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  • La téléconsultation sur Docavenue : smartphone + ordinateur

     Le 4 octobre dernier à Boulogne, Docavenue, start-up du groupe Cegedim, avait réuni une cinquantaine de médecins de la région parisienne, utilisateurs des logiciels CLM pour une soirée de présentation de la téléconsultation sur Docavenue. Afin de constituer un club de bétatesteurs de la solution.

    Face à une nouvelle technologie, il faut d’abord montrer aux médecins généralistes et spécialistes comment la téléconsultation remboursée s’inscrit dans leur pratique habituelle.
    « La téléconsultation va vous permettre de faire un acte à la place d’un coup de téléphone » explique donc Arnault Billy, le directeur de Docavenue. La téléconsultation c’est d’abord celle du médecin traitant mais si celui-ci n’est pas disponible, le patient peut en consulter un autre. Il ne faut pas sortir du parcours de soins. Les exceptions ce sont les enfants de moins de 16 ans et les spécialistes en accès direct.

    Smartphone pour l'image, ordinateur pour l'ordonnance et la télétransmission

    Les médecins veulent pouvoir programmer des plages horaires réservées sur rendez vous ou bien prendre des patients en téléconsultation non programmé, comme ils répondent au téléphone.
    Docavenue a développé un processus simple, indépendant du logiciel de gestion de cabinet et de l’agenda, utilisant un smartphone pour la téléconsultation et l’ordinateur pour la rédaction de l’ordonnance et télétransmission de la FSE.

    2-Prise RDV9-Visio
    Les fonctionnalités proposés par la plate-forme comprennent la téléconsultation avec ou sans rendez-vous, la gestion de la salle d’attente (filtrage et temporisation en attente), la visiophonie avec échange de document et le paiement par carte bancaire.
    Pour la téléconsultation, le praticien utilise le smartphone fourni par Docavenue et déjà paramétré qui est installé sur un support.
    Le patient a téléchargé l’application, a enregistré son médecin traitant, son profil avec son numéro de carte Vitale et sa carte bancaire. Lorsqu’il se connecte il pourra demander une téléconsultation immédiate ou programmée ou un rendez-vous chez le médecin. Il renseigne le motif de la consultation (les motifs ont été paramétrés avec le médecin)
    Le médecin voit la demande arriver sur le smartphone. Il peut répondre ou mettre en attente. Il renseigne le dossier médical de son patient dans son logiciel de gestion de cabinet (quel qu'il soit), rédige l'ordonnance et facture.
    A la fin de la téléconsultation, le patient reçoit d’abord une demande de paiement qui est validée par le médecin puis son ordonnance qui peut être partagée avec la pharmacie. C’est au médecin que revient l’initiative de raccrocher.
    La FSE se fait en mode dégradé et dès que les logiciels de CLM seront agréés, se fera avec le mode sécurisé SESAM sans Vitale (agrément prévu courant novembre).

    La plate-forme est bien entendu accessible quand le médecin et/ou le patient sont à l’étranger.

    Un partenariat avec RDVmédicaux

    Aux dernières nouvelles, Docavenue vient de nouer un partenariat avec RDV médicaux. Les patients qui iront sur l'une des deux plates-formes pourront se connecter vers les médecins abonnés à l'une ou à l'autre.
    Docavenue devrait recruter dans les mois qui viennent une centaine de collaborateurs et compte aussi sur les 100 000 professionnels de santé français (les pharmaciens sont intéressés par les téléconsultations) clients de Cegedim pour se développer.

    Docavenue Consultation.L’offre (smartphone Android inclus) est proposée à 49€/mois pour dix téléconsultation (puis 2,50 €/TC supplémentaire). L’application est gratuite pour le patient.

  • Un guide du CNOM pour soigner sa e-réputation

    Fiche professionnelle sur des sites inconnus de vous, avis d’internautes sur vos « prestations médicales », le vaste web recèle toutes sortes d’informations sur vous, médecins, sans que vous en soyez toujours avertis. Le Conseil national de l’Ordre des médecins vient de sortir un guide à télécharger pour vous aider à préserver votre image numérique. 30 pages de conseils judicieux mais aussi juridiques.

    Pour maitriser sa e-réputation, la première chose à faire est de mettre en place une veille en tapant son nom une fois par mois dans les moteurs de recherche et réseaux sociaux (ne pas hésitez à créer un compte pour être en mesure de répondre). Si vous constatez quelque chose de déplaisant, commencez par prendre une copie d’écran, qui vous servira de « preuve » (il faudra néanmoins un constat d’huissier lorsque l’affaire est porté devant les tribunaux).

    Deuxième principe : être réactif
    Lorsqu’il s’agit d’un patient mécontent, répondre de façon « empathique » . Rien ne sert de polémiquer. Vous trouverez dans le guide des réponses types adaptées à différentes situations. Il ne faut pas non plus en profiter pour "faire sa pub" et se rappeler qu’ « une réaction inappropriée ou trop tardive peut s’avérer plus préjudiciable qu’une absence de réaction ».
    Pour les fiches professionnelles, qui sont souvent recopiées par les sites à partir des annuaires publics du CNOM et d’ameli.fr, il est toujours possible de demander un déréférencement ou des corrections. Le guide vous explique comment faire.

    Pour les avis d’internautes, même si l’on peut déplorer l’installation d’un certain consumérisme médical, la liberté d’expression et d’opinion est un droit. Mais les plates-formes ont aussi des obligations à connaître.
    Seuls les abus peuvent faire l’objet de sanction. Les spécialistes de l’Ordre vous aident à distinguer l’injure, la diffamation et l’incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence (qui sont punis par la loi) du dénigrement et de l’atteinte à la vie privée. C'est une première approche, car si vous devez vous lancer dans une procédure, il vous faudra un avocat.
    Enfin, le guide vous conseille de contacter votre assurance (certaines assurances ont des garanties e-réputation) et vous rappelle que l’Ordre pourra intervenir à vos côtés dès lors que les faits portent préjudice à l’ensemble de la profession ou contiennent des menaces violentes en raison de l’appartenance à la profession.

    cnom_guide_pratique_e-reputation

    Accédez aux tutoriaux interactifs

  • Coup d’envoi de la téléconsultation remboursée

    Depuis le 15 septembre les téléconsultations sont prises en charge par l’assurance maladie et les mutuelles, au même tarif que les consultations au cabinet (avec de nouveaux codes) mais sous certaines conditions. Mais c'est plutôt depuis janvier que des solutions pratiques destinées aux médecins sont arrivées sur le marché.
    A noter les actes de télé-experise (TLE) sont codés depuis le 10 février.

    Le site Ameli a mis en ligne à l’intention des médecins un très bon résumé des conditions requises
    Le patron de l’Assurance Maladie, Nicolas Revel, a précisé dès le 16 septembre en clôturant l'université d’été de la CSMF :
    « la téléconsultation, c’est entre un patient et un médecin qui se connaissent et se voient régulièrement, sinon, c’est de la mauvaise médecine ».
    Toutes les consultations à distance n’ont donc pas vocation à être remboursées et le conseil au téléphone n'est pas une téléconsultation qui exige de la vidéo.

    Les conditions du remboursement

    - Ecarter les cas nécessitant une présence physique du patient. Un questionnaire en ligne peut y aider. Sont ainsi exclus les consultations complexes ou très complexes ainsi que les consultations spécifiques au cabinet par un spécialiste en pathologie cardio vasculaire ou en cardiologie et médecine des affections vasculaires.

    - La téléconsultation s’inscrit dans le cadre du parcours de soins. Il faut donc s’assurer que les patients se tournent d’abord vers leur médecin traitant, ou au moins un professionnel qui les aura vus physiquement dans les 12 derniers mois. Les téléconsultations doivent se faire en alternance avec la consultation en présentiel.
    L’exception à cette règle du médecin traitant relève du cadre de l’organisation territoriale coordonnée de proximité

    - L’obligation pour le médecin de disposer d’une liaison vidéo sécurisée (Skype n’est pas vraiment recommandé !), d’envoyer certains documents, de conserver des traces de la téléconsultation (trace du consentement du patient par exemple), d’établir un rapport pour le médecin traitant lorsqu’il ne l’est pas, rend nécessaire l’utilisation d’une plate-forme bénéficiant d’un hébergement sécurisé des données produites (hébergeur HDS). 

    Rappelons que l'acte de téléconsultation est facturé 25 € avec le code TCG pour les généralistes en secteur 1 ou en secteur 2 adhérant aux dispositifs de pratique tarifaire maïtrisée.
    Pour les autres spécialités médicales, le médecin téléconsultant facture l'acte avec le code TC relatif aux professionnels pratiquant des dépassement et une tarification comprise entre 23 et 58,50 € selon la spécialité concernée.
    Le médecin qui assiste le patient lors d'une téléconsultation peut lui aussi facturer une consultation dans les conditions habituelles.
    Il n'y a plus d'article spécifique pour la téléconsultation en EHPAD.
     

    La facturation : un logiciel agréé pour l’avenant 18 de SV ou un mode dégradé

    En situation de télémédecine, le médecin ne dispose pas de la Carte Vitale du patient.
    Le GIE SESAM Vitale a donc élaboré pour la télémédecine dès 2017, l’avenant 18 au cahier des charges qui prévoit le recours au mode de sécurisation "SESAM sans Vitale", qui, comme son nom l'indique, permet de travailler en l'absence de la carte Vitale d'un patient, physiquement non présent auprès du praticien.
    Dans ce cas l’utilisation du téléservice ADRi est donc fortement conseillée, car cela permet techniquement de pallier cette absence de carte.
    Les logiciels de télétransmission sont donc en train de passer au CNDA pour l’agrément avenant 18.
    Le premier à l’avoir obtenu est Pyxvital, qui équipe en marque blanche de nombreux logiciels de gestion de cabinet . CGM eVitale est également agréé.
    Autre solution : lorsque le médecin connaît son patient, il peut aussi produire une FSE en mode dégradée, comme il le fait en cas d’oubli de sa carte par le patient.
    Dans un second temps, la dématérialisation de la Carte Vitale offrira d’autres possibilités.

    L'aide forfaitaire

    Une aide à l'équipement des médecins est effective à compter de 2019 (paiement 2020) via deux nouveaux indicateurs dans le volet 2 du forfait structure:
    - 50 points (350 €) pour s'équiper en video transmission, mettre à jour les équipements informatiques et s'abonner à des plateformes de télémédecine
    - 25 points (175 €) pour s'équiper en appareils médicaux connectés

    Le choix d'une plate-forme

    Les offres de solution sont assez nombreuses mais pas encore toutes finalisés. Certaines émanent d'éditeurs de logiciels ou de gestion de la prise de RV en ligne, d'autres de start-up de mises en relation médecins patients.
    Buzz Medecin ouvrira bientôt une rubrique à ce sujet.

     Ainsi Docavenue, start-up du groupe Cegedim pour la prise de rendez-vous, a annoncé le 20 septembre le lancement national de sa solution de téléconsultation déjà testée en Espagne et dans la région Centre Val de Loire. La solution proposée par Doc avenue intègre toutes les étapes de la consultation : prise de rendez vous en ligne ou téléconsultation immédiate, vidéo sécurisée, paiement, salle d’attente virtuelle ; accès aux documents patient, transfert sécurisé de l’ordonnance. Cette offre est ouverte à tous mais sera par la suite intégrée aux logiciels de Cegedim tels que MLM ou Crossway, facilitant l’accès pour leurs utilisateurs avec récupération des données dans leurs dossiers. Voir la fiche Docavenue téleconsultation sur BuzzMedecin

    Le rachat de la société La-Well Systems en avril 2018 a permis à CompuGroup Medical de développer une solution de télémédecine adaptée au marché français. Ce service de téléconsultation, intégré aux logiciels AxiSanté et Hellodoc, va utiliser la solution de facturation mobile CGM eVitale, qui a été agréé le 20 septembre par le CNDA pour la téléconsultation (Sesam sans Vitale). La solution est donc complète. Elle va s'appuyer sur l'agenda en ligne Clickdoc. voir la fiche Clickdoc Teleconsultation sur Buzz medecin

    Doctolib, leader de la prise de rendez-vous en ligne, (qui vient de racheter MonDocteur) a présenté, comme un prolongement naturel, l’accès à la téléconsultation pour ses 60 000 professionnels de santé utilisateurs. 500 d’entre eux l'ont testé et le service est disponible. La téléconsultation n'est proposée qu’aux patients déjà connus des praticiens et passe par le médecin traitant et si le patient n’en a pas, Doctolib va l’orienter vers la structure de soins coordonnés la plus proche.Voir la fiche Doctolib Teleconsultation

    De nouveaux entrants se sont spécialisés d'emblée sur la téléconsultation comme Safesanté (voir la fiche sur Buzz Medecin) et Consulib, crée par un chirurgien orthopédiste Voir la fiche  Consulib sur Buzz Medecin

    De leurs côtés, les plates-formes de téléconseil et visioconférences, jusqu’ici payés par les patients, leurs entreprises ou leurs mutuelles sont en train de s’enrichir d’offre de téléconsultations qu’elles espèrent remboursables

    Medicitus
    Fondée il y a trois ans par un médecin et un manager, cette plate-forme pratique le téléconseil mais coche toutes les cases pour la téléconsultation médicale : prescription sécurisée (stockée sur le serveur securisé par le patient ou le pharmacien), dossier médical personnel partagé et télé chargeable (PDF) avec compte rendu de chaque téléconsultation, hébergement HADS chez IDS, authentification forte par CPS ou O TP (code à usage unique). Medicitus assure la prise de rendez-vous avec un agenda en ligne. Des médecins font actuellement des tests pour vérifier que les téléconsultations sont bien remboursées (Medicitus avait obtenu un agrément ARS). Gratuit jusqu'en décembre pour les médecins qui veulent tester.

    Ainsi Medaviz lance Medaviz.io, qui permettra aux médecins d’organiser leurs RV de téléconsultation, de les effectuer par visioconférence, d’envoyer en un clic comptes rendus et ordonnances, de gérer la facturation et le remboursement, d’accéder au réseau de médecin remplaçants Medaviz (de 10 à 40€/mois) .

    MesDocteurs, lance AvecMonDoc son offre ouverte au grand public, permettant aux patients de voir l’agenda d’un praticien en fonction de sa spécialité mais aussi de prendre rendez-vous pour une téléconsultation. À la fin de la consultation, il y retrouvera dans son dossier l’ordonnance délivrée par le médecin et pourra la télécharger pour la transmettre à sa CPAM qui le remboursera.

    Lancé par la startup Feelae, spécialiste de la téléconsultation médicale par visioconférence, Leah est une nouvelle solution de mise en relation entre patients et praticiens, à distance. Leah est une solution SaaS, qui se synchronise avec le logiciel de gestion de cabinet et le site de prise de rendez-vous habituels du médecin. Voir la fiche de Leah sur Buzz Medecin

    Hellocare, vient de dévoiler un cabinet virtuel médical. Celui-ci, qui se présente comme un logiciel en ligne accessible depuis les navigateurs, permettra à terme aux médecins d’offrir à leurs patients une salle d’attente virtuelle avec chatbot et questionnaires préliminaires à la consultation mais aussi un dossier patient permettant le partage des documents dans les deux sens. Grâce à cette nouvelle solution, les médecins de la plateforme ont depuis le 13 septembre accès à une offre « Starter » à 39,90€/mois

    MedVu , lancé à l’initiative d’une soixantaine de professionnels, médecins, juristes, pharmaciens ou encore ingénieurs, cette plateforme de télémédecine offre à ses patients un agenda en ligne pour prendre rendez-vous chez un médecin, quelle que soit sa spécialité, pour une consultation cabinet ou pour une visioconsultation. Lors de chaque consultation, le patient pourra envoyer une photo à son médecin de manière totalement sécurisée, avant de recevoir son ordonnance et sa feuille de remboursement dans son espace personnalisé. L’ordonnance peut également être directement envoyée au pharmacien du patient, si celui-ci le notifie.

    Lancée en 2017 à Londres pour répondre aux problématiques des expatriés français (barrière de la langue dans un autre pays, notamment), Qare  rassemble à ce jour 120 médecins exerçant en France, formés spécialement pour la pratique de la vidéo consultation. Qare a fait sa publicité  le 16 septembre dans le Journal du Dimanche et l'Ordre des médecins vient de mettre en demeure la société de faire cesser cette campagne, rappelant que la médecine ne s'exerce pas comme un commerce..

    Il arrive aussi de nouveaux entrants  de l’étranger comme Livi de la start-up suédoise Kry qui a levé 53 millions d’euros pour s’étendre en France et au Royaume Uni.
    Et ce n'est pas fini !

    Voir le précedent article sur les plates-formes en préparation

    (mis à jour le 11 octobre puis le 18 février 2019)

  • L’Apple Watch 4 se pose en « gardien de la santé »

    Disponible en France ce 21 septembre, le dernier modèle 4 d’Apple Watch peut effectuer et analyser un ECG. Fonctionnalité disponible seulement aux USA.

    Appelé sur la scène le 13 septembre à Cupertino pour le traditionnel Keynote de septembre d’Apple, ce n’était pas, comme à l’accoutumé, un acteur ou un chanteur célèbre, mais le Dr Ivor Benjamin, président de l’American Heart Association .
    apple-watch-series4_ecg-crown_09122018_carousel.jpg.largeLa nouvelle Apple Watch 4, dernier modèle de la montre connectée lancée en 2015, est en effet dotée d’un capteur de fréquence cardiaque placé dans le cristal au dos du boîtier, capable d’effectuer un électrocardiogramme (ECG) à l’aide de la nouvelle app ECG, qui a obtenu la classification De Novo délivrée par la FDA.
    Il suffit d’apposer son doigt sur le bouton rond (digital crown) qui intègre des électrodes. La mesure dure trente secondes. À son issue, l’App ECG analyse le rythme cardiaque et envoie un rapport. ECG permet de stocker les données de façon sécurisée et de les partager avec son médecin. Comme la montre analyse aussi le rythme cardiaque de façon intermittente, il est possible d’automatiser l’envoi d’alerte en cas d’arythmie, fonctionnalité non encore disponible. Cette innovation s’inscrit dans l’évolution logique des différentes études cliniques réalisées par la firme.

    Des cardiologues convaincus

    « Les montres connectées comme celle d'Apple apportent un véritable changement pour le contrôle du rythme cardiaque et peuvent permettre de prévenir de nombreux incidents », a commenté le Dr Ivor Benjamin lors de la démonstration.
    Enthousiasme partagé de l’autre côté de l’Atlantique. « C'est la première fois qu'un appareil grand public intègre un capteur électrocardiographe, muni d'un algorithme permettant de détecter les cas de fibrillations atriales, l'un des facteurs des AVC. C'est une excellente nouvelle » estime dans une interview aux Echos, Yann Fleureau, PDG et fondateur de Cardiologs, une start-up française qui travaille sur l'application de l'intelligence artificielle à la cardiologie. Et d’ajouter « Ce sont souvent des pathologies silencieuses, qui peuvent survenir seulement par épisodes. Là, en revanche, le porteur de l'Apple Watch va pouvoir enregistrer en direct les battements cardiaques anormaux. Comme ces capteurs ont été certifiés par la FDA américaine, les données récupérées pourront être immédiatement exploitables par les médecins »
    « America First » comme dirait le président des USA, l’app ECG ainsi que les fonctions d’alerte ne seront disponibles qu’aux Etats-Unis. Pour arriver sur le marché européen, l’app ECG devrait en effet recevoir la certification CE pour les dispositifs médicaux.

    Détection des chutes et appel des secours

    En revanche, c'est le lot de consolation, l'amélioration du gyroscope et de l'accéléromètre, deux composants embarqués dans la Watch, permet de détecter si une personne perd l'équilibre et tombe. En analysant la trajectoire du poignet et l’accélération de l'impact, l’Apple Watch envoie à l’utilisateur une alerte après une chute, qui peut être ignorée ou utilisée pour initier un appel aux services d’urgence. Si l’Apple Watch détecte une période d’immobilité  d'une minute après cette notification, son assistant vocal Siri appelle automatiquement les services d’urgence et envoie un message contenant avec les informations de géolocalisation aux contacts d’urgence.
    Et bien sûr l’Apple Watch déploie de nombreuses autres fonctions de coach sportif avec son système d’exploitation Watch OS 5. L’autonomie passe à 6 heures pour les entrainements en extérieur.
    Lors de l'annonce, c’est cependant la santé qui a été mise en avant. « L'Apple Watch devient le gardien intelligent de votre santé », a répété plusieurs fois Jeff Williams, le directeur opérationnel du groupe, pendant le Keynote. On pourrait ajouter, et des données qui vont avec.

    Pour en voir plus https://www.apple.com/apple-watch-series-4/health/ en anglais

    La nouvelle montre Apple Watch Series 4 est déclinée en deux tailles : 40 et 44 mm, contre 38 mm et 42 mm auparavant. L’écran est plus grand et le boitier plus fin.
    L’Apple Watch Series 4 (GPS) est disponible à un prix de revente Apple à partir de 429 € et l’Apple Watch Series 4 (GPS + Cellular) à un prix de revente Apple à partir de 529 €. Le modèle cellular est compatible avec les abonnements Orange

  • Qwant, le moteur de recherche alternatif de référence fête ses 5 ans avec une nouvelle version

     

    Avec des internautes de plus en plus sensibles à l’utilisation de leurs données personnelles, Qwant, le moteur de recherche « qui respecte la vie privée de ses utilisateurs »  s’installe dans le paysage des requêtes en ligne et développe des écosystèmes dont le dernier en date dans le domaine de la santé.  A découvrir d’urgence.

    Conçu et développé en France, Qwant rencontre un succès croissant, quoique encore modeste si l’on considère le trafic global d’Internet. Avec près de 10 milliards de requêtes en 2017 et 70 millions de visites mensuelles, Qwant a pris 5% de part de marché en France et son objectif est d’atteindre 5 à 10% du marché européen d’ici 2020. Basé à Paris dans de nouveaux locaux rue Spontini,  le moteur de recherche européen est disponible en 28 langues dans plus de 160 pays et a installé deux filiales en Allemagne et en Italie.

    qwantv4-capture2-png_2369Contrairement aux autres moteurs de recherche du marché, Qwant qui détient sa propre technologie d’indexation du Web n’installe aucun cookie sur le navigateur de l’internaute, ne cherche pas à savoir qui il est et ce qu’il fait et ne conserve pas d’historique des requêtes effectuées. S’il ne s’interdit pas les ressources de la publicité, celle-ci n’est pas ciblée puisque Qwant refuse de tracer les internautes à des fins publicitaires. Sa discrétion le fait choisir par de nombreuses entreprises. Pour le reste, il n’a rien à envier aux autres avec le développement de Qwant MAPS, Qwant Music, Qwant shopping, Qwant Games, Qwant Med, etc..). Pour protéger les enfants des contenus choquants ou inappropriés, il existe aussi Qwant Junior pour les 6-12 ans.

    Un  écosystème santé en ligne d’ici la fin de l’année

    Dernier en date de ces écosystèmes Qwant Med&Surgery à destination des patients, des médecins et des institutions. « Il s’agit d’un moteur de recherche sur la santé qui ne vous traque pas, explique Jean-Christophe Maran, CTO (responsable technique) de cette division, il sera mis en ligne avant la fin de l’année avec un guichet grand public et un guichet pour les professionnels  et des applications (avec un magasin  dédié).
    Parmi les partenaires digitaux de Qwant, Wealthee un dossier médical en ligne mis au point par un gynécologue et réunissant patients et médecin, un traitement automatique des IRM utilisant la puissance de calcul du moteur de recherche, une technologie préventive et prédictive basé sur l’Intelligence artificielle et centrée sur la santé, etc. « Un radiologue qui a besoin d’un PACS sécurisé et en ligne a vec partage de données trouvera sur l’ecosystème Qwant puissance et securité »

    Une nouvelle version avec un nouveau design

    Depuis le 4 juillet, Qwant se présente sous un nouveau jour offrant plus de confort de lecture avec une mise en page adaptée à la qwantv4-capture1-png_2368lecture en F et non plus sur trois colonnes. Les "Instant Answers" offrant des interactions rapides et immédiatement accessibles se placent à droite des résultats naturels ainsi que les contenus des réseaux sociaux.

    Qu’attendez-vous pour l’essayer ?

    www.qwant.com

     

     

  • Les téléconsultations prises en charge dès le 15 septembre : les plates-formes se préparent

    Alors que l’Assurance Maladie publiait un communiqué pour annoncer que 4 syndicats sur 5* avaient signé l’avenant n°6 à la convention médicale d'août 2016, qui va permettre de déployer les actes de téléconsultation et de téléexpertise, la plate-forme Medicitus s’est présentée à la presse comme déjà opérationnelle. Mais d’ici au 15 septembre, bien des projets vont voir le jour.

    Dès le 15 septembre, l’Assurance Maladie va rembourser les téléconsultations au même tarif que les consultations : 25€ pour les généralistes et 30€ pour les médecins spécialistes. Les patients auront ainsi le choix en cas d’incapacité de se rendre chez le médecin ou lorsqu’ils sont en déplacement, de consulter à distance leur médecin traitant si celui-ci est équipé ou de faire appel à un médecin inscrit sur une plate-forme de téléconsultation.

    Pour téléconsulter, le médecin a un certain nombre de formalités à remplir comme la déclaration à son assurance professionnelle. Il devra également être abonné à une plate-forme agréée par l’ARS, bénéficiant d’un archivage sécurisé des données de santé (sur serveur HADS) et signer avec cette dernière une convention ( le coût de l’abonnement semble osciller autour de 100 euros/mois). Pas besoin d’équipement lourd puisque que la caméra de l’ordinateur (ou de la tablette) peut suffire (à condition de respecter certains pré-requis technique) mais pas question non plus d’aller sur Skype ou Whatsapp !
    Le médecin doit utiliser une nouvelle interface vidéo, renseigner un dossier médical, pouvoir délivrer une ordonnance sécurisée.
    Le patient s’inscrit sur la plate-forme, prend rendez-vous avec le médecin et se connecte au créneau horaire fixé à l’avance (ou en urgence). Il est lui aussi doté d’une caméra qui peut être celle de son smartphone. Il peut partager avec le médecin les mesures prises avec des appareils connectés (tensiomètre, oxymètre de pouls, balance..) dont il dispose ou qui se trouvent dans l’espace spécialement équipé (chez un pharmacien ou dans un cabinet sans médecin).
    Cegedim a,par exemple,inauguré le 30 juin, un cabinet de téléconsultation à La Selle-sur-le-Bied dans le Gâtinais en utilisant sa plate-forme Docavenue pour prendre les rendez-vous et son logiciel en ligne MLM. Il s’agit ,dans le cadre de cette région sous dotée en médecin, de proposer des téléconsultations avec l’aide d’une IDE et d’objets connectés.

    La téléconsultation en démo

    1medicitusMedicitus, pense avoir pris de l’avance dans ce domaine puisque son application sur smartphone (Android et iPhone) doit sortir en juillet. Fondée il y a trois ans par Eric Roussin, venant du monde de la communication et Joël Malabat, spécialisé dans le management stratégique ainsi que par Dr Charles Jeleff, médecin urgentiste, ancien chef de service, et directeur médical, la société a déjà reçu les agréments nécessaires pour démarrer les téléconsultations (avec remboursement).
    Si la téléconsultation médicale est le fer de lance de ses activités, Medicitus propose aussi du téléconseil pris en charge par des mutuelles et compte évoluer vers la coordination des soins, les services d’assistance à domicile avec les paramédicaux, etc.
    La plate-forme compte actuellement 65 médecins (44 généralistes et 21 spécialistes) qui pratiquent déjà téléconseil (sans dossier médical obligatoire) .
    Sur Medicitus, la téléconsultation médicale coche toutes les cases et ça marche : vidéo, prescription sécurisée (stockée sur le serveru securisé par le patient ou le pharmacien), dossier médical personnel partagé et télé chargeable (PDF) avec compte rendu de chaque téléconsultation, hébergement HADS chez IDS, authentification forte par CPS ou OTP (code à usage unique). Medicitus assure la prise de rendez-vous avec un agenda en ligne.

    De l’agenda en ligne à la téléconsultation

    La nécessité de fixer un rendez-vous si rapproché soit-il dans le temps pour que patient et médecin se connectent en même temps fait de la téléconsultation une diversification d’activité des plates formes de rendez-vous en ligne. Doctolib et MonDocteur sont dans les « starting blocks ».
    Et les éditeurs les plus avancés sur ces sujets comme Cegedim ou CompuGroup Medical travaillent à proposer leurs services de téléconsultation à partir de leur plate-forme de RV en ligne
    ClickDoc en cours d’intégration chez CGM (qui vient d’ailleurs de racheter une entreprise spécialisée dans la vidéoconsultation).
    Docavenue de Cegedim prévoit de lancer sa solution de télémédecine dans les prochaines semaines à l'intention des médecins libéraux soucieux de proposer ce nouveau mode de consultation aux patient dont ils sont médecins traitants, ainsi qu'aux patient à mobilité réduite ou résidant dans des déserts médicaux.

    Avantage des éditeurs : la récupération immédiate des données de la téléconsultation dans le dossier patient.
    On peut imaginer que des éditeurs comme Weda qui ont déjà intégré Doctolib et MonDocteur, seront en capacité d’offrir des téléconsultations via ces plates-formes.
    Un spécialiste du téléconseil médical comme Médecin Direct a également mis en place des téléconsultations avec ses médecins dans le cadre de ses accords avec les assurances et les mutuelles, très actives dans ce domaine.
    De nombreuses « startups » anciennes ou nouvelles, sont sur la ligne de départ comme DocConsulte ou même HelloCare qui proposait jusqu’ici du téléconseil vidéo payant à partir d’un smartphone ou d’un site web.

    Et la télétransmission dans tout ça ?

    Reste la question de la facturation.
    Faudra-t-il revenir pour la téléconsultation à l’émission d’une FSE papier à imprimer par le patient ce qui serait un comble ! Lorsque le médecin est le médecin traitant du patient il est possible de pratiquer le tiers payant intégral avec émission d’une FSE dégradée sans lecture physique de la Carte vitale.
    La eCarte d’Assurance maladie sera sans doute la solution. Mais cette carte Vitale dématérialisée sur le smartphone du patient doit faire l’objet d’un an d’expérimentations dans plusieurs CPAM (CGM et CLM y participent sous l’égide de la CNAM). Elle ne sera donc pas prête pour le 15 septembre.
    Pour que la téléconsultation, entre dans les cabinets médicaux en routine (la CNAM vise les 500 000 en 2019), il faudra qu’elle soit complètement intégrée dans l’environnement de travail habituel du praticien. Ce qui suppose des partenariats entre les différents acteurs.
    Après tout, la HAS n’a pas identifié de « situation d’exclusion clinique a priori » et il y aura un encouragement de 50 points supplémentaires en 2019 dans le forfait structure.

    *La FMF devait indiquer son choix de signer ou non d’ici la fin juin

    Lira l'article présentant l'avenant n°6

    article actualisé le 29 juin 2018

  • Hellodoc et Axisanté : Franck Frayer de CGM fait le point

    Editeur d'Hellodoc et d'Axisanté, CompuGroup Medical France maintient assurément le plus gros parc d’utilisateurs médecins.
    Un « business » certes important qui n’est pas une sinécure. Buzz Médecin a profité du salon HIT à la Porte de Versailles pour rencontrer Franck Frayer sur le stand de CGM. Le vice président Western Europe de CGM SE a répondu sans détour aux questions que peuvent se poser les utilisateurs sur le devenir de leurs logiciels « historiques ».

    Premier sujet, épineux s’il en est car maintes fois abordés, quid de la sortie d’ Hellodoc SQL ? Les utilisateurs d’Hellodoc attendent Frayeren effet, depuis plusieurs années maintenant, la version Hellodoc SQL dont le test prévu en septembre 2017 (voir l’article de Buzz médecin) dans une MSP, ne devrait finalement débuter qu'en septembre 2018. Il s’agit essentiellement d’un changement de base de données. Le nouvel Hellodoc tournera sur les deux bases, Access et SQL au choix de l’utilisateur en fonction de ses besoins. La version SQL est indispensable pour les MSP, car Access ne supporte que quelques postes. Le retard pris tient essentiellement, explique M. Frayer à la difficulté de trouver les développeurs compétents pour travailler sur un logiciel « historique ». La nouvelle version « compatible RGPD » pour Hellodoc et Axisanté 4 (encore 30% du parc) et 5 a déjà apporté la mise en place d’un mot de passe fiable, une meilleure information du patient, une restitution du dossier patient plus simple en cas de demande de communication de ses données par un patient.
    « Ce qu’on fait pour Axisanté 5 vaut également pour Hellodoc. Les deux logiciels ont des briques techniques communes, les innovations vont de l’un à l’autre mais Hellodoc garde sa stratégie propre." Le logiciel CGM eVitale a été développé à Soulac par l’équipe d’Hellodoc et commercialisé en solution mobile sur une tablette-lecteur SESAM Vitale intégré, avec Hellodoc. Il va aussi arriver pour Axisanté.

