Spam sécurisé et crypté : Apicrypt se fâche
Les messageries médicales sécurisées doivent être réservées aux courriers médicaux concernant les patients. L’association Apicem éditrice de la messagerie sécurisée Apicrypt s’est fendu le 12 janvier d’un communiqué pour rappeler ce principe de base à ses 50.000 utilisateurs et s’excuser auprès d’eux de la réception la veille d’un spam sécurisé (le comble) qui avait en outre bloqué la messagerie de certains d’entre eux. Pensez donc le message crypté contenait un questionnaire d’un format tout à fait inhabituel. Un praticien d’un des plus grands groupes hospitaliers de France s’il vous plait, utilisateur d’Apicrypt, a trouvé malin de se servir de la messagerie pour envoyer un questionnaire de thèse à près de 11 000 abonnés Apicrypt. Pratique, n’est-ce pas, l’annuaire quand on veut solliciter des confrères en grand nombre. Il faut croire qu’il n’avait pas bien lu la charte déontologique signée par chaque professionnel de santé à son inscription.
Manquement à la Charte = messagerie bloquée
Alors Apicrypt s’est fâché et a bloqué la messagerie de l’utilisateur indélicat, précisant qu’il en serait de même pour tout manquement à la charte et cela sans dédommagement ni remboursement. Et a alerté l’hôpital dont la direction a aussitôt adopté une stratégie de réaction visant à rendre sinon impossible du moins peu probable le renouvellement de ce genre d’incident (on peut supposer que le flux de la messagerie interne a été quelque peu ralenti par cet envoi massif). Apicrypt a réagi d’autant plus vigoureusement que plusieurs alertes aux « spams internes » se sont déclenchées ces dernières semaines : « même s’ils peuvent à certains sembler légitimes, ces messages envoyés en masse, style invitation à des conférences et à des réunions, dont l’objet ne concerne pas le suivi patient, n’ont pas leur place dans la messagerie Apicrypt ». Et les filtres anti-spam ne peuvent tout prévoir. Le mauvais usage d’Apicrypt peut tuer la messagerie en Santé et la confiance que le professionnel de santé lui porte. Alors n’oubliez pas : avant tout envoi, demandez-vous si ce message a besoin d’être crypté. C'est cela aussi la déontologie médicale.
e-docteur, un médecin régulateur virtuel
C’est un fait. Les internautes arrivent sur les sites santé en tapant des symptômes dans les moteurs de recherche : mal au ventre, mal à la tête, vomissements, vertige, saignements, etc. Et ne trouvent pas souvent la bonne information. Celle qui leur permettrait de connaître la meilleure attitude à adopter.
e-docteur, mis en ligne le 3 février sur le site e-sante.fr, s’est donné pour ambition de répondre à ce besoin des internautes : être éclairé sur leurs symptômes et obtenir des conseils. Ses concepteurs s’en sont aussi donné les moyens : cet outil d’analyse des symptômes a nécessité deux ans de mise au point (ergonomie, présentation, tests et investissement important) et 25 ans de travail. Soit toute l’expertise du Dr Loïc Etienne, médecin urgentiste, passionné par l’intelligence artificielle au service de la médecine (il a fait ses débuts sur le Minitel en 1987). Les 150 symptômes de e-docteur sont ceux exprimés par les patients tels que les reçoivent les médecins urgentistes. Ces symptômes sont pilotés par une base de 3978 questions. « L’outil raisonne comme un médecin urgentiste, souligne le Dr Etienne, il n’utilise pas le raisonnement en arborescence que l’on apprend pendant les études médicales et qui est surtout utile aux spécialistes. Il utilise de la logique floue et adapte ses questions au fur et à mesure des premières réponses. C’est très différent de l’application DocForYou récemment testée par Buzz Medecin. Le système expert d’e-docteur suggère pour le moment 511 pathologies. C’est le niveau d’un étudiant de 5e année. Nous espérons arriver bientôt à 1000, voir beaucoup plus, soit la couverture de la médecine générale. »L'attente des internautes est bien réelle puisqu'au bout d'un mois, début mars, le site enregistrait déjà 1000 analyses par jour . Plus de 300 commentaires d'internautes ont été laissées donnant au site une note moyenne de 3,7/5.
Une caution médicale
Les réponses d’e-docteur se situent en terme de probabilité, ce n’est pas un diagnostic. Elles permettent d’évaluer l’urgence, de proposer des médicaments pour se soulager. Les tests réalisés sur 300 patients à l’hôpital Lariboisière à Paris ont montré que l’hypothèse d’e-docteur était superposable dans 2/3 des cas, au diagnostic final et compatible dans 85% des cas. Une dizaine de médecins de SOS Médecins Paris Ile de France ainsi qu’un pool de 7 médecins urgentistes ont validé le bon fonctionnement du système et ont contribué à le perfectionner. Le système expert va être utilisé dans le service du Pr Patrick Plaisance à Lariboisière pour aider les infirmières d’accueil des urgences à n’oublier aucune question importante.
Démonstration
L’internaute arrive sur e-docteur où il coche des cases : homme, femme, âge, symptôme de plus ou moins de deux jours et clique sur les parties du corps concernés par son symptôme (à noter : l’avatar évolue avec l’âge). Chaque validation fait apparaître un nouvel écran qui demande de cocher le symptôme principal, puis les autres symptômes, puis des signes d’accompagnements et quelques questions sur les antécédents. « C’est presque fini » dit le système et e-docteur donne son hypothèse diagnostic et ses conseils, indications de consultation plus ou moins urgente, informations complémentaires sur le site e-santé.fr, médication etc. Cela prend au total une à deux minutes. Une application pour smartphone est en développement.
Objectif santé public
Pour le site e-sante.fr, la mise en ligne d’e-docteur qui offre un nouvel outil gratuit attendu par les internautes, s’inscrit dans un objectif d’ accroissement d’audience, son directeur général Arnaud Julien ne s’en cache pas. Mais à terme, e-docteur pourra servir la santé publique. Le Dr Pascal Gleyze, Directeur général de Persomed (une référence pour l’information patient), qui piloté le projet, espère qu’à terme, e-docteur permettra de collecter les symptômes des patients, qui reste anonyme mais auxquels on demande leur code postal. Ce sera une source de données pour l’épidémiologie et pour les alertes sanitaires… Le futur de la médecine, ce sont les giga données, les millions de cas récoltés, dont l’analyse pourrait améliorer la pratique médicale.
Essayez e-docteur sur www.e-sante.fr/e-docteur et donnez votre avis sur le blog de Buzz Medecin, à la suite de ce post. 80 PS ont laissé des commentaires sur le site d'e-docteur ce qui a permis de faire des améliorations.(mis à jour le 15 avril)
RV en ligne et rappels électronique plébiscités par les seniors
Une nouvelle étude d’Accenture*, rendue publique le 6 février, révèle qu’un nombre croissant de seniors français de plus de 65 ans (70 %), désormais à l’aise avec les nouvelles technologies, sont demandeurs de services de santé numériques, comme des systèmes de rappel électronique (67 %) ou de prise de rendez-vous en ligne (73 %). Les professionnels de santé sont cependant peu nombreux (7 %) à proposer ce type de services pour le moment.
On constate que les plus de 60 ans sont deux fois plus nombreux qu’en 2007 à surfer sur Internet ce qui change la donne. Les plus de 65 ans rejoignent les moins de 65 ans dans leur demande de RV en ligne, le service préféré (73% contre 80%) et ce phénomène s'observe dans la plupart des pays, le plus grand écart se situant aux Etats- Unis (62% contre 81%). Les seniors sont plus friands de rappels, bien sûr...
L’étude d’Accenture révèle que 27 % des plus de 65 ans interrogés effectuent personnellement le suivi de leurs indicateurs de santé (courbe de poids ou tension artérielle, par exemple) et 20 % assurent le suivi de leurs antécédents médicaux. L'automesure entre dans les moeurs des patients.
« Après s’être convertis à Internet pour leurs services bancaires, achats, loisirs et communications, les seniors entendent désormais pouvoir gérer en ligne certains de leurs services de santé », constate Kiryakos Chebel, directeur des activités Santé d’Accenture en France. « Les systèmes de santé doivent donc proposer davantage de services de santé numérique pour attirer les patients âgés et les aider à suivre et gérer leur parcours de soins. »
Pour la grande majorité des seniors interrogés (86 %), avoir accès à des informations sur leur santé est important, mais à peine 6 % déclarent être en mesure de pouvoir consulter leur dossier médical électronique. De même, le renouvellement d’ordonnance en ligne intéresse 63 % d’entre eux, mais ils sont très peu (2 %) à bénéficier de cette fonctionnalité. Enfin, 61 % souhaitent pouvoir contacter les professionnels de santé par email, mais 5 % seulement en ont la possibilité.
Cela laisse présager l'essor de messageries sécurisées pour les échanges professionnels de santé-patient.* enquête réalisée par Harris Interactive du 25 au 31 juillet 2013, auprès de 9 015 adultes dans neuf pays (Allemagne, Australie, Brésil, Canada, Espagne, États-Unis, France, Royaume-Uni et Singapour).
En France, 2 003 personnes, dont 215 seniors (âgés de 65 ans et plus), ont participé à cette étude visant à évaluer la perception des patients vis-à-vis des services de santé numériques. Le cas échéant, les résultats ont été comparés à ceux du Rapport sur les consommateurs de soins de santé et de l’enquête auprès des médecins réalisés par Accenture en 2013.DocForYou : quand le smartphone sert à analyser les symptômes
Son application DocForYou a été 2ème de l’Appstore. Médecin généraliste en Corse du sud près de Porte Vecchio ( Lecci, vous connaissez ?) le Dr Jean-Marie Castellucci mène désormais de front deux activités, entre son cabinet (il exerce heureusement avec des associés) et sa start-up (cinq associés).
Tout ça parce qu’il en avait assez de voir ses patients arriver en consultation après avoir surfé de travers sur Internet « Ils s’appropriaient les symptômes des autres internautes !». Les médecins savent bien que nombre de maladies peuvent être évoquées après un bon interrogatoire. Mais cela n’a que peu à voir avec la saisie d’un ou deux mots clés dans le moteur de recherche de Google.Une base de questions et de symptômes
Le défi : formaliser les bonnes questions et focaliser sur les maladies urgentes ou potentiellement graves pour lesquelles sera conseillée une visite chez le médecin. Il ne s’agit pas de remplacer une consultation mais de la préparer.
Il faut pouvoir mettre un nom sur une association de symptômes. Le projet a pris deux ans pour définir les questions, créer la base d’analyse des symptômes etdévelopper un algorithme intelligent. L’application a été testée avec un groupe de médecins, un conseil scientifique de sept confrères (un ophtalmologiste, un urgentiste et cinq généralistes). DocNow sortait sur l’AppStore en avril 2012. Le sujet a beaucoup intéressé les medias et l’application (gratuite) a été téléchargée 65 000 fois. DocNow a été aussitôt élue start-up française du mois par le site Presse-citron.net (spécialisé dans l’actualité du Web et des nouvelles technologies) puis sélectionnée pour être la start-up de l’année (photo du Dr Castellucci le jour de la remise du trophée).
Ce premier succès permet d’envisager la suite et d’enrichir l’application de nouvelles fonctionnalités. Développement rendu possible par une levée de fonds de 200 000 euros auprès d’investisseurs bretons rencontrés lors du trophée. DocNow devient DocForYou édité par la société UpMedia et ses cinq associés. La nouvelle application est mise en ligne sur l’AppStore le 16 décembre dernier et les téléchargements grimpent à 100.000. (voir le test de Buzz Medecin)
Mais l’application est gratuite. Va-t-elle le rester ? Y aura-t-il de la publicité ? « Ce n’est pas notre façon de voir, précise le Dr Castellucci, notre but a toujours été d’avoir le meilleur produit pour séduire un nombre grandissant d’utilisateurs. Ceux-ci ouvrent un compte pour conserver leur carnet de santé. Nous commençons à avoir quelques idées.» Il n’en dira pas plus.Hellodoc racheté par CGM (2) : Marilyne fait des projets, Franck Frayer rassure
Après le rachat d’Hellodoc par le groupe allemand CompuGroup Medical et malgré les communiqués rassurants envoyés à la clientèle, plusieurs questions sont sur toutes les lèvres. Buzzmedecin n’a pas a hésité à les poser à Marilyne Minault et à Franck Frayer, PDG de CompuGroup Medical France, sans attendre la conférence de presse prévue courant février.
On sent Marilyne Minault, heureuse et détendue comme cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps… « J’ai donné 30 ans à Imagine en élevant cinq enfants, je savais qu’un jour je vendrais. C’était un vieux projet que nous avions avec mon mari Philippe, décédé il y a 4 ans. En 2014, il aurait eu 60 ans. C’était la limite qu’il s’était fixé. J’ai tenu bon jusque là. J’aurai pu continuer encore mais j’ai trouvé que c’était le bon moment. Un peu de lassitude aussi avec la gestion du personnel, 120 collaborateurs à présent. Sur mes cinq garçons, l’ainé est comédien, le second infographiste…le dernier est passionné par l’informatique mais il n’a que 18 ans. Je me suis engagée auprès de CGM à rester le temps nécessaire. J’ai l’assurance que le siège reste à Soulac, que les emplois sont préservés. J’ai un contrat de conseil pour trois ans. Après je vais tourner la page. J’aurai alors 60 ans moi aussi…
Pour le moment, ça continue comme avant…Mais dans quelques temps je vais développer des projets avec mes garçons, de la production de films, du théâtre. J’ai toujours adoré le théâtre j’y vais aussi souvent que je peux. Je joue au théâtre depuis l’âge de 4a ns en classe c’est moi qui déclamai des poèmes. J’ai joué de nombreux rôles du Molière, un lac des cygnes comique, etc.…
En y repensant, c’est vrai que Marilyne se montrait parfois au MEDEC avec des tenues…de scène.Pour Franck Frayer, actuel PDG de CompuGroup Medical France, ce rachat le place à la tête d’une entité qui voit doubler effectifs et chiffre d’affaires. CompuGroup Medical Solutions éditeur d’Axisanté 4 et 5 ne compte effet qu’une cinquantaine de personnes et le Réseau santé sociale 40. Hellodoc, c’est 120 personnes dans un bourg de 2800 habitants. « La journée officielle de présentation du jeudi 16 janvier avec la venue de Franck Gottardt, son PDG fondateur, depuis Coblentz où est installé le siège du groupe, nous a permis de mesurer l’attachement et l’ambiance familiale de la société Imagine. La presse locale, le sénateur maire, tout le monde était là. Nous avons un peu perdu cette dimension chez CGM dont les services semblent moins personnels aux utilisateurs. Cet équilibre est la martingale gagnante d’Hellodoc et il n’est pas questions de la changer. D’ailleurs ce n’est pas la philosophie de notre groupe. CGM dont l’activité logicielle s’est constituée en Allemagne par rachats successifs a conservé cinq produits différents pour les médecins Albis, Turbomed, Medista, DataVital et Compumed. Même chose en Italie où on a gardé toutes les marques. On va donc prendre grand soin du produit Hellodoc. Il y a eu assez d’exemple par le passé de tentative de fusion des parcs clients sur un seul logiciel qui se sont soldés par 50% de départ vers la concurrence. Les utilisateurs peuvent être rassurés : ce n’est pas notre intérêt. Notre objectif, c’est de développer des services complémentaires. Pour que les deux logiciels puissent utiliser la même plate-forme de communication. » Dont acte, pour le nouveau leader incontesté du logiciel médical en France.
Calmedica, une start-up qui cible le suivi médical
C’est l’histoire d’une rencontre entre un ingénieur entrepreneur et une toute jeune retraitée de l’industrie pharmaceutique.
Avec un père médecin et quelques années en recherche développement (côté logiciel) dans l’industrie pharmaceutique et le conseil, Alexis Hernot, 47 ans, a aussi créé un carnet de vaccination le Memovax. Voilà ce qui arrive quand un X-INSEAD ne trouve pas ce dont il rêve pour ses enfants ! Brevet en poche, il en fait un site sécurisé suivivaccin.fr (ou memovax.com) qui permet de partager le carnet avec son médecin et de recevoir des alertes pour les rappels. Vous l’aurez compris, Alexis est un spécialiste des nouvelles technologies, passionné par le développement.
Médecin allergologue, Corinne Segalen, 61 ans, a fait toute sa carrière dans l’industrie (du diagnostic et du médicament). Son dernier poste : la présidence de la
filiale française d’IMS Health France, leader mondial des données de santé et du conseil dans le domaine de la santé (IMS est connu des médecins informatisés qui participent à ses panels), qu’elle a quittée fin 2011. Elle pensait consacrer sa « retraite » à l’associatif. Mais sa rencontre avec Alexis la fait replonger dans le monde de l’entreprise. Petite cette fois. Les deux associés-fondateurs lancent en juin 2013, Calmedica qui fusionne avec Memovax. La start –up est incubée à Paris Biotech. La plate-forme multi canal de Memovax (rebaptisée Calmedica) qui sait suivre un protocole et envoyer des rappels, est en effet apte à accueillir de nouveaux services.
Rappels de rendez- vous intelligents et prise en charge interactive
Au carnet MemoVax s’ajoutent MemoMedica, un système de rappel de rendez-vous et d’échéances médicales et MemoQuest, un système de gestion par un centre de soins d’un patient ambulatoire. MemoMedica innove car non seulement il envoie des SMS mais il accepte et traite les réponses du patient (propose une nouvelle date de RV par exemple). Il s’interface avec n’importe quel agenda pourvu que celui ci puisse s’exporter sur un standard comme Google Agenda (50 euros/mois SMS illimités et 87 euros/mois SMS avec réponse).
Quant à MemoQuest, il facilite par exemple la prise en charge du retour à domicile après une hospitalisation ou prépare une consultation selon les protocoles définis par un centre de soins ou un cabinet de spécialistes. Il s’appuie sur les deux atouts de la plate-forme Calmedica : le suivi de protocole et l’interactivité.
Un bel exemple de nouveaux services "pratiques" pour le monde médical (et les patients). A rapprocher de l’initiative d'un autre médecin, Symptosite, qui a fait l'objet d'un article sur ce blog.www.memomedica.com
contact@calmedica.comPremiers trophées de la santé mobile
Grand trophée à SAM SEP de Merck Serono, journal pour les patients atteints de sclérose en plaque.
Trophée encore pour iChemoDiary de MSD destiné à la gestion des effets secondaires , iPansement de Elevate SAS, Ma grossesse de Doctissimo et Diabphone, carnet d’auto-surveillance du diabète. Dix-neuf prix*, quatre trophées et un grand trophée, la soirée organisée par dmd Santé pour la remise des premiers Trophées de la santé mobile, au forum des Images (forum des Halles) a duré plus de trois heures et encore, quelques prix n’ont pu être attribués faute d’applications intéressantes ! La sélection soumise à un jury indépendant n'a conservé en effet que les applications ayant obtenu 16/20 selon les critères de la plate-forme d’évaluations de dmd Santé (dmdpost.com). Soit une centaine d’applications à départager.
La Santé mobile (il existerait 750 applications santé en France) y a en tout cas gagné ses galons après une table-ronde animée par Jérôme Bonaldi, réputé notamment pour sa présentation de gadgets insolites à la télévision !Des applis smartphones aux objets connectés
Mais tous les intervenants prennent la santé mobile très au sérieux. L’Ordre des médecins est entré dans le monde numérique et la médecine 2.0, a rappelé le Dr Jacques Lucas, son vice-président. Les consultations étant trop courtes, le patient n’a pas le temps de poser de question et les applications de coaching peuvent améliorer l’efficacité des traitements, a souligné son confrère le Dr Pierre Simon, spécialiste de télémédecine. Les laboratoires pharmaceutiques l’ont d’ailleurs bien compris : sur les douze applis grand public primées, neuf ont été conçues par des laboratoires qui les mettent gratuitement à la disposition des patients. Des patients qui entendent, de plus en plus, être associés à leur réalisation. Il faut encourager les plus intéressés à exprimer leurs besoins, confirme Claire Viguier-Petit (Sanofi diabète) Une appli réussie répond à un besoin avec une utilisation ergonomique. Et le médecin peut en devenir prescripteur.
