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17 Déc 2019

Mdoloris, une société française leader mondial du monitorage de la douleur

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 Il y a un domaine peu connu où la France se retrouve en position de leader mondial. C’est le monitorage de la douleur. Fondée en 2010 en s’appuyant sur les travaux du Pr Régis Logier de l’INSERM, Mdoloris est aujourd’hui présente dans 68 pays et équipe 300 CHU avec sa technologie « made in France ». Mais pour accélérer son déploiement, elle a dû recourir à un partenariat avec un fabriquant américain.

Le succès d’une start-up, c’est souvent d’abord une belle histoire.
Titulaire d’un master en ingénierie de la santé, Fabien Pagniez travaille d’abord avec des anesthésistes en Allemagne et aux Etats-Unis. « Mais intellectuellement, je m’ennuyais. » Fort de son EMBA HEC et de sa rencontre avec le Pr Régis Logier du CHRU de Lille dont les recherches sur la variabilité du rythme cardiaque en relation avec la douleur, initiées dès 1987, n’ont pas été mis en pratique, l’ingénieur muni de compétences financières se lance dans la création d’entreprise. Mdoloris nait en 2010. « Je divise mon salaire par deux, je travaille comme un fou ». Trois brevets sont déposés et les premiers dispositifs sont testés et validés par une centaine de publications.

Le succès de l'indice ANI en anesthésie

Non invasive, la technologie ANI (Analgesia Nociception Index) permet d’évaluer le niveau de confort ou de douleur des patients (de plus de deux ans) hospitalisés et ainsi de personnaliser la thérapeutique antidouleur en évitant les surdosages même sur des patients inconscients.
Après avoir reçu son marquage CE Médical, ANI Monitor, fabriqué dans la petite usine installée à Lille, est vendu à 900 exemplaires dès 2016 . 150 000 patients ont été monitorés. Fin 2016, Mdoloris dévoile un Version 2 disposant d’un algorithme plus puissant, d’une meilleure détection de signal et d’une interface améliorée pour les anesthésistes.
Pour passer à la vitesse supérieure, Mdoloris signe un partenariat avec Masimo, un fabriquant américain, dont le siège est en Californie, créé en 1989 comme une « start -up de garage » et dont les moniteurs (notamment en oxymétrie de pouls) ont surveillé 100 millions de patients dans le monde. Masimo intègre ANI dans ses dispositifs qui ont reçu il y a quelques mois le marquage CE. « Il n’y avait pas en France d’entreprise disposant d’une telle puissance de déploiement. Les moniteurs Masimo ANI sont aujourd’hui disponibles au niveau mondial pour monitorer le tonus parasympathique lors des anesthésies. 400 ont déjà été vendus ».

 

La douleur des nouveaux nés et des animaux

Mdoloris a également développé d’autre produits destinés à ceux qui ne peuvent dire leur souffrance, les nouveaux nés et les animaux.
On sait que le stress lors des trois premiers mois peut augmenter le risque d’apparition de pathologie et entraîner un comportement dépressif. On évalue à une centaine, le nombre d’actes douloureux réalisés chez des nouveaux nés en réanimation. Pour éviter de faire mal, les soignants se basaient sur les cris, les pleurs, les mimiques faciales ; Mdoloris leur a apporté le moniteur NIPE (Newborn Infant Parasynpathetic Evaluation) où c’est la mesure en temps réel de la composante parasympathique du système nerveux qui permet d’évaluer le bien être. NIPE a été vendu dans 40 pays
Aux cliniques vétérinaires, Mdoloris propose le monitorage PTA (Paraympathetic Tone Activity) pour gérer l’anesthésie de façon optimale lors des opérations afin d’obtenir un meilleur réveil et de faciliter la convalescence.
Depuis sa création Mdoloris a levé 18 millions d’euros auprès de la BPI (banque publique d’investissement), de fonds de capital risque et a bénéficié de subventions françaises et européennes pour son intérêt clinique. D’autres fabricants devraient intégrer ses technologies.
De nouvelles perspectives s’ouvrent pour rendre la technologie accessible aux praticiens. Pour les soins aux personnes âgées notamment .

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