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29 Oct 2020

DMP pour tous en 2022 : comment le rendre utilisable ?

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 Cela fait deux ans que la CNAM a repris les rênes du DMP. Malgré tous ses efforts et quelques succès dans les établissements, l’Assurance Maladie doit maintenant compter avec la création automatique du DMP dans le futur Espace Numérique de Santé (ENS) de 2022 pour atteindre ses objectifs d’ouverture. Il lui faut aussi encourager les éditeurs à développer des interfaces ergonomiques et inciter (sans doute financièrement) les médecins à l’alimenter.

En adoptant le 6 octobre dernier, en 1ère lecture, le projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique (dite ASAP !) déjà amendé par le Sénat, les députés ont donné au DMP et à l’Espace Numérique de Santé un caractère automatique selon le principe de l’opt-out utilisé en publicité et que l’on peut traduire par « qui ne dit mot consent ».
Au 1er janvier 2022, nous pourrons donc tous ouvrir un espace numérique de santé et le DMP en sera un composant. Tout professionnel de santé participant à la prise en charge du patient pourra y accéder sous réserve de l’assentiment préalable de ce dernier.
Le professionnel de santé aura le « devoir » de renseigner ce dossier et d’y verser les lettres de liaisons issues de l’hôpital. La liste des documents nécessaires à la coordination des soins à verser au DMP sera fixée par décret. Le principe d’une telle liste, font valoir les députés porteurs de cet amendement, doit permettre aux éditeurs de logiciels métier de faciliter l’automatisation de l’alimentation du DMP.

Au-to-ma-ti-ser

La CNAM compte en effet beaucoup, et elle l’a dit aux représentants syndicaux lors de la journée de négociations consacrée au numérique en santé, sur la création automatique du DMP dans l’ENS pour augmenter de 40 millions le nombre de DMP limité actuellement à 9,3 millions. Encore faut-il que ces dossiers soient utilement remplis pour servir à la coordination des soins.
La rédaction du volet de synthèse médicale (VSM) pourrait faire partie des éléments intégrés dans le nouveau forfait structure (avec l’agenda partagé, l’eCPS, l’eprescription) en cours de négociation.
La CNAM qui n’entend apparemment pas lâcher un euro d’augmentation sur les actes, semble en revanche prête à financer les médecins sur des objectifs précis. Dans le forfait structure actuel, c’est la compatibilité avec le DMP qui était exigée. Cette fois, c’est une rémunération du VSM qui semble se dessiner.
A la DIONIS (Direction opérationnelle du numérique et innovation en santé) de la CNAM, chargée entre autres de la mise en place de l’ENS, on se déploie sur tous les fronts. Depuis que la CNAM a repris le flambeau DMP, il s’agit d’une version DMP V2 utilisant l’INS (identifiant national de santé) et ouverte aux enfants mineurs.
500 établissements de santé alimentent aujourd’hui le DMP. 24 CHU sur 32, une cinquantaine de laboratoires de biologie (les trois plus importants logiciels sont compatibles avec une alimentation automatisée) et un tiers des EHPAD sont équipés. Coté médecins, la DIONIS travaille avec les éditeurs pour faire évoluer l’interface DMP vers plus d’ergonomie et de facilité d’utilisation. Sur le stand de la CNAM aux Journées nationales de médecine générale les 1-2 octobre à la Défense, Crossway, Hellodoc, Axisanté, Icanopée, MonLogicielMedical (Medistory était prévu) ont proposé des démonstrations de leur interface d’alimentation du DMP. Du fameux VSM en 1 clic (qui suppose d’avoir préalablement bien structuré et organisé ses dossiers médicaux) au glisser déposer des autres documents. Le 1er janvier 2022 approche à grands pas.

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