Prochaine étape, les objets santé connectés (Withings et iHealth étaient présents) qui auront leur trophée l’an prochain. Nous sommes dans un moment de bascule, estime Bernard Benhamou (Proxima Mobile), de vrais objets médicaux arrivent (NDLR. comme le Cardiolab testé par Buzz Médecin). Pas de panique, ces objets relèvent des dispositifs médicaux qui font déjà l’objet d’une réglementation spécifique. Ce sont surtout les données de santé qu’il faut sécuriser et les échanges médicaux car ce qui est mobile c’est l’information. On partage ses données de « fitness ». On doit apprendre à ne pas aller plus loin. En France, il existe des hébergeurs de données de santé agréés par le ministère de la Santé (HADS). Et puis les patients ne vont tout de même pas se transformer en support de dispositifs connectés, ni les médecins en analystes de données. Il faudra donner aux médecins les moyens d’utiliser ces données (problèmes d’interopérabilités à résoudre…). Les praticiens deviendront un jour aussi prescripteur de dispositifs connectés. Lorsque ceux-ci auront prouvé qu’ils améliorent les soins. Des appareils connectés et sans fil commencent d’ailleurs à être intégrés dans des essais cliniques.
Rendez-vous est déjà pris pour les 2e Trophées de la santé mobile le 26 janvier 2015.*Ont reçu des prix, pour les applications destinées aux professionnels : Vidal Mobile, Gastromobile, MAPAR, Memo-Pilules, Guide des thérapeutiques inhalées, Oncoscale, iPansement et pour les applications grand public : Ma Grossesse, Diabphone, Automesure tensionnelle, Mon journal positif pour tablette, Alerte Pollens, SAM SEP, C Time, Happli Day, Mictionary, Lili et le potager magique, Brosse-toi les dents avec Ben le Koala
HelloDoc racheté par CGM
C’est tombé comme ça vendredi sur RTTNews.com, un fil spécialisé dans les informations financières… “CompuGroup Medical AG (CMPVF.PK), a provider of eHealth solutions, said it has entered into an agreement to acquire Imagine Editions and Imagine Assistance, both based in Soulac Sur Mer in France, including their software HelloDoc”. L’équipe dirigeante d’Imagine Editions l’avait appris la veille de la bouche de Marilyne Minault, présidente de la société. Et c’est par un communiqué conjoint à en tête de CGM diffusé ce mardi 14 janvier que les clients HelloDoc ont été avertis qu’ « Imagine Editions et Imagine Assistance rejoignent CompuGroup Medical AG ». « Rien ne va changer chez HelloDoc, assure-t-on, tout le personnel reste en place. Vos contacts…restent inchangés. Vos contrats restent valables sans aucune modification. HelloDoc…est votre logiciel et restera votre logiciel ». Des précisions importantes car les tarifs de maintenance vont presque du simple au double entre HelloDoc et AxiSanté, le logiciel phare de CGM Solutions, la filiale française du groupe allemand.
L’accord entre Mme Marilyne Minault, présidente- fondatrice d’Imagine Editions en 1987 avec son mari Philippe aujourd’hui décédé, et CGM, sera scellé jeudi par la venue à Soulac-sur-Mer de Frank Gotthardt, CE0 (PDG)-fondateur de CGM en 1987.
Et s’il ne connaît pas le coin, le CEO sera dépaysé par ce bout du monde qu’est la pointe de la Gironde.
Il n’empêche, pour Soulac-sur-Mer dont Imagine, avec 110 personnes, est le principal employeur, c’est la deuxième onde de choc après les intempéries de ces derniers jours où les vagues des grandes marées ont encore emporté un bout de la dune littorale fortement entamée par la tempête Xynthia en 2010.HelloDoc + AxiSanté = 40 000 médecins
Avec l’acquisition du parc d’HelloDoc, la part de marché de CGM en France va doubler pour atteindre quelques 40 000 médecins, en faisant le leader incontesté du secteur, devant son rival CLM (Cegedim Logiciels Médicaux). CGM, c’est une base de 400 000 professionnels de santé dans 43 pays. Le groupe est implanté dans 19 pays et emploie 4000 personnes. En 2010, son chiffre d’affaires était de 312 millions d’euros. Celui d’Imagine était de 7,5 millions en 2011 et de 7,2 en 2013 (chiffre cité par RTT News pour 2013). Appartenir au groupe CGM ouvre « de nouvelles opportunités » pour HelloDoc avec les solutions intégrées patients, la connectivité et la mobilité, souligne le communiqué. Ce qu’attendent les clients d’HelloDoc, après les problèmes rencontrés par la version certifiée HAS début 2013, c’est une version 6 de leur logiciel avec l’abandon des bases Access pour SQL. L’objectif de sortie d’HelloDoc 6 est désormais fixé à 2015.
Marilyne Minault va continuer en tant que consultante à nous accompagner, précise Frank Gotthardt, en se disant particulièrement heureux d’avoir pu convaincre Mme Minault de « notre engagement fort pour HelloDoc ». On ne sait pas quand les discussions ont commencé, ni quel est le montant de la transaction mais on gage que la dynamique fondatrice d’HelloDoc, qui aimait se prévaloir de son indépendance face aux grands groupes, ne s’est pas séparée de sa société sans état d’âme, ni sans négocier pied à pied.
Une page de l’informatique médicale vient encore de se tourner. La concentration du secteur continue. Et n'en déplaise à notre ministre Montebourg, c'est l'Allemand qui a racheté la Française.Hello Marilyne !
Voir aussi les projets de Marilyne Minault et ceux de Franck Fryer, PDG de Compugroup Medical france
Un conseil numérique pour l’Académie de Médecine
L’Académie de médecine annonce dans un communiqué en date du 13 janvier qu'elle vient de se doter officiellement d’une instance de conseil numérique.
Il s'agit d'un groupe (voir sa composition en fin d'article), ouvert et pluridisciplinaire, rassemble à la fois des académiciens et des professionnels de l'ensemble des domaines du numérique santé (internet, smartphones, télémédecine, logiciels médicaux...). Il y a même un représentant du monde du logiciel médical et de la communication professionnelle en la personne de Régis Sénégou (Sephira).
Le Conseil "a pour mission d'alerter l'Académie sur les questions, notamment éthiques, que pose l'expansion aujourd'hui difficilement contrôlable de l'innovation numérique, aussi bien à l'intention des professionnels de santé que du public. L'Académie attend de ce groupe qu'il apporte aux commissions et aux groupes de travail la dimension numérique indispensable aujourd'hui dans tous les domaines de la médecine et de la santé publique. Ce groupe lui proposera aussi des pistes de réflexion afin que l'Académie de médecine puisse jouer dans cette nouvelle approche de la santé publique le rôle pédagogique qui lui incombe pour pallier les risques liés à l'absence de toute réglementation institutionnelle en la matière." lit-on dans le communiqué.
Comme elle s'était émue en son temps de l'arrivée de l'Internet Médicale avec la mise à la disposition des patients d'informations de plus ou moins bonne qualité, l'Académie s'empare du sujet des objets médicaux connectés et des applis sur smartphone. Mais le temps a passé et cette fois, les académiciens font dans la prospective : il s'agit d'anticiper sur l'essor du numérique santé et de "participer à l'évolution nécessaire de la médecine vers un nouveau modèle connecté plus près du patient" .
Le conseil numérique et santé va d'ailleurs apporter sa contribution au colloque "Développer l'éducation thérapeutique du patient" organisé demain à l'Académie de Medecine.Par cette initiative, l'Académie entend bien participer à la nouvelle stratégie nationale de santé.
