Twitter E-mail
12 Juil 2021

La montre connectée est-elle l’avenir de la prévention ?

0 commentaire

Withings, leader français des objets connectés a lancé le 6 juillet sa nouvelle ScanWatch Rose Gold à destination des femmes, de plus en plus concernées par les maladies cardio-vasculaires. Tandis qu’Apple mise beaucoup sur son Apple Watch à laquelle de nouvelles fonctions ont été ajoutées début juin, pour asseoir ses ambitions dans le secteur de la santé.

Withings présente la ScanWatch, comme « la montre santé la plus avancée au monde ». Il est vrai , si l’on excepte le fait de la puissance commerciale d’Apple, que la ScanWatch offre toutes les fonctionnalités de surveillance de la santé : mesure de la fréquence cardiaque en continu, SPO2 à la demande ou en continu, suivi complet du sommeil avec détection des apnées du sommeil, ECG à la demande en 30 s(avec détection de la fibrillation auriculaire).
« Les mesures ont été validées par comparaison avec un Gold Standard à l’hôpital, explique Matthieu Menanteau, directeur innovation/développement produit chez Withings, le pourcentage d’hémoglobine dans le sang est comparé avec une analyse de sang en continu avec pose d’un cathéter.
Ce qui a permis à la Scan Watch de participer l’an dernier à la télésurveillance à leur domicile de malades de la Covid (voir l’article du blog), Quant aux algorithmes de détection qui génère des alertes, pour l’apnée du sommeil notamment, ils ont été testés cliniquement en Californie avec des malades. Lorsque la montre suit le cœur en continu, l’utilisateur reçoit une notification pour déclencher un ECG (il faut établir une dérivation en posant sa main sur la montre).

Pour réfléchir à l’utilisation des objets connectés pour la prévention, Withings s’est adjoint le concours d’une philosophe-clinicienne, Mathilde Chevaler-Pruvo, qui est arrivée à la conclusion que si les programmes de prévention ne fonctionnaient pas, c’était parce que la prise des mesures était trop contraignante et que les données étaient analysées à l’extérieur par des experts.
« Cultiver sa santé ne peut se faire que par un objet qui nous rejoint dans nos modes de vie et sur lesquels on projette un affect ». L’objet est alors perçu comme un « compagnon », vecteur d’un rapport positif à la santé, libéré de la charge mentale de la prise de mesure.
C’est ainsi que pour remporter l’adhésion d’un public élargi à ce qui peut apparaitre comme un programme de prévention, Withings a choisi de faire de la ScanWatch, disponible depuis septembre 2020 pour ses modèles masculins (38 et 42 mm) un objet attractif et même un bijou en s’adressant aux femmes. Le lancement du modèle Rose Gold s'accompagne d'un partenarait avec l'association "Agir pour le coeur des femmes". La ScanWatch est d’abord une montre qui donne l’heure avec des aiguilles, avant d’être un objet connecté bourré de capteurs. Un peu grosse certes (38 mm) mais élégante surtout dans sa version féminine… (voir le test de Buzz Medecin).
Son prix (à partir de 299 euros) risque hélas de limiter sa diffusion pour des études cliniques auxquelles Withings participe régulièrement (voir le site de withings)

Les ambitions Santé d’Apple

C’est finalement de Cupertino et non à Paris comme initialement prévu que Tim Cook avait accepté de se laisser questionner par Guillaume Lacroix , co-fondateur du media Brut dans le cadre de VivaTech.
La France est pour Apple un bon terrain puisque l’iPhone y détient 23% de part de marché ( et 50% chez les médecins). L’incessante sortie de nouveaux modèles d’iPhone est l’on sans doute une nécessité économique pour Apple , mais le patron d’Apple veut vous en convaincre : "l’iPhone 30 sera meilleur et résoudra des problèmes pour le public. J’ai une grande confiance dans le pouvoir de la technologie pour aider les gens ». Se disant très « excité » par la réalité virtuelle qui va gagner les téléphones et les tablettes après l’intelligence artificielle, Tim Cook se dit « très optimiste sur le mariage de la santé et de la technologie ». Témoin l’Apple Watch qui surveille les problèmes cardiologiques et permet de faire des ECG. Apple a annoncé dans un communiqué le 4 juin de nouvelles études en cours pour vérifier la détection de l’insuffisance cardiaque ainsi que les signes d’insuffisance respiratoire en cas de grippe et de Covid. A chaque nouvelle version du système d’exploitation Watch OS, Apple ajoute des fonctions. Dernière en date la fréquence respiratoire pendant le sommeil en utilisant l’accéléromètre intégré. L’ambition d’Apple est de faire de l’iPhone un véritable carnet de santé et une plate-forme chiffrée de transfert d’informations médicales . Son partenariat avec un certain nombre de cliniques dont la clinique Mayo qui prend en charge la fonctionnalité Health Record (dossier médical) sur l’iPhone. Les patients peuvent ajouter des données comme certains résultats d’analyse et les partager avec des tiers. Un récent article du Wall Street Journal, cité par Denise Silber, spécialiste de la e-santé, révélait cependant que les tentatives d’Apple pour lancer des services de santé peinent à s’imposer, malgré d’importants moyens (le budget recherche développement d’Apple se monte à 16 milliards de dollars). Ce sont les employés de la firme à la pomme qui jouent les cobayes avec plus ou moins d’entrain . A la tête de la division Santé , le Dr Sumbul Desai, venue de la direction stratégie de Stanford Medicine, a lancé l’app Health Habit pour renforcer l’appétence des utilisateurs des cliniques Apple pour les programmes de prévention de l’HTA. On peut se lancer des défis comme marcher plus et discuter avec les médecins.
Sera-ce suffisant pour persuader ceux qui s’estiment bien portants de mettre leur santé sous surveillance ? Le pari de Withings avec des montres connectées conçues comme de « vraies » et élégantes montres à aiguilles qui se font oublier, pourrait se révéler plus pertinent.

[Haut]
À propos de l’auteur


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *