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09 Déc 2022

Téléconsultation : un flash sécurité de la HAS et une étude de la DREES

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La DREES (direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques ) du ministère de la santé publie une étude montrant qu’en 2021, 70% des téléconsultations en médecine générale ont été effectuées en milieu urbain. Tandis que La HAS attire l’attention des professionnels sur certains risques de retard diagnostic.

Alors que l’on vante les bénéfices que la téléconsultation pourrait apporter dans les déserts médicaux, les chiffres, toujours aussi têtus, ont tendance à prouver que ce sont les jeunes urbains qui y ont le plus souvent recours !
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) vient en effet de publier une nouvelle étude sur les téléconsultations réalisées en 2020 et 2021, à partir des données de santé complétées de données d’enquête auprès de médecins généralistes. En prenant en compte la localisation des médecins et des patients la pratiquant et la distance médecin-patient observée lors des téléconsultations.
En 2021, 9,4 millions de téléconsultations de médecine générale ont été réalisées chez un praticien libéral et 1,1 million dans les centres de santé. Rappelons que le pic a été atteint en 2020 au plus fort de la pandémie Covid avec 13,5 millions de consultations à distance.
Les téléconsultations semblent donc s’être installées en tant que pratique pérenne des médecins généralistes libéraux, tout en restant relativement rares . Elles représentent 3,7 % de leur activité en 2021 (5,7 % en 2020) et sont redevenues moins nombreuses que les visites à domicile depuis la fin du premier confinement.

Les médecins et les patients les plus jeunes et les plus urbains en tête des usagers

La consultation à distance est plus fréquente chez les jeunes praticiens (4,8 % de l’activité des médecins généralistes libéraux de moins de 40 ans en 2021, contre 2,5 % de celle de leurs confrères de 65 ans ou plus). De même, en 2021, 45,2 % des téléconsultations de médecins généralistes libéraux sont réalisées avec des patients de 15 à 44 ans, contre 28,7 % des consultations en cabinet.
Autre enseignement, c’est pour les médecins installés dans les territoires les plus urbains, et notamment à Paris et dans sa banlieue, que la pratique de la téléconsultation s’est le plus fortement développée. En Île-de-France, 7,8 % de l’activité des médecins généralistes libéraux correspond à des consultations à distance en 2021 (12,0 % à Paris et 7,2 % dans les banlieues du pôle urbain de Paris), contre 2,2 % dans les territoires ruraux hors outre-mer. Le constat est similaire du côté des patients : 69,4 % des téléconsultations sont réalisées pour des patients vivant dans les villes-centres ou les banlieues des grands pôles, où réside 56,9 % de la population. En comparaison, 17,9 % des consultations à distance s’adressent à des patients installés dans des territoires ruraux hors outre-mer, où réside 27,6 % de la population. Et ce n’est pas une question d’âge.
Les téléconsultations ne sont pas particulièrement réalisées avec des patients résidant dans les zones les moins dotées en médecins généralistes : 23,3 % des téléconsultations sont faites avec les 20 % de la population les mieux dotés en médecins généralistes, tandis que 17,9 % sont réalisées avec les 20 % les moins bien dotés.
Enfin, la plupart des téléconsultations sont effectuées à proximité du lieu de résidence du patient. Ainsi, pour 58,6 % des consultations à distance, le médecin exerce dans la commune de résidence du patient ou à moins de 5 kilomètres (contre 62,7 % des consultations en cabinet). En outre, la consultation à distance a majoritairement lieu avec le médecin traitant du patient. C’est le cas de 69,1 % des téléconsultations réalisées en 2021 par des médecins généralistes libéraux (contre 67,2 % des consultations en cabinet).

La DREES se garde bien d’en tirer une conclusion. Mais Buzz Medecin pense tout simplement que les jeunes urbains courent après le temps et sont donc particulièrement intéressés par le côté pratique et rapide de ce mode de soins à distance, qui est comme le pendant du télétravail qu’ils sont de plus en plus nombreux à pratiquer…Ce qui ne veut pas dire que la téléconsultation ne va pas aussi jouer son rôle dans les déserts médicaux.

L’avis des médecins

Malgré un avis "relativement sévère" sur la téléconsultation (seuls 16 % se disent très ou tout à fait satisfaits, 38 % étant moyennement satisfaits), la moitié des médecins pensent continuer la téléconsultation après l’épidémie de Covid-19. Et un praticien sur trois estime que la téléconsultation peut constituer une solution de prise en charge des patients résidant dans des zones à faible densité médicale.

Cette relative méfiance des médecins va se trouver confortée par le dernier Flash sécurité patient de la HAS consacré à la téléconsultation. Cette collection a pour objectif d’attirer l’attention des professionnels de santé sur certains risques en les aidant à les gérer. La HAS met ainsi l’accent sur trois situations où la téléconsultation peut générer un retard diagnostic dangereux : une appendicite, un abcès plantaire, une fistule urinaire. Il faut en téléconsultation avoir les mêmes exigences qu'en consultation.

Télecharger le document de la DREES

Télécharger le Flash sécurité de la HAS

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