Composition du Conseil « NUMÉRIQUE ET SANTÉ » (au 12 janvier)
Prs André AURENGO, Michel COSSON, Fabien KOSKAS
membres de l'Académie nationale de médecine
Pr Françoise BRION, Paris-Descartes, membre de l'Académie nationale de Pharmacie,
Pr Joel BELMIN, chef du service de gériatrie Hôpital Charles Foix (Ivry-sur-Seine) ;
Pr Isaac AZANCOT, cardiologue Unité de Traitement de l'Information Médicale - Hôpital Lariboisière ;
Monique ROMON, présidente de la Société Française de nutrition ;
Bernard d'ORIANO, Marianne CIMINO, Yannick MOTEL / Fédération LESISS (regroupant plus d'une centaine d'entreprises du numérique santé) ;
Paul VERDIEL / H2AD ( télésanté) ;
Régis SENEGOU / GROUPE SEPHIRA ( télétransmission médicale)
Frédéric FAURENNES / IDS santé (Conception et développement de solutions innovantes pour stimuler le dialogue médecin-patients)
Jean-Philippe RIVIERE / VIDAL.fr (recherche et développement en informatique de santé)
Dominique GOUGEROT / Berger-Levrault
Jean-François GOGLIN / Conseiller SIS FEHAP
Jean-Luc TREILLOU / Association pour la prévention du cardiométabolismeAu CES de Las Vegas, la santé digitale en plein lancement
Le « Digital Health summit » du CES (Consumer Electronic Show) qui s’est ouvert le 7 janvier à Las Vegas le montre clairement. Si les objets connectés qui représentent un marché de 1,6 milliard en 2013 (selon le cabinet américain Gartner) estimé à 5 milliards dès 2015, occupent près de 40% des stands, la plus forte croissance est attendue du côté de la e-santé. De la e-bonnesanté surtout.
Pour ne prendre en exemple que trois sociétés françaises présentes à Las Vegas avec leurs innovations June, Aura et iMedipacEviter les brûlures, améliorer son sommeil
Jusqu’ici spécialisé dans les stations météo et les thermostats connectés (Android et iPhone), Netatmo lance June, un bijou qui mesure en temps réel votre exposition au soleil et vous avertit quand il faut mettre de la crème pour éviter les brûlures.
Withings affiche clairement ses ambitions dans le domaine de la e-santé et a dévoilé au CES son « Aura », un système pour suivre et améliorer son sommeil qui a
reçu un CES Innovation Awards 2014 (catégorie « Health & Fitness »).
Sous le matelas se glisse le capteur de sommeil tandis que sur la table de nuit se pose une sorte de lampe bien différente de la lampe de chevet. Ce dispositif surveille l’environnement de la chambre et en lien avec les informations du capteur (stades du sommeil, mouvement du corps, rythme cardiaque, respiration), adapte des programmes lumineux et sonores. Suivant l’horloge biologique, les LED diffusent une luminosité de différentes couleurs et des séquences sonores imitent les fréquences et la structuration du rythme circadien. Relaxant pendant la phase d’endormissement, sons et lumières interviennent comme stimuli pendant la phase de réveil. Philips proposait déjà une lampe de réveil tout en douceur. Il existait déjà des capteurs à porter de nuit pour surveiller ses phases de sommeil (dont le Pulse de Withings justement) mais c’est le mérite de Withings de révolutionner le concept en unissant dans « Aura » plusieurs technologies. Le cofondateur de Withings.,Cédric Hutchings, le précise : « nous nous sommes lancés le défi de concevoir un système qui non seulement analyse et enregistre mais qui a une incidence réelle et positive sur la qualité du sommeil » (Disponible au printemps 2014 au prix de 299 euros). (prochain test sur Buzz medecin)Pilulier communicant
Autre exemple révélateur, Medissimo qui a mis au point depuis quelques années un dispositif de pilulier inviolable prérempli par les pharmaciens ou les soignants (PDA, Préparation des doses à administrer) à destination des EHPAD notamment, innove avec iMedipac. Ce pilulier sécurisé de 28 alvéoles pour une semaine (fermeture étanche) est doté d’une puce NFC. Inséré dans le Smart Pill Box, le pilulier et son usager sont reconnus. Au moment défini sur la plate-forme sécurisée iMedipac, l’alvéole à perforer s’éclaire et le soignant (ou l’entourage) peut être éventuellement averti de la prise. Si la prise n’est pas effectuée, le signal lumineux s’éteint au bout d’un certain temps et une alerte sonore se déclenche. Le pilulier peut-être interrogé depuis une appli sur Smartphone. Le Smart Pill Box a été couronné d’un CES Innovation Awards 2014(catégorie « Health & Fitness »)
Pour toutes ces sociétés françaises, l’année commence bien, non ?