 100% santé déjà en cours pour les prothèses dentaires, l’optique et les audioprothèses. De plus en plus d’actes font l’objet d’une prise en charge à 100% de l’Assurance maladie, comme les nouvelles consultations obligatoires de l’enfant. Pragmatiques, les syndicats s’inscrivent désormais dans la démarche, encourageant les professionnels à faciliter l’accès aux soins .Paymed, simple, sécurisée et indépendante
Testée depuis mai et commercialisée depuis septembre, la solution Paymed, dont les 7 syndicats sont actionnaires s’est constituée autour du savoir-faire technologique de Résopharma, l’organisme concentrateur technique (OCT) qui gère le tiers payant pour quelques 10 000 officines. Il vérifie les droits des assurés pour garantir au pharmacien le remboursement par l’Assurance maladie et les complémentaires.
Au terme de tiers payant, les syndicats préfèrent d’ailleurs celui de dispense d’avance de frais pour le patient mais aussi pour le professionnel.
Paymed, adossé au Crédit Agricole, s’est en effet constitué en établissement bancaire et garantit le paiement au professionnel à J + 6.
Ce dernier envoie un flot unique AMO +AMC. L’abonnement est de 36 à 60 euros/mois en fonction du volume de télétransmissions.
Selon le président de la CSMF, Jean-Paul Ortiz, le tiers payant démarre très lentement, seuls 6,5% des médecins généralistes et 30% des radiologues ont signé avec l’Inter-AMC, le concentrateur gérant le tiers payant des complémentaires (83% de la population couverte).
Pour Paymed, il ne saurait être question d’utiliser le service de vérification des droits développé par l’Inter-AMC ( téléservice Identification des droits des bénéficiaires ou IDB analogue à l’ADRi pour l’AMO) alors que celui de Resopharma évite aux professionnels de contractualiser individuellement avec les AMC. Les syndicats soulignent le risque pour les professionnels de se retrouver dans les réseaux de soins des complémentaires.Négocier une convention nationale avec les AMC
Paymed est opérationnelle mais pour gagner en simplicité, la solution doit encore être intégré dans les logiciels métiers. Des partenariats sont en cours avec les principaux logiciels médicaux et Paul Henri Cheminal, directeur général de Paymad se montre confiant.
Il reste enfin la dernière étape, réclamée par les 7 syndicats, celle de l’ouverture de négociations avec les AMC ( l’UNOCAM) pour obtenir une convention nationale. L'interprofession devra peser de tout son poids.A noter : d’autres solutions comme celle de Sephira baptiseé TipTop utilisent IDB et CLC, calcul en ligne complémentaire De bonne source, il y aurait environ 300 MG en tiers payant intégral
* CSMF, SML, FSPF, FNI, SDB, FFMKR et UNSAF.
Weda racheté par Vidal
Vidal et Weda annoncent le 25 septembre dans un communiqué commun l'acquisition par Vidal du logiciel de dossiers patients en ligne ce qui va permettre au groupe de "renforcer son offre de services aux médecins"
Verbatim du communiqué :
"WEDA, leader des logiciels de Dossiers Patients en ligne, propose une solution complète qui s’adresse aux professionnels de santé libéraux exerçant individuellement, en cabinets de groupe ou en maisons et centres de santé pluridisciplinaires.
La plateforme WEDA rassemble aujourd’hui plus de 10 000 utilisateurs dont 60 % de médecins. Avec cette acquisition, VIDAL se rapproche d’un acteur d’expérience, qui a montré sa capacité à innover, à comprendre et à répondre aux besoins de professionnels en situation de soins.
En collaboration avec l’équipe WEDA, VIDAL va accélérer le développement de sa prochaine génération de services d’aide à la décision thérapeutique, en particulier autour de la e-prescription.
« Grâce à une intégration fine avec le dossier du patient, nous allons améliorer significativement la performance de nos services d’aide à la prescription, en particulier dans le domaine de la prévention du risque évitable. Ceci bénéficiera à tous les logiciels partenaires utilisant nos services » indique Vincent Bouvier, Président de VIDAL Group. De son côté WEDA va disposer d’une nouvelle capacité d’investissement et d’expertise pour étendre ses solutions, proposer de nouveaux services autour du patient et relever les défis à venir. « VIDAL dispose d’une base de connaissances unique. Nous sommes heureux de rejoindre un groupe historique, complémentaire à notre activité avec un objectif commun d’amélioration des soins et de support à la pratique médicale pour les professionnels".On comprend bien que pour Vidal, l'arrivée de la e-prescription change encore le contexte d'utilisation de sa base de données sur le médicament. Ce rachat sera-t-il suivi d'autres parmi les logiciels partenaires ? Les plus importants, Axisanté et Hellodoc appartiennent déjà à l'allemand CompuGroup...Et Vidal Group a lui même été racheté en 2016 par la société japonaise M3, leader dans le secteur de l'information médicale et des nouvelles technologies.
Pratique, Buzz Medecin s'est tout de suite enquis auprès de Fabrice Greenbaum, directeur général de Weda, pour savoir si l'heure de la retraite allait sonner... Réponse immédiate de l'intéressé : "Non, je continue avec toute l'équipe de Montpellier pour une nouvelle aventure au service de nos médecins avec les équipes de Vidal"Un an de téléconsultation remboursée : 60 000 TC et une accélération prévue d’ici fin 2019
Le 12 septembre, communiqués de presse et sondages sont arrivés de tous côtés qu’il s’agisse de l’Assurance maladie ou des plates-forme de téléconsultation, pour célébrer le premier anniversaire de la téléconsultation remboursée lancée le 15 septembre 2018. Les chiffres restent modestes (60 000 TC selon l’AM) bien en deçà des prévisions, ce qui n’empêchent pas tous les acteurs de se congratuler et de promettre une forte progression d’ici la fin de l’année en s’appuyant sur l’accélération de ces dernières semaines.
La ministre Agnès Buzyn et la CNAM tablaient sur le chiffre de 500 000 TC remboursées en 2019. On sera plus proche des 100 000, voire des 150 000 selon certains acteurs.
Ce qui n’est déjà pas si mal si l’on considère qu’il faut toujours du temps, surtout au milieu médical, pour adopter les nouvelles pratiques et la technologie y attenant. Nicolas Revel, directeur général de l’UNCAM, reste confiant : « la montée en charge est nette et va aller en s’accélérant, en s’appuyant notamment sur les autres professionnels engagés dans la démarche comme les infirmiers ou les pharmaciens ».
Les facturations s’accélèrent depuis début 2019, passant de 2000 en janvier à 7000 en mai pour dépasser les 10 000 mensuelles depuis l’été. Doctolib se targue même de 13 000 TC réalisées en septembre par son service.1647 médecins libéraux ou structures en TC « remboursée »
Selon le communiqué de l’AM, 85% des TC ont été facturés par des médecins libéraux ( dont 65% par des généralistes et 8% par des centres de santé). Des chiffres corroborés par les plates formes.
Le médecin téléconsultant est en majorité un généraliste, de sexe masculin (62% des TC mais c’est la proportion des médecins en exercice ) globalement plus jeune que la moyenne (la moitié a moins de 50 ans).
Depuis le 15 septembre 2018, 1647 médecins libéraux ou structures ont facturé des téléconsultations, selon l’AM.
On assiste déjà à une certaine bataille de chiffres puisque Doctolib revendique 1500 médecins téléconsultants et 2/3 des TC remboursées et Docavenue de Cegedim 1000 médecins abonnés à son service qui font 30 à 40 TC par mois ! En ne citant que ceux qui publient leurs premiers résultats !L’Ile de France en tête
L’Ile de France représente 44% des TC remboursées, la palme revenant à Paris avec 15% des TC et d’une façon générale aux grandes agglomérations.
Force est de constater que ce nouveau mode de consultation est inégalement réparti sur le territoire et ne remplit pas pour le moment son rôle de palliatif pour les déserts médicaux…30.000 patients remboursés
Deux patients sur trois sont des femmes (64%). Un tiers a moins de 30 ans, 56% moins de 40 ans. Mais 27% des TC concernent des patients en ALD souvent âgés
Le baromètre B3TSI-Chronic Panel sur l’usage de la TC publié par le site Egora révèle également un usage essentiellement urbain et jeune. Pour ce type de patient, c’est le délai d’attente nettement plus court qui est motivant (surtout pour les spécialistes) tandis que le fait d’éviter les déplacements et d’avoir un meilleur suivi.Les TC non remboursées encore majoritaires
Des plateformes comme Quare ou Livi y sont allées de leur communiqué.
Qare affiche 40 000 TC depuis un an (dont la majorité non remboursée, car correspondant à un premier recours, pour des patients éloignés des soins), rappelant que 59% des patients sont des femmes âgées de 20 à 45 ans. Néanmoins, le nombre de médecins abonnés à Qare ayant quadruplé dans l’année, le nombre de TC éligibles au remboursement devrait augmenter rapidement
Livi dont les médecins salariés (dont 38 MG) ont assuré 33418 actes, précise que 22113 ont été rejetées par l’AM. En effet ces consultations ne l’ont pas été selon les règles imposées par l’avenant 6 comme l’absence de médecin traitant. La société suédoise va se réorganiser dans les territoires avec des équipes de professionnels dans le cadre des CPTS (Communauté professionnelle territoriale de santé) en s’appuyant sur le fait que 2/3 de son activité a concerné des déserts médicaux.
A ces chiffres, il faudrait ajouter les nombreuses consultations par téléphone qui n’ont pas encore trouvé de statut et entretiennent un certain flou.Accélération prévue en 2020
La parution le 6 septembre de l’avenant 15 signé avec les pharmaciens (organisant des espaces de TC dans leur officine), et la signature de l’avenant 6 avec les infirmiers libéraux qui va entrer en vigueur en janvier 2020, ainsi que le déploiement des CPTS devrait selon l’Assurance Maladie, amplifier la dynamique observée.
C’est bien ce qu’espèrent la quinzaine d’acteurs qui proposent leurs plates-formes aux professionnels de santé et ne se sont d’ailleurs pas encore tous vraiment lancés .
L’appétence des Français reste importante : 51% aimeraient que leur généraliste propose la téléconsultation, 54% sont prêts à l’essayer (60% des 18/24 ans), souligne un sondage OpinionWay pour Medaviz.
Et l’intérêt des médecins devrait s’accroître pour des raisons de confort et de flexibilité de l’activité, de rémunération de conseils délivrés gratuitement et de nouveau service à offrir aux patients.DP CNAM téléconsultation sept 2019
Un terminal santé et bancaire ouvert aux applications
Pour la société qui l’a conçu à partir d’un TPE du fabricant chinois Pax, n°2 mondial sur ce marché, c’est un chaînon manquant dans la famille des lecteurs SESAM-Vitale. Car il combine la fonction bancaire et la lecture des Cartes Vitale et CPS dans un smartphone sous android, un système non propriétaire, ouvert vers le développement d’applications.
Spécialisé depuis de nombreuses années dans la fourniture de lecteurs et solutions pour la télétransmission, AF Care a fait homologuer en février dernier par le GIE SESAM Vitale un petit module Smart Duo First pour iOS (7 février) et pour Android (15 février) qui permet un accès sécurisé aux cartes CPS et Vitale utilisable pour tous les services de la sphère.
Le principe est d’utiliser son smartphone comme terminal intelligent et de le faire communiquer par bluetooth avec un accessoire, le module lecteur de cartes (technologie PC/FC). Une nouvelle version Nomade est en cours d’homologation.
Le TPE Santé Pax A 920 se situe dans la droite ligne de ces développements.
Le Pax A 920 a d’abord été homologué pour la monétique avec Nepting, un partenaire français.
Pour adapter le matériel chinois à la santé, AF Care a ensuite remplacé la trappe d’origine du TPE par une trappe avec lecteur de CPS. Le lecteur de carte bancaire permet aussi de lire la carte Vitale.
Ce TPE-lecteur santé est en fait un smartphone sous Android. Contrairement aux autres TPE, il ne fonctionne pas sous un OS propriétaire et ouvre donc aux développeurs d’application un vaste champ de possibilités. C’est l’application santé d’ AF Care qui lui permet de lire les CV et les CPS (pour la création de FSE).
La société travaille actuellement sur une application mobile TLA qu’elle va présenter à l’homologation du GIE dans le cadre de la norme dispositif intégré. Ces nouveaux terminaux devraient répondre aux différentes besoins des professionnels de santé en mobilité, comme la consultation du DMP et la connexion aux teleservices de l'Assurance Maladie.
C’est maintenant aux éditeurs de logiciels métier de les intégrer dans leurs solutions.
AF Care a commencé sa tournée des éditeurs.Sephira : 20 ans au service de la gestion « sans douleur » des FSE
Sephira, entreprise pionnière de la télétransmission autonome et mobile, leader chez les médecins spécialistes et les sages-femmes avec Intellio, a fêté ses 20 ans en juin. Pour célébrer cet anniversaire ses 26 000 clients, professionnels de santé libéraux se sont vu proposer un jeu concours avec tirage au sort en septembre ! Et pour Buzz Médecin, c’est l’occasion de faire le point sur le présent et l’avenir de la télétransmission et du tiers payant.
Il y a 20 ans, Sephira s’installait au Mans (où se trouve également le GIE SESAM-Vitale) avec l’objectif de simplifier la gestion des FSE par les professionnels de santé
A l’époque, tous les médecins, loin de là, ne s’étaient pas mis à l’informatique et la télétransmission, imposée par les ordonnances de 1996, rencontrait de vives résistances.
C’est dans ce contexte qu’un jeune ingénieur, Daniel Israël conçoit une solution autonome indépendante de l’ordinateur et qui plus est mobile. En utilisant non pas un simple lecteur SESAM-Vitale branché sur l’ordinateur mais un terminal bifente doté d’une batterie, d’un logiciel de télétransmission et de mémoire (pour la cotation des actes), pouvant éditer une facture, à l’image des terminaux bancaires. Il suffit de le placer sur son socle en fin de journée pour télétransmettre les FSE en utilisant la ligne téléphonique (RTC). Sephira se charge alors de tout : pointer les lots de FSE, gérer les retours Noémie, renvoyer les FSE rejetées etc…et garantit le bon fonctionnement du lecteur avec un échange standard.Le GIE SESAM Vitale n'avait pas prévu ça
Un an après son lancement en mai 2000, la solution baptisée Intellio a conquis 3000 clients. « Et Intello créa la simplicité » dit sa publicité… Un de ses principaux concurrents « sans ordinateur » propose de télétransmettre avec… un minitel alors très répandu ! Le GIE SESAM Vitale n’avait sûrement pas prévu ces solutions alternatives ! Mais ne peut que se réjouir de voir augmenter le nombre de médecins télétransmetteurs !
Sephira va aussi profiter de l’arrivée d’Internet dans les cabinets (plus de communication téléphonique en sus), des progrès technologiques des terminaux et s’adapter à toutes les nouvelles exigences de la CNAM et du cahier des charges SESAM-Vitale. Dernière en date, la facturation des actes de téléconsultation et de téléexpertise.
Pour les médecins désormais informatisés en masse ( la ROSP va contribuer à vaincre les récalcitrants), Sephira créé web Intellio sur ordinateur et rachète le logiciel de gestion de cabinet Medicawin pour pouvoir proposer un dossier patient à son important parc de clients et l’accès au fameux DMP dont on commence à parler. Le succès est relatif.
Le cœur de métier de Sephira c’est la gestion des flux de télétransmission, comme le souligne Daniel Israël à Buzz Médecin en évoquant le lancement de TipTop, le nouveau service pour le tiers payant obligatoire « Nous sommes à la fois éditeur et concentrateur et occupons donc une place de choix nous avons la main sur l’émission du flux. Notre expertise, c’est la facturation. Et nous proposons une qualité de services qui n’a rien à voir avec la soumission aux exigences de l’Assurance Maladie". Mettre en avant les avantages du tiers payant en gain de temps et de gestion comme hier ceux de la télétransmission, c’est le nouvel objectif de Sephira. TipTop interroge les droits du patient (ADRi et IDB pour les mutuelles) et le paiement du médecin est garanti. « Cela supprime le rapport à l’argent et évite la rupture de soins »Demain plus Cloud
Et demain ? Le cloud bien sûr. Sephira a acquis le logiciel web Ubinet pour les paramédicaux et va sortir en septembre à leur intention une application tous supports pour une facturation en mobilité total . Puis ce sera en décembre, le tour des médecins de se voir proposer un logiciel de facturation en mode cloud tous supports, toutes plates-formes.
« Savez vous que nombre de plates-formes de téléconsultation nous ont consulté pour la facturation ? » indique Daniel Israël pas du tout inquiet par l’arrivée de la e-Carte Vitale, l’appli carte Vitale dont les expérimentations vont commencer. Intellio qui a obtenu la conformité logicielle avec l’appli carte Vitale (sur le smartphone du patient) va y participer. Le patient positionne le smartphone et son application sur le Tag NFC fourni au professionnel et Intellio récupère les informations.
Confiant dans l’avenir, même si beaucoup de médecins clients vont partir à la retraite, le président fondateur de Sephira observe : « On ne s’est pas démodé. Intellio reste plus vendu que web Intellio. Nous offrons toujours une réponse à la télétransmission sans équivalent et une vraie liberté pour les jeunes médecins. L’option tiers payant ajoute à ce côté sécurisant. »En chiffres : Sephira compte une centaine de personnes au Mans et en Israël (recherche développement) et un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros . 65 millions de FSE sont émises par ses 26 000 clients professionnels de santé pour un montant de l’ordre de 2 milliards d’euros de prestations facturées.
La HAS publie ses guides de bonnes pratiques pour téléconsultation, téléexpertise et téléimagerie
Animée par la volonté de "favoriser le développement de la télémedecine en confiance", la Haute Autorité de santé a mis en ligne le 20 juin plusieurs documents à l'usage des professionnels de santé et de leurs patients. Les praticiens y trouveront des fiches pratiques pour leurs patients et des fiches mémos pour la mise en oeuvre de la téléconsultation, de la téléexpertise et de la téléimagerie
Ces fiches et recommandations ont été élaborées à la demande du ministère de la Santé, en s'appuyant sur l'analyse de la littérature et les conclusions de plusieurs groupes de travail.
Pour les professionnels de santé (médecins, chirurgiens dentistes, sages-femmes) amenés à proposer des téléconsultations, un mode d'emploi pour la mise en oeuvre et un guide de bonnes pratiques qui sont autant de mémos avec le rappel des pré-requis, les conseils pour la sécurité, les obligations à respecter en ayant toujours en tête qu'à tout moment le professionnel doit mettre fin à la téléconsultation s'il juge que les bonnes conditions de sont déroulement ne sont pas ou plus réunies.
Pour les patients deux fiches d'information à imprimer ou à diffuserpar mail : "Ma consultation médicale à distance" est conçu comme un outil de dialogue médecin-patient afin de permettre que le choix de cette modalité soit réellement partagé.
Enfin la HAS met l'accent sur la nécessité de l'évaluation et propose une "Méthode du patient traceur" avec des grilles d'entretien permettant de rechercher les bénéfices pour le patient de la télémedecine.
Précision qui n'était pas forcément claire pour la téléconsultation remboursée (La CNAM avait mis en avant la nécessité que le médecin ait vu le patient dans les six derniers mois) : la primo-consultation n'est pas un motif d'exclusion mais exige d'être plus longue avec un interrogatoire plus fourni.Consulter les fiches pratiques téléconsultation et téléexpertise
Consulter le guide pratique téléimagerie
Le logiciel Moovcare qui prolonge la vie des des patients atteints du cancer du poumon va être remboursé par l’Assurance maladie
C’est parait-il la première fois en France, qu’une web application, par ailleurs dispositif médical de classe 1 avec marquage CE, va être remboursée. Après un avis favorable de la HAS en avril 2019, la prise en charge par l’Assurance maladie de la thérapie digitale Moovcare est effective. L'accord avec le Comité économique des produits de santé a été signé le 11 juin 2020 et Moovcare, logiciel de télésurveillance du cancer du poumon, va être inscrit sur la LPPR (Liste des produits et prestations remboursables) pour trois ans avec un prix semestriel de 1000 €. Il sera prescrit par le médecin.
Il y a un an, Moovcare, de la société Sivan, spécialisée dans l’analyse des données clinique (PROs Patient reported outcomes), a fait l'objet d'une conférence de presse à l'Institut Curie. Cette application assure un meilleur suivi des patients atteints de cancer du poumon. Moovcare a bénéficié d’une reconnaissance scientifique internationale lors des congrès ASCO1 2016 et 2018, ainsi que de publications dans le JAMA, le JNCI et le JTO. Les résultats des essais cliniques -étude contrôlée randomisée multicentrique- ont montré que Moovcare augmentait la durée de vie globale de 7,6 mois. A 24 mois, la moitié des patients utilisateurs sont en vie contre 1/3 des patients se contentant de réaliser un scanner tous les 3 mois.
La Haute Autorité de santé (HAS) a donc rendu le 9 avril 2019 un avis favorable à sa prise en charge en tant qu’outil complémentaire pour la surveillance des patients suivi le 11 juin 2020 de l'accord avec le CEPS. Bristol Myers Squibb apporte son support au déploiement de Moovcare en France. Moovcare est inscrit sur la nouvelle liste "Applications Web et logiciels destinés à la télésuveillance".
Un questionnaire à remplir chaque semaine
Chaque semaine Moovcare en voie au patient un email avec un questionnaire d’une quinzaine de questions à remplir sur tablette, ordinateur ou smartphone ( rempli en 5 minutes selon les patients). Avec rappel, si le questionnaire n’est pas renvoyé. Un algorithme analyse les réponses et génère automatiquement des alertes en cas de risque de récidive ou de complications. Des données cliniques vie réelle sont ainsi recueillies rapidement alors que les deux tiers des patients attendent le scanner trimestriel et la consultation pour se manifester.
Le patient se sent rassuré et communique mieux avec son médecin.
Le médecin ou l’assistante médicale dispose d’un historique des symptômes de chaque patient, ce qui permet une meilleure interprétation des signes d’alerte. A chaque consultation, l’interrogatoire et l’examen clinique seront réorientés en conséquence.Sivan est née en 2014 de la rencontre, au Mans, de Daniel Israël, président fondateur de la société Sephira ( 26 000 professionnels de santé utilisent ses solutions de télétransmission type Intellio) et du Dr Fabrice Denis, cancérologue à l’Institut Jean Bernard du Mans. Son partenariat avec l’Institut Curie où sont développés de nombreux projets e-santé, a permis de valider Moovcare.
Le logiciel est actuellement utilisé dans dix hôpitaux en France par une cinquantaine de patients en attendant un lancement national en fin d’année. Moovcare devrait être bientôt déployé aux Etats-Unis et en Israël.
Une étude est en cours pour étendre le dispositif aux cancers du sein et Sivan a lancé une application grand public SmokeCheck pour la détection précoce des cancers du poumons et d’autres maladies respiratoires comme la BPCO (disponible sur les stores).
L’analyse des données cliniques vie réelle est un€ enjeu très important et les technologies e-santé facilitent leur recueil.Moovcare est remboursé 500 € /trimestre depuis le 15 aout 2020 sur prescription
Remis à jour le 12/06/2020 puis le 20/10/2020