Twitter E-mail
17 Avr 2023

Suivi du Ségur : décalage du calendrier face aux difficultés d’usage des médecins (et des hôpitaux)

0 commentaire

Malgré des résultats encourageants comme la forte croissance du nombre de documents dans Mon Espace Santé, le déploiement des logiciels référencés Ségur rencontre des difficultés d’usage sur le terrain, notamment chez les médecins. Des délais supplémentaires sont prévus

Le 7ème comité de suivi du Ségur du numérique en santé qui s’est tenu début avril n'a pu qu'en faire le constat.
D’un côté, des chiffres plutôt satisfaisants : 12% des patients ont activé Mon Espace Santé alors qu’il n’y avait que 6 millions de documents dans les DMP en 2021, ,il y en aura 250 millions fin 2023 si le rythme actuel se poursuit. Les professionnels de santé en ont poussé plus de 10 millions au mois de mars. A l’hôpital, 60 à 70% des logiciels ont été mis à jour et l’alimentation est automatique (comptes-rendus, etc.) mais pas encore complète (voir plus bas), la biologie médicale est en retrait avec 20 à 30% de déploiement, les cabinets de radiologie se situent entre 30 à50% et chez les médecins, le taux de commandes est monté à 70% des médecins bénéficiant du forfait structure, soit 51 000 praticiens sur les 73626 qui l’ont touché en 2022. Les logiciels commandés ont été déployés à 75% soit environ 40 000 Médecins équipés « Ségur ». Les professionnels de santé se sont donc massivement inscrits dans la démarche mais les usages restent en deçà des prévisions.
De l’autre, comme Buzz Médecin l’annonçait dans sa Buzzletter de mars, le déploiement des logiciels Ségur s’accompagne de difficultés d’usage : présence de bugs et trop nombreux clics pour la création de l’INS (identifiant national de santé) et la connexion au DMP.
L’ANS ( Agence du Numérique en Santé) se dit parfaitement consciente de cette situation . « Il ne faut pas se cacher les problèmes quand ils arrivent et rester optimiste »
Pour les éditeurs, qui se sont engagés massivement (130 solutions référencées Ségur), le déploiement est complexe dans les structures et chez les libéraux, la prise en main n’est pas immédiate. « Plusieurs correctifs sont nécessaires et l’ANS a revu ses procédures de qualification de l’iNS pour les adapter aux cabinets libéraux ». Des pages Sentinelle et Transparence sont ouvertes sur le portail de la e-santé de l’ANS

Déploiement des logiciels Ségur jusqu’au 20 septembre

Les éditeurs de logiciels de gestion de cabinet se sont engagés à déployer des versions stabilisées et améliorées de leurs logiciels Ségur au plus vite (améliorations qui feront l’objet d’un suivi rapproché..) et dès le mois de mai pour certains.
Mais, les industriels ont désormais jusqu’au 20 septembre prochain pour installer les mises à jour Ségur (et jusqu’au 31 octobre pour la prestation de transcodage LOINC, (nouvelle norme pour les résultats d’analyse)

Des délais supplémentaires et des taux d'usage abaissés pour les établissements

Par ailleurs, une instruction publiée le 30 mars au Bulletin Officiel rallonge les délais pour l’obtention des indicateurs que doivent atteindre les établissements pour bénéficier de financements (programme SUN-ES) en matière d’usage du DMP et de la messagerie MSSanté. Des délais supplémentaires ont été accordés ainsi que des baisses dans les objectifs fixés Par exemple, Le taux de lettres de liaison versées dans le DMP est passé à 55% (contre 69%), le versement des comptes-rendus de biologie se limite à 50% et les comptes rendus d’imagerie à 45% En octobre 2022, un nombre important d'établissements avaient en effet signalé leurs difficultés à respecter le jalon d'atteinte des cibles d'usage fixé au 31 décembre 2022"
Voir l'article de TIC Santé à ce sujet

[Haut]
À propos de l’auteur


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *