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  • Des start-up françaises plus solides, un Conseil national du numérique plus ouvert aux sciences sociales

    Les annonces du classement de référence des start-up françaises le 8 février suivies de la nouvelle composition du Conseil du numérique (CNNum) le 11, sont le signes d’une certaine maturité du numérique dont il convient maintenant d’interroger les finalités.

    Le secteur Biotech-Santé est encore bien représenté dans la French Tech 120 avec 23% du total, soit 25 entreprises qui pour faire partie de ce classement sont en situation d’hyper croissance (+ 25%) ou ont fait des levées de fonds supérieures à 20 millions d’euros. C’est le cas de Withings, le spécialiste des objets connectés santé qui a levé 53 millions d’euros ou de Medadom, avec ses solutions de téléconsultation pour les pharmacies et les EHPAD qui en a levé 43. Ils sont entrés cette année dans la French Tech 120 . On y trouve aussi Qare (téléconsultation), Dreem (suivi du sommeil).
    Le Next 40 désigne quant à lui l’élite des jeunes pousses, devenues des licornes (évaluée 1 milliard d’euros) où ayant levé plus de 100 millions d’euros. Doctolib et Bioserenity, solution de de diagnostic et de monitoring patient via des dispositifs et Alan (Assurance santé) s’y retrouvent comme l’an dernier. Le gouvernement veut y voir le signe d’un noyau dur de sociétés commençant à faire preuve d’une certaine solidité.

    Ce n'est donc pas étonnant si le nouveau CNNum dont la composition a été annoncée le 11 février, ne compte plus d’industriels mais un panel d’universitaires sous la houlette de Gilles Babinet, son président. « Le numérique est un fait de société, plus un sujet technique". Le numérique est partout et a pénétré les politiques du gouvernement. « Il faut maintenant penser la transformation en termes anthropologiques ; le numérique bouleverse nos sociétés, bouscule nos modes de travail et nos démocraties"
    D’où l’arrivée d’universitaires spécialistes des sciences sociales. La santé sera représentée plus particulièrement par Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie qui a beaucoup travaillé sur les relations homme-robot et sur les effets des écrans sur les enfants et leur relation avec les adolescents.

    On peut enfin entrer dans le concret avec les lauréats du premier appel à projet du programme "Structures 3.0" dévoilés par l'Agence du numérique en santé (ANS) et la délégation au numérique en santé (DNS) le 18 février. Présentées comme de "véritables accélérateurs de la e-santé en France", ces Structures 3.0 doivent permettre d’expérimenter et d’évaluer en conditions réelles de nouveaux usages du numérique en santé et d'en partager les apprentissages. Les 10 lauréats se sont distingués par la qualité de leur dossier, mettant en valeur à la fois la dimension innovante de la solution numérique expérimentée, l’impact dans la qualité et l’organisation des soins pour les usagers et les professionnels et l’engagement des porteurs du projet. Plusieurs projets concernent le handicap et les soins à domicile.

    voir la liste complète

     

  • 28 Fév 2021
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  • Cyberattaques en série dans les hôpitaux : le monde de la santé doit renforcer sa vigilance

     Après une série de cyberattaques dans plusieurs hôpitaux, Emmanuel Macron a annoncé le 18 février que 350 millions d’euros provenant des 2 milliards du Ségur de la Santé allaient être affectés au renforcement de la sécurité des Systèmes d’information hospitaliers surtout ceux qui sont impliqués dans les échanges de données du parcours de soins. Même si les cabinets médicaux ne sont pas les principales cibles des pirates,ils doivent eux aussi appliquer quelques principes de sécurité.

    Après le CH d’Albertville-Moûtiers en janvier, le CH de Dax et l’hôpital Nord-Ouest de Villefranche-sur-Saône ont été l’objet de cyberattaques graves début février. A chaque fois, les données ont été cryptées par un rançongiciel (« Ryuk » à Dax et à Villefranche), obligeant les responsables informatiques à déconnecter la plupart voire la quasi-totalité des services hospitaliers. Avec examens et opérations déprogrammés et retour du papier et du stylo. Et un délai de plusieurs semaines avant de revenir à la normale.
    C’est comme si la menace, brandie par les spécialistes de la sécurité depuis des années sans réel effet sur le personnel hospitalier, grandissait soudain.
    L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) dont les experts sont appelés en renfort à chaque sinistre, l’a révélé lors de son bilan : les établissements de santé représentent 11% des entreprises victimes de cyberattaques en 2020.
    Outre le blocage des SI, le piratage peut également comporter le vol des données médicales qui seront revendues sur le dark web (la face sombre et cachée d’internet). L’ACSS, cellule d’accompagnement des structures de santé, a alerté sur le fait que 50.000 comptes utilisateurs d’établissement de santé français, vraisemblablement des personnels hospitaliers, était en vente sur un forum cybercriminel depuis le 4 février, avec identifiant et mot de passe !
    D’où une prise de conscience au plus haut niveau de l’Etat, puisque le président de la République lui-même a annoncé un plan de 350 millions d’euros pour renforcer la sécurité des SI hospitaliers.
    Vont être également créés des centres régionaux de réponse d’urgence aux incidents cyber (CSIRT), développés par l’ANSSI en partenariat avec les régions.
    Dans les deux derniers hôpitaux, la façon dont le virus s’est introduit dans le SI hospitalier n’était pas encore connue. Force est de constater que l’hôpital reste un lieu assez ouvert avec beaucoup de passages de personnel et qu’il est relativement facile de s’y introduire. La priorité, ce sont les soins.
    Par ailleurs, beaucoup de postes informatiques sont peu surveillés et surtout les mails de Phishing (hameçonnage) se sont multipliés ces derniers mois avec des messages Covid à en tête d’organisations de santé comme l’OMS. Il suffit parfois de cliquer sur un mail frauduleux pour faire rentrer le virus dans le réseau.
    Il faut aussi penser à s’en prémunir dans les cabinets et structures de soins libérales qui seront peut-être les prochaines cibles. Voir les conseils de Buzz Medecin

  • Le numérique au service de la vaccination contre la Covid

    Près de deux semaines après l’ouverture de la vaccination contre la Covid pour les plus de 75 ans, les pompiers et les soignants de plus de 50 ans, la campagne a pris un rythme dépendant étroitement des livraisons de doses, que l’on voudrait plus abondantes. Les services numériques sont quant à eux bien déployés : téléservice Vaccin Covid de la CNAM, plates-formes de prises de rendez-vous en ligne, système d’intelligence artificielle pour évaluer les effets secondaires en temps réel.

    Dès le 4 janvier, la CNAM tenait conférence de presse virtuelle pour présenter son nouveau téléservice VaccinCovid qui allait permettre de suivre la vaccination en temps réel et au médecin de toucher 30,50 euros pour la consultation avec vaccin et à l’infirmière, 4,50 de plus sur une injection.
    Une préconsultation était prévue mais peu après, Olivier Veran expliquait que c’était trop long que cela ralentissait les vaccinations et qu’on ferait préconsultation et vaccination en même temps. On avait commencé par les soignants et les pensionnaires des EHPAD avec un taux de croissance très faible…et puis branle bas de combat.

    62% des RV de vaccination pris en ligne et même 80% les trois premiers jours

     Les plus de 75 ans furent invités à se faire vacciner ce qui supposait la mise en place de nouveaux centres de vaccination dans les MSP, les CH, les bâtiments municipaux, etc. Mobilisation générale dans les régions pour ouvrir dès le 18 janvier près de 900 centres (Ils sont 1300 actuellement sur tout le territoire).
    Le site gouvernemental sante.fr a été ouvert dès le 14 janvier. Les trois plates-formes sélectionnées, Doctolib, Keldoc et Maiia ont équipé dans l’urgence les centres de vaccination. Mais l’affluence a été telle que sante.fr était inaccessible très peu de temps après son ouverture. Les sites de rendez-vous étaient au taquet, car ils sont habitués à gérer un grand nombre de rendez-vous mais ils ont dû faire face au problème d’acheminement des doses. De nombreux rendez-vous ont dû être reportés ce qui a conduit à afficher complet pour nombre de centres et c’est toujours le cas aujourd’hui.

    Maiia

    Doctolib

    Selon Stanislas Niox-Château, cofondateur de Doctolib qui a tenu le 27 janvier un point presse, il y a plusieurs milliers de rendez-vous ouverts chaque jour mais ils sont pris d’assaut dans le ¼ d’heure. Et il n’y a aucun rendez-vous au-delà de quatre semaines. Doctolib qui a équipé 1100 centres de vaccination a enregistré 2,11 millions de rendez-vous (dont 1,19 millions les 14 et 15 janvier) depuis le 14 janvier. Les statistiques de vaccination sont disponibles sur le site avec mention des nouveaux créneaux disponibles.
    Keldoc qui a équipé 115 centres notamment dans les DOM-TOM a pris 207 000 rendez-vous. On n'avait pas encore les chiffres de Maiia qui a equipé une centaine de centres.
    Mais pour les trois plates-formes, il y a eu des développements spécifiques pour prendre simultanément le RV pour la 2ème injection et ajouter les nouveaux vaccins. Le patient reçoit un SMS ou un mail de confirmation mais aussi un e-mail pour la pharmacovigilance (partenariat avec les ARS). Et il faut compter avec l’envoi d’équipes sur place pour déployer la solution et former le personnel des centres. Le ministère de la Santé a pris en charge le montant des abonnements (129 euros/mois et par praticien pour Doctolib). Pour Doctolib, ce ne sera pas forcément rentable mais cela montre qu’on a en France des solutions qui marchent !

    Surveillance des effets secondaires en temps réel

    En tout cas, la France devrait bien surveiller les effets secondaires des différents vaccins. Le téléservice VaccinCovid fait le lien avec le portail des effets indésirables
    Et dès décembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé avait choisi le système d’intelligence artificielle de la start-up Synapse Medicine pour la surveillance de la vaccination contre le Covid 19. La technologie Medication Shield (bouclier de médicament) a été développé après l’affaire du changement de formule du Levothyrox qui avait suscité 31 000 déclarations d’effets indésirables en 2017-2018. Utilisée en pharmacovigilance, elle a été adoptée spécifiquement pour la surveillance en temps réel de la vaccination . Elle doit faciliter la gestion des déclarations d’effets indésirables en les qualifiant et en priorisant les plus urgentes. Le système intervient après le signalement sur le portail de l’ANSM et avant le traitement par le CRPV (Centre régional de pharmacovigilance).  L’ANSM fait des points très régulièrement sur son site

    RAPPEL : Total vaccinés au 18/01 à 13 h,479 873; au 25/01 à 13h, 1 092 958;  au 26/01 à 13h,  1 130 753 (chiffres de Santé Publique France diffusés par l’application Tous Anti Covid)

    DERNIERE MINUTE le ministère de la Santé vient d'annoncer qu'il y aurait 2,4 millions de vaccinations en février : 1,4 seront une deuxième injection, 1 million des premières injections. 600 000 pour des rendez-vous déjà pris.
    Restent 400 000 nouveaux rendez-vous à prendre entre le 15 et le 28 février qui seront disponibles en fin de semaine prochaine...

  • Espace Numérique de Santé : la promesse du bouquet de services pour les PS libéraux

     L’Agence du Numérique en Santé vient de mettre en ligne « la nouvelle version de la doctrine technique du numérique en santé ». Ce volumineux document de 187 pages, plutôt destiné aux industriels, éditeurs et professionnels de l’informatique des structures de santé, dresse, chemin faisant, un bilan de l’année écoulée et donne quelques éléments pour commencer à percevoir ce qu’il y aura dans le fameux bouquet de services pro de l’Espace numérique de Santé.

    La feuille de route du numérique en santé tient plutôt du millefeuille si l’on considère tous les chantiers en cours, ouverts pour certains il y a quelques années mais qui ont connu en 2020 une accélération bénéfique. Tout le monde va dans le même sens. C’est un engagement collectif avec une vision commune et un socle commun (le fameux outil Convergence). Aux industriels de développer les services à valeur ajoutée. Ils sont 400 à avoir signé la Charte « engagés pour la e-santé ».

    Buzz Médecin a parcouru à grand pas le nouveau document, pour débusquer ce qui va concerner plus directement les professionnels de santé libéraux, en effeuillant notamment le bouquet de services promis aux professionnels de santé libéraux. Puisque nous avions déjà fait récemment un point sur le DMP et un autre sur la e-prescription.
    L’Espace Numérique de Santé a déjà l’opérateur de sa plate-forme. Après appel d’offres, la CNAM a passé le marché (130 millions d’euros HT) à ATOS et à un cabinet de conseil en informatique Octo Technology : réalisation, exploitation et maintenance pour une durée de 3 ans. Au 1er janvier 2022, chaque Français pourra ouvrir son Espace numérique de santé. Et en juillet 2021 1,3 millions de Français devraient le tester.

    C’est dans leur ENS que les professionnels de santé, trouveront un « bouquet de services » regroupant accès DMP, téléservices d’AmeliPro, catalogue de services labellisés (store), sélection de sites santé utiles, services régionaux, et bien sûr la messagerie sécurisée MSSanté. Les services des industriels du logiciel et de la télésanté (téléconsultation) y seront également référencés. Pour être référencé dans l’ENS, les outils de télésanté devront suivre le référentiel socle de télémédecine (intégré depuis fin 2020 dans l’outil Convergence).
    MSSanté qui a enfin décollé, rassemble 200 opérateurs de messagerie (dont Apicem avec Apicrypt V2) et voit passer 3 millions de messages par mois dans son espace de confiance. En septembre 2020, la moitié des établissements étaient raccordés, ainsi que la moitié des laboratoires de biologie (224) et près de 240 000 PS. Également ouverte aux professionnels du médico-social, elle sera étendue à terme aux patients.

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  • La nouvelle version Hellodoc SQL arrive en 2021 dans le poste de travail ou en ligne

     En exclusivité pour Buzz médecin, Harry Malka, directeur général d’Hellodoc, dévoile la nouvelle version d’Hellodoc en cours de diffusion et les nouveaux produits Compugroup Medical (CGM) qui l’accompagnent.

    Les utilisateurs d’Hellodoc qui ont eu la patience d’attendre la refonte de leur logiciel sont enfin récompensés.
    2021 sera l’année du renouveau chez Imagine Editions, toujours installée à Soulac où travaillent 80 personnes.
    Ce n’est pas seulement l’introduction de la base SQL qui arrive mais aussi une refonte ergonomique du logiciel leader.
    « Selon nos enquêtes, ce que veulent les clients c’est un logiciel stable, robuste et performant y compris pour une structure de plusieurs PS, avec une interface agréable et simple d’utilisation , accessible en tous lieux d’exercice, explique Harry Malka, ils veulent en outre un logiciel à jour des exigences conventionnelles et réglementaires pour toucher le forfait structure, une sécurisation des honoraires pour le tiers-payant intégral ainsi que la téléconsultation et la prise de RV en ligne associée une offre de télésecrétariat médical. »
    Pour cocher toutes ces cases, Hellodoc devait non seulement faire peau neuve mais attendre que les technologies évoluent pour profiter de l’intégration de nouveaux services comme Clickdoc Pro et CGM eVitale, le module de télétransmission en ligne développé par Hellodoc qui vient de s’enrichir du tiers payant en 3 clics.
    C’est chose faite. « Le défi était de proposer un logiciel moderne avec un design actuel sans dérouter notre grand nombre d’utilisateurs fidèles. »
    Cela passe aussi par le remplacement des petites icônes colorées en relief par des images plates monochrome, en flat design, style minimaliste popularisé par les interfaces des smartphones. Comme le montrent les écrans ci-dessous du nouvel et de l'ancien Hellodoc.

     

     

     

     

    Aujourd’hui, un logiciel doit être utilisable autant téléchargé dans le poste de travail que disponible en ligne sur un serveur sécurisé ; il doit être accessible aussi bien sur un ordinateur de bureau avec un clavier que sur une tablette tactile (augmentée ou non d’un clavier) ou un smartphone.

    Une interface plus aérée, une architecture SQL plus rapide

    La nouvelle interface est plus aérée avec une police de caractère un peu plus grosse et un liseré orange qui permet de savoir où l’on se trouve mais la barre de menu et les repères sont inchangées pour ne pas dérouter les utilisateurs actuels. Les nouvelles icônes arriveront dans un deuxième temps.
    L’utilisation d’un bouton + que l’on peut déplacer, permet de remplacer une barre contextuelle. etc. Voir la fiche de Buzz Médecin pour plus d’info.
    La nouvelle architecture SQL va permettre d’éviter les lenteurs pour les médecins qui ont un grand nombre de patients et pour les réseaux .
    Toutefois il s’agit d’une migration de la base de données qui exige soit de travailler en client-serveur (serveur de base de données) ce qui implique des frais d’installation pour la base SQL. Soit avec la version d’Hellodoc en ligne sur les serveurs de CGM ou d’OVH Santé (plusieurs centres HDS tous en France). Plusieurs centaines de clients utilisent déjà cette nouvelle version en ligne avec satisfaction, souligne Harry Malka.

    Tiers payant intégral en trois clics

    En s’appuyant sur CGMeVitale, solution de télétransmission en ligne qui est incluse dans la nouvelle version, les équipes d’Hellodoc ont développé un service supplémentaire pour sécuriser les honoraires du tiers payant intégral : bouton à partir d’Hellodoc pour contracter auprès de l’interAMC, lecture de la carte Vitale, sélection de l’AMC (le QR code de l’attestation papier du patient passe devant la caméra de l’ordinateur ou de la tablette).
    Les téléservices ADRi (AMO pour le 100%) et iDB (interrogation des droits du bénéficiaire pour les mutuelles) sont interrogés et un signal vert, orange ou rouge s’affiche pour déclencher ou non la télétransmission en tiers payant sans risque. Le reste à charge est calculé pour encaissement et un numéro de facture opposable est enregistré en fin d’opération. « Nous évitons 80% des motifs de rejets ». S’ajoute à cela une aide à la gestion des factures par la recherche multicritère avec un tableau de bord de suivi des paiements ; le rapprochement bancaire est inclus. Ce nouveau service de tiers payant intégral sera proposé à 39 €/mois