    Le full Web en développement

    Les investissement du groupe CGM permettent de travailler à une évolution full Web : le projet GAT (Global Ambulatoire information software Template) déjà vendu aux USA (sous une forme basique) est pris en main dans les nouveaux locaux d’Axisanté à Montpellier. CGM eVitale sera le moteur facturation du futur logiciel full Web.
    Enfin le portail de rendez-vous en ligne ClickDoc va remplacer l’ancien erendez-vous, trés peu diffusé, pour de velopper les services au patient. Il permettra au praticien de proposer des créneaux Téléconsultation en utilisant la vidéo de son ordinateur et du smartphone du patient (à noter CGM a racheté une entreprise spécialisée dans la vidéoconsultation) CNAM.
    Ce nouveau service démarrera simultanément en Allemagne. En France, la facturation se fera en 1/3 payant intégral en dégradé pour les patients déjà connus du médecin. Avec émission d’une ordonnance que le patient devra imprimer sur son ordinateur.
    En attendant la prescription dématérialisée (avec QR code sur l’ordonnance). CGM participe avec Cegedim à un pilote sous l’égide de la CNAM.
    L'épidémiologie et le traitement des données seront aussi un des enjeux futurs pour les praticiens. En la matière, le fait d’être un éditeur historique peut avoir du bon. Puisque AxiSanté couvre historiquement la moitié du marché des pédiatres (1.500) avec Axisanté InfanSoft réalisé en partenariat avec l’association française de pédiatrie ambulatoire. Une étude effectuée avec une cinquantaine de pédiatres et leurs données anonymisées en collaboration avec l’INSERM et l’AFPA, a permis de redéfinir les courbes de croissance utilisées dans les cabinets comme dans les hôpitaux.
    Buzz Medecin a oublié d'aborder la question qui fâche les médecins...l'augmentation des tarifs de maintenance !

  • Apicrypt V2 rejoint l’espace de confiance MSSanté

    A la veille de l’ouverture du salon HIT à la Porte de Versailles, l’APICEM vient, par un communiqué, de prendre acte de « la notification de son intégration à l’espace de confiance des opérateurs MSSanté » pour sa solution Apicrypt 2.

    C’est l’épilogue d’un long cheminement où l’ASIP Santé et l’APICEM se sont longtemps renvoyé la balle. A  l’obtention du statut d’hébergeur agréé de données de santé pour l’APICEM, obtenu l'an dernier, manquait encore le développement d'Apicrypt 2 qui a pris plus longtemps qu'annoncé.
    Les utilisateurs seront les premiers bénéficiaires de cette intégration pour envoyer à terme des messages sécurisés au delà du cercle, certes étendu des apicrypteurs ( à condition qu'ils utilisent la norme hprim). Et surtout continuer à percevoir le forfait structure qui exige la compatibilité MSSanté pour la messagerie sécurisée requise. L'Assurance Maladie avait accepté de prendre en compte  Apicrypt non compatible en 2017.

    Pour le succès de l’espace de confiance MSSanté, l’intégration d’Apicrypt et de ses 73 000 utilisateurs était en effet incontournable. On peut maintenant envisager la diffusion et l’installation des outils d’interopérabilité avec l’espace de confiance sur chacun des postes des praticiens utilisateurs d’Apicrypt.

    Un déploiement très progressif

    Apicrypt V1 restera toutefois proposé aux utilisateurs dont l’éditeur de logiciel métier n’a pas encore intégré la nouvelle solution ainsi qu’aux utilisateurs de logiciels orphelins.
    Le déploiement des outils d’interfaçage Apicrypt V2, et donc l’ouverture à l’espace de confiance MSSanté, sera très progressif, souligne  l’APICEM.  L’Association souligne qu'elle ne peut, en effet, prendre le risque d’un blocage complet de son assistance utilisateur et souhaite gérer le déploiement des solutions, en relation avec le réseau des Caisses Primaires d’Assurance Maladie chargée'à présent de diffuser MSSanté auprès des professionnels de santé.
    Les tests auront lieu en région dans le cadre d’expérimentations avec les CPAM et ARS ainsi que par l’intermédiaire d’un premier éditeur de logiciel avec qui l’APICEM testera et vérifiera l’adéquation des outils avec les usages.

     

  • RGPD : les médecins sont concernés

    Le Règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD) adopté au niveau européen entre en application ce vendredi 25 mai. Ce n’est pas une date couperet mais comme le souligne le Conseil national de l’Ordre dans un communiqué commun avec la CNIL , « l’essentiel pour les médecins, et les professionnels de santé en général, est de se placer dans une démarche active de garantie de la protection des données personnelles et de construire un plan d’actions pour atteindre le plus rapidement possible la conformité ». Conseils pratiques.

    La récente affaire de Cambridge Analytica qui a secoué Facebook a rappelé à tous la nécessité d’une plus grande transparence et d’une sécurisation accrue pour la protection des données personnelles. L’arrivée du RGPD tombe donc à point nommé. Entreprises, administrations, collectivités locales sont au taquet. Même si ce règlement est loin de résoudre tous les problèmes de sécurité qui sont aussi une question de vigilance individuelle (vis à vis des mails et de la participation aux réseaux sociaux notamment). La créativité des pirates et autres hackers est constante ! N’a-t-on pas vu apparaître des campagnes d’ « hameçonnage » sous prétexte de mise en conformité…au RGPD !

    Un guide CNOM/CNIL fin juin

    Les médecins se trouvent concernés du fait de leur base de données patient renfermant des données personnelles et qui plus est, des données santé très sensibles. Pas de panique cependant. La loi française de mise en cohérence de la loi Informatique et libertés au RGPD européen est seulement en instance de promulgation (le Conseil constitutionnel a été saisi le 16 mai 2018). Le Conseil national de l’Ordre des médecins et la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés se sont associés pour élaborer et rédiger conjointement un guide pratique destiné aux médecins afin de les accompagner dans leurs obligations professionnelles de protection des données. Il ne sera publié qu’à la fin de juin. En pratique, les professionnels de santé qui remplissent déjà les obligations de déclaration de leur fichier patients auprès de la CNIL n’auront pas grand chose à modifier dans leurs habitudes de travail. Le RGPD ne fait que renforcer l’idée que les données personnelles sont sensibles et particulièrement les données santé et spécifie que chacun à un droit d’accès aux données le concernant. Et peut autoriser ou non la communication de ses données à d’autres par le collecteur de données.

    Se prémunir contre les sanctions

    Le changement le plus évident, ce sont les sanctions. En cas de contrôle et de défaillances, il peut y avoir des amendes allant jusqu’à 4% du CA, ce qui suppose pour le praticien d’être en mesure de prouver qu’il a bien fait tout ce qu’il fallait pour être conforme ou le devenir. Dans la pratique, il va tenir un registre des processus de sécurité. Responsable de leur traitement, le médecin doit davantage s’assurer qu’il protège bien les données de ses patients : mot de passe pour accéder à l’ordinateur (et/ou placard fermé à clé pour les documents papier), procédure de sauvegarde sécurisée, utilisation d’une messagerie sécurisée pour les échanges médicaux, backup des données ou hébergement sécurisé lors du départ à la retraite.

    Enfin la sécurisation passe aussi par une maintenance qui respecte les mêmes principes.
    Les services de l’éditeur du logiciel métier, l’infogérance, la sous traitance, la prise en main à distance en cas de problème doivent également respecter le cadre du RGPD.
    A titre d’exemple, des éditeurs comme Cegedim Logiciel Médicaux et CompuGroup Medical ont spécifié à Buzz Medecin les mesures déjà prises à ce sujet. CGM a entrepris de faire signer une charte sur la protection des données personnelles à ses fournisseurs et distributeurs. CLM rappelle que son personnel a déjà une clause de confidentialité dans son contrat et que la maintenance en ligne bénéficie d’un nouveau process. Ces entreprises se sont dotées d’un Data Protection Officer chez CLM et d’un délégué à la protection des données personnelles chez CGM.

  • Télémédecine pour tous : démarrage le 15 septembre ?

    Les téléconsultations pourraient démarrer dès la rentrée, remboursées au même prix que la consultation classique par l’Assurance Maladie dans toute la France. Elaboré après presque quatre mois de négociation, le texte transmis par l’Assurance maladie (UNCAM) aux syndicats médicaux (il doit être signé par trois syndicats sur cinq pour être adopté) évoque la date du 15 septembre.

    Le projet d’avenant qui doit encadrer la pratique de la télémédecine en médecine libérale détaille les modalités de recours à la téléconsultation(TLC) et à la téléexpertise (TLE).
    La téléconsultation serait ouverte à tous les patients dès le 15 septembre (et non plus réservée dans un premier temps aux ALD) avec le même tarif que la consultation classique (25 et 30 €).
    Pour la téléexpertise en revanche, l’ouverture est proposée par étapes d’abord aux patients en ALD ou atteints de maladie rare, ou résidant en zones sous dotées, en EHPAD ou en prison.
    Deux niveaux de TLE sont distingués selon la complexité de la situation médicale avec une rémunération de 12 € (limité à 4 par an et par patient) ou de 20 € (limité à 2 par an et par patient). A titre d’exemple, la lecture d’une rétinographie ou l’étude d’une spirométrie est rémunérée 12 € (TLE niveau 1), le suivi d’une plaie chronique ou l’adaptation d’un traitement antiépileptique est rémunéré 20 € (TLE niveau 2). Pour les TLE 2, le patient doit être connu du médecin requis. Le requérant percevrait quant à lui un forfait de 50 € (1 à 10 TLE/an) + 5 € à partir de la 11e sans pouvoir dépasser 500 €/an.

    Equipement : 50 points de plus dans le forfait structure

    Pour inciter les médecins à s’équiper, l’UNCAM a prévu d’ajouter au forfait structure à partir de 2019, un indicateur télémédecine valant 50 points (soit 350 €). Rappelons que ce forfait (qui sera versé pour la première fois en juin) est évolutif et comprend deux volets. Son volet « bonus » de 75 points en 2017 atteindra ainsi 430 points en 2019 (au lieu des 380 prévus initialement). En 2019, le forfait structure total sera donc de 710 points (4970 €).
    Rien n’est encore dit de cet équipement. Mais l’on sait que dans la plupart des cas, le médecin requis pourra utiliser la caméra et l’écran de son ordinateur mais devra passer par une plate-forme permettant de garantir la confidentialité des échanges et la sécurisation des données transmises avec utilisation de messageries sécurisées de santé.
    Editeurs de logiciels métier, sites de prises de RV en ligne, plates-formes régionales, fabricants de matériel médical ainsi que  de nombreuses start-up sont déjà en train de finaliser leurs offres qui commencent à être présentées dans les salons.
    Selon TIC Santé qui a fait la synthèse des communiqués des syndicats, le SML a salué plusieurs « avancées », la CSMF non signataire de la convention, se félicite d’une ouverture à tous les patients de la TLC. La FMF se prononcera le 23 juin lors d’un conseil d’administration.

    Pas de situation d’exclusion clinique a priori pour la HAS

    Saisie par le Ministère, la HAS diffuse au même moment une fiche Mémo « qualité des actes de téléconsultation et de téléexpertise » et n'a pas identifié "de situation d'exclusion clinique a priori».
    Pour la TLC, le patient doit être éligible (5 conditions comme un état cognitif et physique suffisant pour la vue et l’audition en particulier, la présence d’une personne de l’entourage ou d’un PS en cas de besoins…) et les données médicales disponibles. Le recours à la TLC relève d’une décision partagée du patient et du professionnel de santé qui la réalise. La TLC s’inscrit dans le parcours de soins du patient.
    Pour la téléexpertise, ce qui prime, c’est la disponibilité des données médicales nécessaires à la réalisation de l’acte. Le professionnel requérant doit informer le patient et recueillir son consentement. Après la TLE, il y a enregistrement du compte-rendu dans le dossier patient tenu par le médecin requis et transmission sécurisée au patient et au requérant, ainsi qu’au médecin traitant. Un guide sera publié d'ici la fin de 2018.

    Télécharger la Fiche Mémo