    Une nouvelle offre matérielle

    Compte tenu de l’évolution des pratiques, CGM propose également une configuration matérielle adaptée : une tablette PC Surface de Microsoft avec clavier amovible et un étui-socle renforcé, CGM SmartCover, intégrant un double lecteur de cartes et une caméra pour lire les QR code (55 €/mois)

  • Fin 2021, tous les lecteurs santé seront en PC/SC

     A la fin de l’année 2021, tous les lecteurs de carte Vitale et CPS devront être compatibles avec le standard PC/SC plus rapide et en phase avec les évolutions incessantes des systèmes d’exploitation (OS) et des navigateurs ( tels que Chrome, Firefox, Safari, etc.). La société Sensyl s'est positionnée sur la nouvelle norme.

    C’est la fin du GALSS. Le Gestionnaire d’Accès aux Lecteurs Santé Social développé par le GIE SESAM-Vitale pour mieux contrôler le matériel destiné à sécuriser la télétransmission des feuilles de soins électroniques (FSE) par introduction simultanée des cartes CPS et Vitale, a fait son temps ainsi que l'obligation d’homologation délivrée par le dit GIE. Les versions ont évolué, la prise USB, par exemple, a remplacé le port série.
    Mais la spécificité du GALSS imposait toujours une installation avec un driver. C’est finalement le standard du marché qui l’a emporté.
    Le protocole PC/SC (personal computer/smart card) régit depuis longtemps la lecture des cartes par un PC sous Windows. En 2014, le GIE SESAM-Vitale l'avait autorisé et depuis juin 2019, l’a imposé comme nouvelle norme des lecteurs santé.
    En mettant l’accent sur leurs avantages : compatibilité assuré avec les évolutions des systèmes d’exploitation (OS) et des navigateurs Internet, gain de rapidité, diminution du nombre de composants à gérer sur le poste de travail (pas de driver à installer) et renforcement de la sécurisation des factures.
    Tous les lecteurs homologués de Kapelse ( ES-KAP-AD , KAP&LINK etc.) et d’Olaquin (ex-Ingenico) comme le VitalAct 3S, le Baladeur, l’iCT 250, etc. sont ainsi devenus compatibles avec le mode PC/SC (13 produits au total). Pas d’inquiétude donc, les anciens lecteurs SESAM Vitale ne sont pas tous à ranger au rayon des antiquités. Mais une autre catégorie de lecteurs santé est apparue.

    Les PC/SC natifs

    Vous ne les trouverez pas sur le site du GIE SESAM-Vitale puisqu’ils n’ont pas besoin de passer l’homologation, ce sont les lecteurs santé PC/SC natifs qui présentent l’avantage d’un moindre coût. Olaquin en a d’ailleurs un dans son catalogue, le Liteo.
    Mais une société, Sensyl, s’est lancée sur ce créneau depuis 2017. Le design, le moulage des coques, l’assemblage des composants, tout est conçu et fabriqué dans l’atelier de production installé à Venasque dans ses locaux. Son directeur général , Christophe Ferrando avait d’ailleurs commencé par lancer un lecteur sans fil, le DSC-BT, homologué celui-là, utilisable notamment avec les smartphones et les iPads d’Apple (qui n’ont pas de prise USB). Il figure au catalogue de Sensyl. Il doit être intégré dans une solution logicielle. On le trouve notamment dans les produits pour auxiliaires de la société Ubinect (filiale de Sephira).
       Depuis, les PC/SC ont été adaptés aux différents usages des professionnels de santé. De monofente (il en fallait deux) les lecteurs PC/SC se sont faits bifente pour accueillir les deux cartes. La gamme s’étend de l’ultraléger mobile comme le DSC-LT avec son câble court pour ordinateur portable aux modèles de bureau comme le DCS-FX ou le le SSC-HV monofente et lesté ce qui permet d’introduire la carte vitale sans toucher au lecteur, une caractéristique appréciable par temps d’épidémie.
    Sensyl compte 4 personnes et connait une belle croissance. Pour Christophe Ferrando, la dématérialisation des CPS et des cartes Vitale, quand elle sera opérationnelle, ne signifie pas pour autant la fin des lecteurs. Il y a encore beaucoup de patients qui ne sont pas équipés de smartphone et encore un marché annuel estimé à 80 000 lecteurs santé.. 

    De 35 à 90 euros HT sur www.sensyl.fr

  • La MIMS, une maison de l’innovation soutenue par la CSMF et ses partenaires pour préparer le cabinet de 2030

     Lancée le 10 décembre lors d’une conférence Zoom, la Maison de l’innovation de la médecine spécialisée (MIMS) entend préparer le métier de demain des médecins dans un système de santé en pleine mutation. Soutenue par la CSMF et des partenaires , elle fera partie intégrante de la Maison de la médecine libérale, après restauration du siège de la confédération de la rue de Tocqueville.

    L’initiateur qui en est aussi le président, c'est Olivier Colin, entrepreneur et observateur du monde de la santé, inspiré par l’écosystème de l’hôpital de Houston au Texas.
    Son projet a rencontré l’intérêt de la CSMF persuadée que les médecins doivent reprendre la main sur l’innovation pour préparer la médecine de demain.
    Sous forme associative, la MIMS sera d’abord un lieu de rencontres.
    « Nous médecins, nous manquons de liens avec les start-uppeurs et avons besoin d’un lieu de rencontre comme la MIMS" , souligne le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF lors de la conférence Zoom (30 participants).
    Luc Duquesnel, le président des médecins généralistes, constate lui aussi que le système de santé est en plein mutation avec les parcours de soins, l’exercice coordonné etc. mais que peu de généralistes s’engagent. Comment lever les freins pour assurer les soins primaires avec les autres professionnels de santé ? Peut-être en s'inspirant des expériences étrangères pour faire le lien entre le premier et le second recours.
    Franck Devulder, président des médecins spécialistes renchérit : « Nous sommes à un tournant avec l’arrivée d’une médecine plus entrepreneuriale » . Alors que les médecins sont les principaux acteurs de l’offre de soins, la CSMF défend la coordination entre tous. Et de citer l’exemple du DMP qui n’avance que difficilement. Il faut trouver des financements nouveaux . Sans toujours compter sur les pouvoirs publics.

    Des partenaires à 50.000 euros

    Association, la MIMS accueille des partenaires qui s’engagent sur trois ans à hauteur de 50.000 euros.
    Ag2R La Mondiale, Doctolib, Medaviz, Withings sont les premiers à avoir répondu positivement. Parce qu'ils rêvent tous de médecins équipés d’outils modernes.
    La MIMS poursuit quatre objectif, détaille Olivier Colin :
    Favoriser l’innovation médicale en vue de simplifier le parcours de soins,
    Organiser la mise en réseau des différents acteurs,
    Développer le transfert de technologie et l’innovation organisationnelle du monde de la santé,
    Labelliser les projets innovants en s’appuyant sur ses comités stratégique et scientifique
    En 2021 l’accent sera mis sur la création du cabinet 2030 (qui servira de vitrine), l’innovation à la demande, l’organisation d’un forum annuel de l’innovation santé ( selon le concept du matchmaking, la mise en relation par affinité), la mise en place du label (non payant) pour les projets et l’ouverture à l’international.
    « Nous sommes déjà sollicités par des porteurs de projets (dont un au Burkina Faso), assure M. Colin, la MIMS n’est pas une société commerciale nous voulons être un agitateur d’idées. » Une initiative à suivre donc avec intérêt.

  • Deux médecins mis à l’amende par la CNIL pour avoir mal protégé les données de leurs patients

    La CNIL a annoncé sur son site le 17 décembre avoir prononcé le 7 décembre deux amendes de 3 000 € et 6 000 € à l’encontre de deux médecins libéraux pour avoir insuffisamment protégé les données personnelles de leurs patients et ne pas avoir notifié cette violation de données à la CNIL.

    Si le nom des médecins n’est pas cité, la CNIL a décidé de donner pour l’exemple de la publicité à ces deux affaires assez semblables.
    Histoire de rappeler au corps médical que le non respect du RGPD (règlement général sur la protection des données) peut leur coûter cher…
    Tout commence par le signalement par un site Web (suite à une enquête d’une société de sécurité informatique, pour l’un des cas) du libre accès sur Internet d’images médicales accompagnées des noms, prénoms, date de naissance, date des examens des patients, nom du médecin référent, nom de l’établissement.
    La CNIL réalise alors des contrôles en ligne en septembre 2019 et constate que des milliers d’images médicales (IRM, radios, scans) sont bien accessibles sur le Web pour consultation et téléchargement avec un simple logiciel d’imagerie médicale.
    Les adresses IP des serveurs, situés en France, sont repérées et les fournisseurs d’accès à Internet communiquent à la CNIL l’identité des responsables du traitement.
    Les deux médecins en cause sont avertis début octobre par courriel de ces manquements à la sécurité des données. Ils réagissent aussitôt assurant l’un comme l’autre avoir mis fin à cette violation.

    Des paramétrages "maison" pour accéder à distance aux images

    Lors des auditions de contrôle, les médecins ont reconnu que ces manquements avaient pour origine un mauvais choix de configuration de leur box Internet ainsi qu’un mauvais paramétrage de leur logiciel d’imagerie médicale.
    Pour l’un, qui utilise trois ordinateurs portables et un fixe au domicile, il s’agissait de rassembler sur un disque dur l’ensemble des examens (5300 séries d’image) pour pouvoir y accéder à distance. Il a donc ouvert les ports réseaux de la box Internet de son domicile qui était couplée au paramétrage de la fonction serveur de son logiciel d’imagerie, de façon à faire fonctionner le VPN. Astucieux mais pas très sécurisé. Et comme en plus il ne chiffrait pas les données de ses ordinateurs…
    Les images n’ont été exposées que pendant 4 mois.
    Alerté par les enquêteurs de la CNIL il a désactivé la fonction serveur du logiciel et bloqué les ports non utiles sur le LiveBox.
    Quant au deuxième médecin, il a expliqué avoir paramétré en 2015 son logiciel d’imagerie pour pouvoir transférer automatiquement des images de son appareil de radiologie vers la base de données de son logiciel d’imagerie hébergé dans son cabinet et accéder aux images à distance. Résultat : 1200 séries d'images exposées pendant cinq ans.
    Le praticien a souligné que le paramétrage de la box Internet qui sert de routeur à son matériel informatique a été effectué par des prestataires extérieurs au cabinet. mais n’ayant pas conservé de compte -rendu de ces interventions, il n’a pu en apporter la preuve. Alerté il a fait supprimer ce PACS logiciel et a fait procéder par une société au chiffrement du disque dur et à la certification SSL du serveur Web.

    Des amendes de 3000 et 6000 euros

    Sur la base de ces éléments, la formation restreinte, organe de la CNIL chargé de prononcer les sanctions, a relevé que les deux médecins s’étaient affranchis des principes élémentaires en matière de sécurité informatique. Elle a retenu un manquement à l’obligation de sécurité des données (article 32 du RGPD), considérant qu’ils auraient dû s’assurer que la configuration de leurs réseaux informatiques ne conduisait pas à rendre les données librement accessibles sur Internet et procéder au chiffrement systématique des données personnelles hébergées sur leurs serveurs.

    La formation restreinte a également retenu un manquement à l’obligation de notifier les violations de données à la CNIL (article 33 du RGPD). En effet, les deux médecins, auraient dû prévenir prévenir la CNIL. Le fait que ce soit un service de la CNIL qui les a alertés ne les dispense pas de cette obligation. Mieux vaut le savoir.

    La publicité donnée à ces décisions avec publication sur Legifrance, aura pour effet, espère la CNIL, de rappeler aux professionnels de la santé leurs obligations et la nécessité de renforcer leur vigilance sur les mesures de sécurité apportées aux données personnelles qu’ils traitent. En choisissant des solutions présentant le maximum de garanties en termes de sécurité informatique et de protection des données personnelles. Elle doit également les inciter à la prudence au moment de l’élaboration et du paramétrage de leur système informatique interne, en s’entourant si nécessaire de prestataires compétents en la matière.(et ajoute Buzz Medecin en gardant les factures et  les comptes-rendus ).

    Délibération 1
    Délibération 2

     RGPD : le Conseil National de l’Ordre des Médecins et la CNIL publient un guide pratique à l’attention des médecins

  • Lifen lance un magasin d’applications santé interopérables

     Lifen, qui simplifie les communications de données dans le domaine de la santé, lance avec son projet « Soigner ensemble » une plate-forme d’applications type « App Store » qui seront interopérables avec les outils actuels des soignants. Lifen a reçu le 10 décembre le prix interopérabilité des premiers Talents de la e-santé.

    En 5 ans, la start-up Lifen qui s’est donnée pour objectif de fluidifier et sécuriser les échanges médicaux entre acteurs de la santé et aussi avec les patients, a rencontré un succès croissant.
    Elle adresse chaque mois deux millions de documents médicaux et touche 400 hôpitaux et cliniques, quelque 100 000 médecins et 2 millions de patients. Ce qui lui a valu le 10 décembre 2020 de recevoir le prix Interopérabilité des Talents de la e-Santé organisés pour leur première édition par l’Agence numérique en santé ( célébration virtuelle très réussie)
    En juin, Lifen ouvrait « l’annuaire des professionnels de santé le plus à jour de France » en agrégeant les répertoires RPPS, Apicrypt, MSsanté et Adeli, soit 1,5 million de professionnels de santé. Mis à jour quotidiennement. Et dont l’accès est gratuit en ouvrant une messagerie MSSanté.

    Le dernier projet en date qui vient d’être annoncé, Soigner Ensemble, veut offrir à tous les soignants « une prise en main rapide des solutions de e-santé pertinentes pour leurs pratiques, tout en les rendant interopérables avec leurs outils actuels. »
    Cette « AppStore » sera disponible dans le courant du 1er trimestre 2021.
    En se basant sur ses retours terrain, Lifen a en effet constaté que de nombreuses innovations restent difficiles à déployer parce qu’on doit les utiliser à côté de l’existant.
    Le but de la plate-forme est d’ intégrer facilement ces solutions dans l’environnement de l'utilisateur en mettant à disposition des éditeurs des connecteurs standardisés d’intégration aux Systèmes d’information et un catalogue d’API des services Lifen. Le projet s’articule donc autour de trois piliers : la plate-forme sur laquelle les professionnels de santé viennent chercher les applications partenaires dans un catalogue, des API et connecteurs fournis aux éditeurs partenaires.
    Faire enfin converger les solutions pour rendre plus facile leur utilisation, c’est bien le souhait de tous.

    Lire aussi l'article précédent sur Lifen la communication securisée avec les confrères et les patients
    En savoir plus sur le site Lifen
    accès gratuite à l'annuaire en créant sa boite MSSanté

  • Docaposte et la e-santé : avec 13 millions d’utilisateurs, succès pour le site maladiecoronavirus

    Entre le 18 et le 25 novembre, Docaposte la filiale de la Poste, hébergeur des 45 millions de Dossiers pharmaceutiques et de maladiecoronavirus.fr, a organisé en plusieurs sessions Live la 2e édition de son symposium e-santé « Les trois sphères » sur le thème « e-santé : les révolutions de la covid ».

    C’est un bel exemple de ce que la e-santé peut apporter en période d’épidémie. « Lorsque les cas de covid ont commencé à s’accroître, nous nous sommes demandé comment nous pouvions préparer le terrain pour éviter l’engorgement des appels au 15 des personnes pensant avoir été exposées », explique le Dr Fabrice Denis, oncologue et expert e-santé, nous nous sommes retrouvés sur Zoom à 80 , médecins chercheurs (3 CHU), urgentistes, médecins généralistes, ingénieurs e-santé, patients et en dix jours le site de test gratuit maladiecoronavirus.fr était en place, hébergé par Docaposte. Il a reçu 13 millions d’utilisateurs qui en échange de la gratuité du test et des conseils reçus, ont accepté de partager les données recueillies anonymement et gérées par l’Institut Pasteur et l’AP-HP qui ont développé l’algorithme du test.
    Comme quoi, quand il y a un service, les gens sont prêts à partager les données. Plus on rassure les patients, plus ils partagent.
    Dominique Pon, DG de la clinique Pasteur à Toulouse et responsable ministériel de la transformation numérique en santé, s’appuyant sur le sondage dévoilé lors des Assises du numérique en santé, constate d’ailleurs une évolution majeure de la perception par les Français de l’usage du numérique en santé : la moitié y est devenue très favorable.
    Le Dr Denis, cite plus largement le cas de ce qu’il nomme les applications compagnons, comme il en existe lors des traitements en oncologie et en imagine déjà une pour mesurer les effets des futurs vaccins anticovid avec des questionnaires. Les chercheurs sont très friands de ces données en vie réelle
    Des questionnaires peuvent aussi entrer dans le cadre de la télésurveillance des maladies chroniques, enrichissant le tableau de bord du patient et améliorant par suite la consultation en présentielle lorsqu’elle a lieu.
    Représentante des usagers au conseil de surveillance de l’AP-HP, Marie Citrini, juge très intéressantes ces applis compagnons . On peut trouver des patients volontaires si les explications nécessaires sont fournies et comprises.
    Jeanne Bossi-Malafosse, spécialiste données personnelles et sciences du vivant chez Delsol Avocats, rappelle la nécessité d’un cadre juridique protégé, comme en France où les hébergeurs de données de santé sont certifiés et en Europe où le RGPD fait autorité.

    Des applications évaluées et remboursées

    Encore faut-il que les applications qui doivent être considérés comme des dispositifs médicaux aient fait l’objet de leur efficacité par une évaluation clinique.
    Ensuite elles doivent faire l’objet d’une prise en charge :" Nos outils n’ont pas de remboursement, il n’y a pas d’acte, regrette le Dr Fabrice Denis, il faut créer l’acte infirmier de télésurveillance" Prise en charge également réclamée par Regis Senegou, directeur des marché e-santé de Docaposte," il nous faut un mode économique pérenne. En Allemagne, il y a une politique de remboursement massif des applications. Si on ne le fait pas en France, toute l’innovation va partir à l’étranger".

    En replay sur https://docaposte.congress.events/les3spheres à partir du 1er décembre